Question : Pensez-vous que le travail des praticiens soit parfois considéré comme allant de soi ? Dans l’affirmative, comment mieux apprécier ce travail, selon vous ?
Réponse : « J’ai à peine fini de parler de mon problème au praticien que je prépare déjà le chèque pour le traitement qu’il s’apprête à me donner », me disait récemment une amie pour m’expliquer combien elle était reconnaissante.
Ce point de vue diffère de celui du patient qui attend d’avoir payé toutes ses factures à la fin du mois pour voir s’il lui reste assez d’argent pour régler la note du praticien !
Quand j’étais jeune maman de deux enfants, j’avoue que je gérais mon budget de la même façon. Pourtant, en moi-même, j’étais convaincue de l’importance de payer les praticiens. Aujourd’hui, lorsque je dois régler un traitement par la prière, je le fais le plus tôt possible, en mettant cette facture en tête des autres.
Mary Baker Eddy donne un conseil avisé à ce sujet : « La Science Chrétienne démontre que le patient qui, pour être guéri, rétribue selon ses possibilités, est plus susceptible de se rétablir que celui qui s’abstient de donner une légère compensation pour sa santé. » (Ecrits divers 1883-1886, p. 300) Voilà qui incite à se demander en toute honnêteté : « Est-ce que, d’une manière générale, je donne de façon généreuse et spontanée, mais en faisant bien plus attention lorsqu’il s’agit d’un traitement par la Science Chrétienne ? Est-ce que je suis sûr de reconnaître la valeur de ce traitement et de payer le praticien en conséquence ? »
Or, une somme d’argent, quelle qu’elle soit, est-elle à la mesure de ce travail chrétien ? Pas vraiment ! Cela ne nous dispense pas pour autant d’exprimer notre gratitude sincère par ce moyen.
D’autre part, le praticien pourrait bien se demander, lui aussi, quel prix il attache au traitement et se poser les questions suivantes : « Est-ce que j’accorde vraiment de la valeur au traitement ? Est-ce que j’évite d’augmenter raisonnablement mes tarifs parce que je ne pense pas mériter une somme plus importante ? Si j’augmente mes tarifs, est-ce que je ne vais pas perdre des patients ? » Certes, la plupart des praticiens modulent leurs honoraires ou les réduisent « dans les cas de lent rétablissement », comme le demande le Manuel de l’Eglise (Mary Baker Eddy, p. 46). Nul ne devrait être privé de traitement quand il en a besoin, et certains praticiens ne facturent pas leurs honoraires dans certains cas. Mais peut-être faut-il aussi se demander qui accomplit le travail de guérison. N’est-ce pas Dieu, l’Amour divin ? Or cet Amour ne répond-il pas aux besoins de tous, patients et praticiens compris ?
Vous avez peut-être entendu parler de praticiens qui ne se font pas payer ou qui laissent au patient le soin de déterminer la somme à payer, mais ce sont là des décisions personnelles. Que cela n’empêche aucun praticien, y compris ceux dont le nom vient de paraître dans le répertoire du Héraut, et qui ont des enfants à élever et un prêt immobilier à rembourser, de demander des honoraires adaptés.
Que l’on soit patient ou praticien, on devrait avant tout se poser les questions suivantes : « Est-ce que j’attends de ce traitement, aujourd’hui même, une guérison rapide et complète ? Ou est-ce que je pense que ce cas va s’éterniser ? » Mary Baker Eddy recommande à chacun de s’efforcer « de démontrer par la manière dont il pratique la Science Chrétienne qu’elle guérit les malades rapidement et complètement » (Manuel de l’Eglise, p. 92). Si quelqu’un guérit un cancer en un ou deux traitements, grâce au pouvoir de Dieu, quel en sera le prix ? Combien valent de tels traitements ? Combien devrait payer la personne qui a bénéficié de ce travail ?
L’établissement d’honoraires adaptés est une affaire entre Dieu et le praticien, et personne ne peut interférer avec cette sainte communion. Il est très important de bien réfléchir et de prier sincèrement à ce sujet. Le traitement par la prière est le cœur et l’âme de la Science Chrétienne, c’est pourquoi tant les praticiens que les patients doivent l’apprécier sincèrement. Mary Baker Eddy écrit : « Il ne faudrait pas leur demander [aux praticiens], plus qu’à d’autres, de consacrer tout leur temps à l’œuvre de la Science Chrétienne sans recevoir en retour aucun salaire, laissant à la charité le soin de les nourrir, de les vêtir et de les loger. Ils ne peuvent non plus servir deux maîtres, ne donnant à Dieu qu’une partie de leur temps, et rester néanmoins des Scientistes Chrétiens. Ils doivent Lui consacrer tout leur travail et ne devoir “rien à personne”. C’est pourquoi il leur faut pour l’instant demander pour leurs services un prix raisonnable, et ensuite gagner consciencieusement leur salaire, pratiquant strictement la Science Divine, et guérissant les malades. » (Rudiments de la Science divine, p. 13)
Notre prière la plus pure, la plus profonde, devrait nous guider vers le praticien le mieux apte à traiter notre cas particulier. Dans la mesure où nous laissons l’activité Christ – l’Entendement divin infini – guider nos pensées vers la personne à appeler pour un traitement par la Science Chrétienne, faisons aussi confiance à cette activité pleine d’amour pour répondre à tous les besoins. Les praticiens peuvent savoir et affirmer que chaque patient qui les appelle a toujours les ressources nécessaires comblant tous les besoins. Aucun homme, aucune femme, aucun enfant n’est laissé pour compte.
Sous le titre « Honoraires des praticiens » Mary Baker Eddy écrit dans La Première Eglise du Christ, Scientiste, et Miscellanées : « Les praticiens de la Science Chrétienne devraient demander pour leurs traitements des honoraires équivalents à ceux des médecins jouissant d’une bonne réputation qui exercent dans la même localité. » (p. 237)
Pouvait-elle mieux formuler la valeur qu’elle accordait au traitement par la Science Chrétienne ?
Connie Coddington, Milwaukee, Wisconsin, U.S.A.