L’Eglise est-elle devenue obsolète pour les chercheurs spirituels d’aujourd’hui ? La réponse dépend de ce que l’on entend par Eglise.
Des segments de plus en plus importants de la société, composés de gens qui n’appartiennent à aucune Eglise, qui ne vont pas à l’église ou qui n’y vont plus, font état d’un décalage entre les pratiques et les dogmes des Eglises établies et les attentes spirituelles de ces personnes. Pourtant, la plupart de ceux qui prennent leurs distances avec l’institution affirment avec force qu’ils ont besoin d’avoir une relation individuelle à Dieu, à la Divinité, pour vivre pleinement.
Depuis des millénaires, on considère que l’église est une communauté de croyants qui adorent Dieu, s’entraident et puisent en elle un réconfort et un sentiment d’appartenance. On a souvent défini l’église comme un édifice où l’on célèbre un culte. Ceux qui ne viennent pas ou plus à l’église déclarent qu’ils trouvent une réponse à leurs attentes spirituelles sans avoir besoin d’un lieu consacré au culte ni de doctrines traditionnelles.
Mais y a-t-il vraiment des différences sur ce point entre ceux qui fréquentent une église et les autres ? Les fidèles d’une église reconnaissent bien souvent que leur identité spirituelle et leur relation à Dieu existent indépendamment d’un lieu de culte, de leur communauté religieuse ou de doctrines. Ayant moi-même fréquenté l’école du dimanche d’une église traditionnelle, je me souviens qu’une année, à l’occasion de Noël, on avait donné à chaque enfant un verset biblique à apprendre par cœur. Pour ma part, je devais réciter : « Je suis dans la joie quand on me dit : Allons à la maison de l’Eternel ! » (psaume 122:1) Cela faisait écho à mes questions d’alors, car je me demandais notamment s’il était nécessaire d’aller à l’église pour être proche de Dieu. Puisqu’Il était toujours présent, pourquoi fallait-il donc aller dans une église ?
Des années plus tard, j’ai lu la définition de l’ « Eglise » dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures de Mary Baker Eddy. Elle commence ainsi : « La structure de la Vérité et de l’Amour… » (p. 583) L’auteur explique ensuite que l’Eglise, en tant qu’institution humaine, donne la preuve de son utilité, car elle « ennoblit la race, réveille des croyances matérielles la compréhension endormie en l’amenant jusqu’à la perception des idées spirituelles… » et elle guérit les malades. Selon cette explication, l’Eglise n’a pas besoin d’un édifice pour exprimer un pouvoir.
L’édifice d’une église est souvent un magnifique symbole d’idéaux spirituels. Mary Baker Eddy écrit à ce sujet que ces lieux sont « des maisons et des salles répondant à nos besoins », dans lesquelles on peut adorer Dieu, mais elle ajoute : « S’Il est avec nous, le bord du chemin est un sanctuaire et le désert un lieu de repos peuplé de témoins vivants qui attestent que “Dieu est Amour”. » (Ecrits divers 1883-1896, p. 150)
La prière silencieuse collective démontre avec force le pouvoir de guérison de l’atmosphère sainte de l’Esprit, ou Ame.
Le fait d’être les « témoins vivants » de la nature de Dieu fait écho aux propos de Jésus qui enseignait à ses disciples de s’élever spirituellement pour exprimer davantage la nature de Dieu. Il enseignait que nous devons avoir de la compassion, être purs, humbles et faire abstraction du moi pour vivre les qualités Christ qu’il exprimait à la perfection. La Science Chrétienne révèle à la compréhension de tous la nature de Dieu en tant qu’Esprit, Entendement infini, Amour divin, et la nature de l’homme en tant qu’image et ressemblance de Dieu, conformément à ce que dit la Bible. L’homme doit donc être aimant, intelligent et entièrement spirituel pour exprimer son Créateur. Ce raisonnement chrétiennement scientifique, ou divinement légitime, porté par d’humbles prières, assure notre réceptivité à la présence de Dieu et aux bienfaits qu’Il nous dispense. Cela fait de nous de véritables témoins de Dieu, l’Amour divin, et les guérisons s’ensuivent.
La prière est pour l’homme le moyen d’approcher Dieu. Ce n’est jamais une routine ni la simple expression de pensées humaines, mais le désir de savoir que le « Père », ainsi appelé par Jésus dans la Prière du Seigneur, est infiniment bon et ne peut engendrer que le bien. En s’approchant ainsi de Dieu, on discerne que ce qui semble s’opposer à la santé et aux progrès n’a pas de cause réelle. La prière signifie que l’on est prêt à témoigner de l’unique Entendement, Dieu, notre Père – à se prosterner mentalement devant Dieu – ce qui permet de comprendre vraiment que l’Entendement ne connaît que sa propre création qui est bonne. Cet Entendement est le seul Entendement, l’Entendement du Christ, qui éclaire, purifie, fortifie et guérit.
De la même façon, une assemblée entière de fidèles répond collectivement aux instructions de Jésus concernant la prière, et devient un témoin plus puissant de la nature de Dieu. C’est pourquoi il est plus efficace de se rendre ensemble « à la maison de l’Eternel » que de se joindre à une communauté d’individus partageant les mêmes valeurs, aussi utile que cela soit. Les assemblées qui mettent de côté les différences et les opinions personnelles concernant les activités de l’église, et qui choisissent de prier ensemble pour reconnaître les vrais faits spirituels au sujet de Dieu et de l’homme, Sa ressemblance, démontreront un pouvoir de guérison supérieur à celui d’un individu isolé.
Si un rayon de lumière suffit à lui seul à percer les ténèbres, de nombreux rayons établissent tout un environnement lumineux, où nulle obscurité n’est possible. Il s’ensuit qu’en allant ensemble dans la « maison » de notre Père, ou la conscience de Dieu, en étant unis dans la prière et en nous efforçant de voir la création de Dieu conformément aux enseignements de Jésus, nous avons le pouvoir et la possibilité d’accomplir un plus grand bien. Ces prières collectives accumulent un pouvoir spirituel qui guérit, et ce pendant le service même ! La prière chrétienne collective n’est pas loin de refléter l’unité de l’Entendement infini, Dieu, et manifeste le pouvoir de cette unité.
Le Manuel de L’Eglise Mère prévoit une prière silencieuse collective dans les services religieux des églises du Christ, Scientistes. Cette prière démontre avec force le pouvoir de guérison de l’atmosphère sainte de l’Esprit, ou Ame. Elle soutient et protège chaque individu et le bien-être de l’assemblée tout entière.
Le pouvoir de guérison de cette prière collective s’étend même au-delà des murs de l’église. En mettant de côté les différences et en nous unissant dans une prière consciente, nous démontrons l’unité de l’homme et de Dieu, l’Entendement, l’Amour infini, dans une proximité avec Dieu que le monde désire ardemment connaître.
Peut-on concevoir un monde où chacun comprenne qu’en choisissant d’aller à la maison de l’Eternel, il rejoint le précieux sanctuaire de guérison d’une sainte conscience unifiée ? Prier ensemble pour reconnaître la bonté toute-puissante de Dieu et la vraie nature de l’homme en tant qu’enfant de Dieu, offre la possibilité illimitée de démontrer le vrai pouvoir de l’Eglise, au profit de tous.
