Presque tout ce que nous entreprenons avec succès dans la vie dépend des bases sur lesquelles nous agissons. L'artiste, le peintre ou le potier, doivent maîtriser les techniques de base propres à leurs moyens d'expression, bien avant de créer leur premier chef d'œuvre. Le musicien doit connaître les principes fondamentaux de la musique et de son instrument, de telle sorte que ces règles et rudiments essentiels gouvernent sa pensée et son exécution, bien avant qu’il puisse donner son premier concert. Il en est de même du danseur, du poète, du tailleur, de l'homme de loi, de l'architecte, du mécanicien, du guide, du maître d'école, du fermier, du programmeur informaticien, du pilote d'avion, etc.
Comprendre et maîtriser les enseignements de base de la Science Chrétienne est tout aussi capital pour ceux qui guérissent par la prière. Les étudiants en Science Chrétienne devraient se sentir à tel point unis aux éléments de base de la Science de la guérison, que ses principes fondamentaux devraient être toujours prêts dans leur pensée, de manière naturelle et spontanée, quel que soit le besoin qui se présente.
La mesure de notre succès, soit dans les affaires courantes de la vie, soit dans le travail de guérison lui-même, vient de notre préparation. C'est en maîtrisant tous les éléments de base que nous nous préparons soit à peindre une toile, soit à donner un concert, soit même à guérir les boiteux de corps et d'esprit qui se présentent chaque jour aux portes du temple, «s'attendant à recevoir quelque chose», comme le rapporte le livre des Actes dans la Bible (3:1-8). Toutes sortes d'appel à l'aide se présentent chaque jour à la porte de la conscience de celui qui guérit en Science Chrétienne, s'attendant à recevoir la grâce de la guérison de Dieu. Sommes-nous préparés? Notre pensée est-elle claire, concentrée, lucide, éveillée, inspirée?
J'ai lu quelque part qu'Abraham Lincoln a dit une fois que s'il lui fallait abattre un arbre et qu'on lui donnait 8 heures de temps pour le faire, il était certain qu’il passerait les 6 premières heures à aiguiser sa hache!
Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne, a certainement réalisé à quel point il est vital de préparer sa pensée, combien il est important d'avoir une pensée bien aiguisée et bien accordée à la connaissance et la pratique des fondements de cette Science. En une certaine occasion, une jeune praticienne, Lady Victoria Murray, était venue d'Angleterre visiter Mary Baker Eddy. Au cours de leur entretien, qui portait sur sa manière de guérir, cette dernière lui dit: «Gardez votre violon accordé.» Puis avec emphase, elle a répété: «Gardez votre violon accordé.»Voir Yvonne Caché Von Fettweis et Robert Towsend Warneck, Mary Baker Eddy: Christian Healer, Amplified Edition (Mary Baker Eddy: Une vie consacrée à la guérison spirituelle, Édition élargie), p. 264-265.
Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy parle beaucoup de préparation, de bases fondamentales et de démonstration. Elle dit: «Quiconque veut démontrer la guérison en Science Chrétienne doit en observer strictement les règles, tenir compte de chacun de ses énoncés, et progresser en partant des rudiments établis. Cette tâche n'a rien de difficile ou de pénible lorsque le chemin est indiqué; mais seuls l'abnégation de soi, la sincérité, le christianisme et la persistance remportent le prix, comme il en est habituellement dans tous les domaines de la vie.» (p. 462).
Ceux qui aujourd'hui souhaitent pratiquer la guérison chrétiennement scientifique, en trouvent l'exemple le plus élevé dans le ministère de Christ Jésus. Il s'en suit que, lorsque nous commençons de prier chaque jour en vue de guérir comme Jésus guérit des multitudes de gens, il y a quelques 2000 ans (quand nous commençons cette prière ou traitement en Science Chrétienne), nous devrions nous demander quel aurait pu être le point de départ de notre Maître lorsqu’il priait. Il me semble évident que Jésus aurait commencé avec Dieu. En tant qu'ouvriers de la guérison chrétienne au 21ème siècle, cela est certainement encore notre point de départ pour un traitement en Science Chrétienne. Commencer avec Dieu est une base fondamentale, pas seulement pour toute pratique métaphysique, mais aussi pour tout progrès spirituel.
En priant, nous nous tournons vers le Principe divin, la cause de tout ce qui est réel. Nous approchons Dieu avec la plus grande humilité et le plus profond amour, en réalisant Sa nature entièrement spirituelle et en comprenant l'omnipotence et l'omniprésence de la divinité, à l'exclusion de toute croyance prétendant s'opposer, de quelque manière ou en quelque mesure, à la perfection de Sa bonté.
Faisant référence à l'établissement de «la santé, la sainteté et l'immortalité de l'homme», Mary Baker Eddy fait cette remarque: «Pour parvenir à ce résultat scientifique, il faut comprendre la règle première et fondamentale de la Science et y adhérer; cette règle est la déclaration souvent répétée dans les Écritures que Dieu est le bien; il s'ensuit que le bien est omnipotent et omniprésent.» (Écrits Divers, p. 172) Et dans Science et Santé, nous lisons: «Le point de départ de la Science divine est que Dieu, l'Esprit, est Tout-en-tout, et qu'il n'y a pas d'autre puissance ni d'autre Entendement – que Dieu est amour, et par conséquent Il est Principe divin.» Puis Mary Baker Eddy continue ainsi: «Pour saisir la réalité et l'ordre de l'être dans sa Science, il vous faut commencer par considérer Dieu comme le Principe divin de tout ce qui existe réellement.» (p. 275). Le point de départ du traitement en Science Chrétienne doit donc inclure la réalisation de la totalité de Dieu – la toute puissance de l'Entendement, du Principe, de l'Esprit, de l'Âme, de la Vie, de la Vérité et de l'Amour infinis.
Quand nous commençons, par exemple, avec Dieu en tant qu'Entendement, nous sommes en train de réaliser l'intelligence suprême qui gouverne la création et la nature divinement pure et mentale de la réalité. Le royaume de l'Entendement n'est pas matière mais idées. La matière physique ne définit pas la réalité; la métaphysique le fait. Toute opération, toute action, toute fonction de la création est entièrement mentale et jamais physique. Avec ce point de vue comme point de départ, cette vérité déclarée dans Science et Santé devient une base puissante pour le traitement: «Toute fonction de l'homme réel est gouvernée par l'Entendement divin.» (p. 151)
La maladie n’argumente-t-elle-pas en général en faveur d’un disfonctionnement, ou d’un fonctionnement exagéré ou absent ou incontrôlable du corps? Tout ce qui est physique soutient que des fonctions malades sont gouvernées par des organismes ou des microbes, ou sont régies par des accidents, des blessures, l'hérédité, ou des poisons ingérés ou inhalés. Mais tout cela est un mensonge. Les fonctions de l'homme sont entièrement mentales et spirituelles. Lorsque nous comprenons cette vérité, que toute fonction de l'homme de Dieu est gouverné par l'Entendement divin, cela agit en tant que loi dans notre expérience présente et assure équilibre, grâce, liberté, contrôle, harmonie: le fonctionnement normal du reflet de Dieu. Alors tout malaise ou disfonctionnement sont bannis. Des fonctions malades n'existent pas dans le royaume mental de l'Entendement divin totalement harmonieux.
Un second élément fondamental de la pratique métaphysique réside dans le point de départ de la prière: maintenir dans sa pensée que Dieu est parfait et que l’homme est parfait. Après avoir commencé un traitement en Science Chrétienne en louant Dieu et en reconnaissant qu’Il est le Tout unique, tout-puissant et parfait, nous devons persister à maintenir notre pensée au sein de cette totalité: «Dieu parfait». Mieux encore, nous devons réaliser l'expression parfaite ou manifestation visible de ce Dieu parfait qui crée, soutient, perpétue et conserve l'homme parfait, puis nous en tenir à cette réalisation. Dans nos prières, nous pouvons soutenir avec constance cette vérité. Et nous pouvons le faire de tout notre cœur, sans nous relâcher.
Dans le Nouveau Testament, à propos du lépreux guéri par Jésus, je réalise que dès l'instant où Jésus vit cet homme, notre Sauveur à dû s'en tenir à «Dieu parfait et homme parfait». Comment autrement Jésus aurait-il pu si librement toucher (entourer de son amour) ce lépreux d'une impureté si repoussante? Pour la plupart des gens à l'époque de Jésus, cet homme était un paria, quelqu'un à éviter à tout prix. Alors comment Jésus aurait-il pu le toucher, s'il n'était pas déjà en train de soutenir l'homme parfait de Dieu dans sa pensée? Science et Santél'explique ainsi: «Jésus voyait dans la Science l'homme parfait, qui lui apparaissait là ou l'homme mortel pécheur apparaît aux mortels. En cet homme parfait le Sauveur voyait la ressemblance même de Dieu, et cette vue correcte de l'homme guérissait les malades.» (p. 476-477)
Jésus voyait l'homme parfait. Cela n'inclut-il pas de maintenir dans la pensée (de percevoir, reconnaître, réaliser et affirmer) uniquement ce que Dieu crée: l'idée pure, complète, saine, spirituelle de la Vérité et de l'Amour? C'était un amour suprême. Un amour totalement détaché de soi-même. C'était là le pouvoir de guérir et de sauver. Comme le déclare Science et Santé: «Tout ce qui maintient la pensée humaine dans la voie de l'amour dégagé du moi reçoit directement le pouvoir divin.» (p. 192) Voir «Dieu parfait et homme parfait», c’est certainement la façon de maintenir sa pensée en accord avec l'amour dégagé du moi et donc de refléter le pouvoir divin de guérir.
Une des facettes de cet Amour, facette de laquelle on peut puiser beaucoup d’inspiration, c’est la constance. À nouveau, c'est un élément-clé pour la guérison que de s'en tenir à Dieu parfait et homme parfait. Nous devons être constants et fermes. Dans le traitement en Science Chrétienne, si nous détournons notre pensée du modèle parfait de la création parfaite de Dieu, au lieu de trouver la santé et la plénitude, nous serons trompés parce que nous acceptons des phases de la faiblesse et de la dégradation. Alors, nous verrons le dualisme, la séparation, la maladie, et serons tentés de croire ce que nous voyons et de voir ce que nous croyons. Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy écrit: «Si nous recherchons le plaisir dans le corps, nous y trouvons la douleur; la Vie, nous y trouvons la mort; la Vérité, nous y trouvons l'erreur; l'Esprit, nous y trouvons son opposé, la matière. Maintenant faites le contraire. Détournez votre attention du corps pour contempler la Vérité et l'Amour, le Principe de tout bonheur, de toute harmonie et de toute immortalité. Fixez fermement votre pensée sur ce qui est permanent, bon et vrai, et vous le ferez entrer dans votre existence dans la mesure où cela occupera vos pensées.» (p. 260-261)
Lorsque nous maintenons avec persistance dans la pensée la pure réalisation de l'être permanent exempt de douleur (de l'homme à la ressemblance du Dieu parfait), la maladie ou la faiblesse ne trouvent aucune place. Alors chacun pourra voir que la maladie n'a aucune place chez votre patient. Nous guérirons le malade plus efficacement et plus rapidement.
Il y aurait certainement beaucoup plus encore à dire concernant les fondements de la guérison en Science Chrétienne et une étude régulière de Science et Santé mettra cela de plus en plus en lumière pour chacun de nous. Mais il y a toujours un mot qui reste essentiel et définitif dans la pratique de la guérison en Science Chrétienne, juste un mot: l’amour. Tout ce dont nous venons de parler est inutile et vain sans l'amour. Nous ne guérirons jamais un cas sans l'amour. John Bunyan a écrit une fois: «Dans la prière, il vaut mieux un cœur sans paroles, que des paroles sans cœur.» quotationsbook.com/quote/31918 La guérison émane du cœur même de la prière. C'est le grand cœur du Christ, le grand cœur de l'amour détaché de soi-même. Dans Science et Santé, le livre de texte contenant tout élément fondamental pour la guérison métaphysique, Mary Baker Eddy développe cela en termes clairs lorsqu'elle écrit: «Si le Scientiste atteint son patient par l'Amour divin, l'œuvre de guérison sera accomplie en une seule visite et la maladie s'évanouira en son néant primitif, comme la rosée disparaît au soleil du matin.» (p. 365)
Soyons amour. Vivons l'amour. C'est le soleil du matin. Il peut tout guérir.