Devant ces millions de gens déplacés, dans le monde entier, fuyant les combats et les persécutions, et toutes ces nations éprouvant des difficultés à les accueillir, je ressens l’impérieux besoin de prier afin de mieux comprendre que chaque individu est d’une valeur inestimable et a droit à un foyer. Il est tout particulièrement nécessaire d’apprécier à leur juste valeur les personnes dont les signes extérieurs de dignité ont été arrachés.
En priant, j’ai été amenée à consulter les œuvres de Mary Baker Eddy, qui a fondé la Science Chrétienne. Au début de sa carrière, elle fut obligée de déménager presque tous les mois, et toute sa vie, elle dut faire face à des attaques contre sa dignité. Voici ce qu’elle écrit dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures : « Pèlerin sur la terre, ta demeure est le ciel ; étranger, tu es l’hôte de Dieu. » (p. 254)
Ce passage nous aide à acquérir un concept de la dignité humaine qui dépasse les circonstances dans lesquelles on se trouve, car il va droit à l’essentiel de ce que nous sommes en réalité : spirituellement, nous sommes les hôtes de Dieu ; Il nous a créés et nous sommes pour toujours chez nous dans Son royaume. D’ailleurs, ce foyer étant céleste et spirituel, il nous appartient, où que nous soyons, bien établi dans la conscience, non dans une structure ou un lieu physique. « Le royaume de Dieu est au milieu de vous », nous dit Christ Jésus (Luc 17:21).
En ayant ainsi l’assurance de notre identité et de notre place spirituelles, nous prenons conscience d’une dignité inhérente à chacun : celle des enfants spirituels de Dieu, aimés, pris en charge et bien entourés. Peu importe ce qui semble nous avoir été enlevé ou que nous paraissons avoir perdu, cette dignité-là ne peut se perdre, parce que le lien qui nous unit à Dieu et la place qui nous revient dans Son royaume sont des éléments de notre vraie identité spirituelle.
Il y a quelques années, j’ai été témoin de la manière touchante dont un concept spirituel du foyer et de l’identité permet d’exprimer et d’apprécier la dignité de chacun. En allant au travail, je voyais régulièrement un homme, qui était de toute évidence sans domicile fixe, mais qui ne manquait jamais de faire un salut joyeux à tous les passants. Un matin, j’ai eu l’inspiration de lui dire combien j’appréciais d’être ainsi saluée avec tant de joie.
Il m’a alors expliqué qu’il était sans abri et qu’il n’avait personne au monde, mais qu’il ressentait malgré cela une affinité avec tous les gens qui passaient, car quelles que soient nos origines, nous avions tous été créés par Dieu. Il m’a dit que nous étions tous les bienvenus dans ce qu’il appelait son foyer mental. L’amour et la force que renfermait cette idée étaient si puissants qu’ils substituaient l’inspiration et le courage au découragement, quand il se sentait désemparé ou très seul.
A l’exemple de cet homme, lorsque nous nous fondons mentalement sur un concept spirituel de ce que nous sommes et du lieu où nous demeurons, notre pensée s’élève inévitablement vers Dieu, l’Amour divin. C’est là que nous trouvons notre dignité et celle de chacun, dignité qui est aussi éternelle que Dieu Lui-même.
Nous pouvons nous soutenir les uns les autres, ici et ailleurs, en priant et en nous élevant afin de mieux comprendre Dieu, sachant que Sa création entière possède une dignité sainte et innée, car elle fait partie de Son royaume. Comme cet homme, nous pouvons apprécier la valeur sacrée de chaque individu, qui émane de l’Amour divin.
    