Mon mari et moi avons vécu dans une ville entourée de magnifiques volcans, où les fortes pluies tropicales provoquaient souvent des inondations éclair dangereuses en dévalant les pentes.
Un soir, alors que nous roulions sous la tempête, nous avons constaté que des automobilistes s’arrêtaient sur le bord de la route. Nous avons fait un commentaire à ce sujet, mais sans suivre leur exemple avisé. Lorsque les deux voitures qui nous précédaient se sont arrêtées au milieu de la route, mon mari s’est empressé de les doubler et, sans le vouloir, est allé droit dans une zone inondée. Le véhicule a parcouru quelques mètres puis le moteur s’est arrêté. Je me suis alors fâchée contre mon mari parce qu’il avait ignoré le fait que d’autres automobilistes s’étaient rangés sur le bas-côté. Ma colère s’est rapidement transformée en peur lorsque nous avons réalisé que la voiture était maintenant soulevée par les eaux et qu’elle flottait.
L’orage avait privé le quartier d’électricité, et il faisait nuit noire. Nous ignorions où nous étions exactement, mais nous savions que la route, à présent masquée par les eaux en furie, bordait un ravin sans glissière de sécurité. Nous nous trouvions dans une partie de la ville considérée comme dangereuse en raison d’un taux élevé de crimes violents.
Pour endiguer le flot de crainte qui menaçait de me submerger, je me suis mise à prier. La première pensée qui m’est venue était que je devais cesser de critiquer la décision de mon mari de traverser la zone inondée. La deuxième pensée était qu’il fallait que j’arrête de m’en vouloir pour ne pas lui avoir conseillé de s’arrêter sur la route. En rejetant de telles pensées, j’étais prête à prier sans être accablée par les récriminations et les reproches.
Je me suis adressée à Dieu pour qu’Il m’aide à comprendre que nous étions en sécurité, et que nous ne pouvions jamais être séparés de la sollicitude et de la protection de Dieu, l’Amour divin, quelle que soit la situation. J’ai toujours puisé beaucoup de réconfort dans ce passage du livre d’étude de la Science Chrétienne : « Lorsque l’illusion de la maladie ou du péché vous tente, attachez-vous fermement à Dieu et à Son idée. Que rien hormis Sa ressemblance ne demeure dans votre pensée. Que ni la crainte ni le doute n’obscurcissent votre sens lumineux et votre calme confiance que la recognition de la vie harmonieuse – comme l’est éternellement la Vie – peut détruire tout sens douloureux de ce qui n’est pas la Vie ou toute croyance en ce qu’elle n’est pas. » (Mary Baker Eddy, Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 495) En l’occurrence, il me fallait réfuter dans ma prière l’illusion du péché qui se présentait sous forme de peur.
Alors que je retrouvais mon calme, j’ai constaté que l’eau pénétrait de mon côté. Quand elle a atteint mes genoux, j’ai crié : « Mon Dieu, nous avons besoin d’aide, et tout de suite ! » m’attendant à ce qu’Il réponde à cette urgence.
Presque aussitôt, un groupe d’hommes a surgi de l’obscurité. Ils étaient nombreux et avaient l’air ivre. Ils ont encerclé notre voiture et nous ont regardés à travers les vitres en s’éclairant avec des allumettes pour mieux nous voir. Ce spectacle étrange et inquiétant a augmenté notre angoisse. Notre première réaction a été de craindre qu’ils commettent un vol ou même pire.
De nouveau je me suis tournée vers Dieu pour être guidée. Il m’est apparu clairement qu’il me fallait reconnaître que ces hommes n’étaient pas nos ennemis, mais au contraire des enfants de Dieu. Il était crucial de comprendre que Dieu, notre Père-Mère, aimait chaque enfant de la création divine – chacun de ces hommes – et qu’Il pourvoyait généreusement aux besoins de tous Ses enfants. Ces paroles tirées d’un cantique de l’Hymnaire de la Science Chrétienne m’ont apporté un grand soutien :
Dieu ne fit pas l’homme imparfait,
Mais pareil à l’Amour ;
En Son idée Il se complaît
Et s’exprime à toujours.
(Mary Alice Dayton, no 51, trad. © CSBD)
Il était réconfortant de reconnaître que, puisqu’il n’y a qu’un seul Entendement, Dieu, qui gouverne tout, personne ne peut jamais entretenir des pensées « malsaines », ni agir sous leur influence, et croire, par exemple, manquer de quoi que ce soit, ou vouloir s’approprier le bien d’autrui. Mon mari hésitait à baisser la vitre, craignant que cela ne nous rende plus vulnérables. Il m’avait dit de ne pas protester s’ils exigeaient de l’argent ou la voiture. Aussi avons-nous été soulagés et reconnaissants lorsqu’ils nous ont proposé de pousser la voiture jusqu’à un terrain plus élevé pour une somme très raisonnable.
Nous sommes restés là pendant environ une heure, ce qui nous a donné plus de temps pour prier. Tout en continuant d’affirmer que Dieu gouvernait notre vie, j’ai vu là une occasion de prier pour savoir que tous les habitants de la ville étaient en sécurité. Lorsque les eaux ont atteint notre nouveau « perchoir », le groupe d’hommes est revenu et a proposé de nous pousser jusqu’à une station-service située un peu plus loin dans la rue, où nous pourrions demander à quelqu’un de nous aider à remettre notre voiture en marche. Encore une fois, leur prix était raisonnable et aucun d’eux n’a eu un comportement menaçant ou désobligeant.
Je suis très reconnaissante à Dieu pour Sa protection et Sa sollicitude cette nuit-là. Mais ce que je retiens surtout de cette expérience, c’est que lorsque nous avons prié pour voir ces hommes sous leur véritable identité spirituelle d’enfants bien-aimés et bienveillants de Dieu, nous n’avons vu que serviabilité et bonne volonté. Même si cela s’est passé il y a longtemps, cela m’incite toujours à aborder chacun en sachant que nous sommes tous créés par Dieu, l’Amour divin.
Maryann McKay
Lees Summit, Missouri, Etats-Unis
