En général, j’avais une heure de route pour me rendre à mon travail. Au début du trajet, je me préparais pour la journée en priant, traitant parfois quelque chose de spécifique dans ma propre pensée, ou bien des problèmes qui avaient cours dans le monde, et dont je ressentais le besoin de m’occuper par la prière.
Un matin d’hiver, il y a cinq ans, je me suis tournée vers Dieu tout en conduisant, pour avoir une idée plus claire de ma nature spirituelle en tant qu’enfant de Dieu, cherchant à comprendre plus clairement ce qu’enseigne la Science Chrétienne au sujet de l’homme (c’est-à-dire chacun d’entre nous) qui est spirituel, non matériel. Ce faisant, j’ai ressenti une plus grande paix et une plus grande confiance dans la réalité de mon être en tant qu’enfant de Dieu.
Chaque fois que je pensais avoir fini de prier et que je m’apprêtais à allumer la radio ou à penser à autre chose, je ressentais aussitôt le besoin de prier encore, d’autant plus que la route était dangereuse du fait d’un hiver inhabituellement rigoureux. Soudain, j’ai heurté une plaque de verglas près du bord de la route, et j’ai perdu le contrôle de mon véhicule qui a été projeté de l’autre côté de la voie. J’ai heurté l’arrière d’une autre voiture puis une congère le long de la route à droite. Sous le choc, ma voiture a été propulsée dans les airs avant d’atterrir dans la forêt, où elle a fait quelques tonneaux avant de s’immobiliser sur le toit.
Bien que j’aie totalement perdu le contrôle du véhicule, je me suis sentie pleinement protégée et je n’ai pas eu peur. J’avais perçu mon individualité en tant qu’idée spirituelle de Dieu avec tant de clarté durant le trajet, que j’ai su que je ne serais pas blessée. La voiture n’était plus qu’une épave, avec les deux côtés enfoncés ou gravement endommagés, mais mon siège était intact. J’avais bien mis ma ceinture de sécurité, mais je savais que, au bout du compte, ce n’était pas grâce à cela que j’avais été protégée.
Cet accident m’a rappelé un passage de Science et Santé avec la Clef des Ecritures de Mary Baker Eddy, qui se trouve en regard de la note marginale « Le corps matériel n’est jamais l’idée de Dieu ». Le voici : « Tout ce qui est matériel est mortel. Pour les cinq sens corporels, l’homme semble être matière et entendement réunis ; mais la Science Chrétienne révèle que l’homme est l’idée de Dieu, et déclare que les sens corporels sont des illusions mortelles et erronées. La Science divine montre qu’il est impossible qu’un corps matériel (bien que mêlé à la strate supérieure de la matière, nommée à tort entendement) soit l’homme, l’homme véritable et parfait, l’idée immortelle de l’être, indestructible et éternel. S’il en était autrement, l’homme serait annihilé. » (p. 477)
La compréhension correcte de l’homme, qui nous est donnée par le Christ et la Science Chrétienne, a été ma source de protection et de sécurité absolue ce matin-là.
Lorsque la voiture a cessé de faire des tonneaux, j’ai détaché ma ceinture de sécurité et je me suis baissée à l’intérieur de la voiture qui était à l’envers, remerciant Dieu pour cette protection complète et déclarant que le conducteur de la voiture que j’avais heurtée était lui aussi protégé. Et j’ai affirmé mentalement que toute l’humanité est par essence spirituelle, de même que j’avais reconnu si clairement ma propre nature spirituelle ce matin-là.
Deux camionneurs, qui avaient vu l’accident, se sont tout de suite garés sur le bord de l’autoroute, et m’ont aidée à sortir de la voiture en toute sécurité. Ils ont aussi vérifié l’état du conducteur de l’autre véhicule : il était également indemne.
Lorsque la police et les pompiers sont arrivés quelques minutes plus tard, tout le monde a été surpris de voir que je n’avais absolument rien. Ils ne cessaient de me demander si je me sentais bien, en disant que je venais de vivre quelque chose de très traumatisant. J’ai pu les convaincre que je me sentais bien, et ils ont fini par me laisser partir avec mon fiancé (qui est aujourd’hui mon mari), que j’avais appelé après l’accident pour qu’il vienne me chercher.
Mon fiancé et moi avons passé le reste de la journée à nous occuper de tous les détails à régler concernant la voiture endommagée. Tout le monde nous a aidés avec rapidité et bienveillance, mais j’ai dû expliquer les détails de l’accident plusieurs fois dans la journée. Beaucoup pensaient que je vivais une expérience traumatisante, un choc émotionnel, et me demandaient sans cesse comment j’allais. J’ai continué de rassurer tout le monde, mais au cours de nos déplacements d’un lieu à un autre, j’ai senti l’inquiétude monter, avec la peur de reprendre le volant le lendemain matin. A la fin de la journée, j’étais mentalement épuisée et comme mesmérisée à force de raconter constamment ce qui m’était arrivé. La compréhension sereine et éclairée que j’avais acquise de ma spiritualité absolue en tant qu’enfant de Dieu, qui m’avait protégée contre un sentiment de peur et d’inharmonie dans la matinée, avait disparu de ma pensée.
Mon fiancé a suggéré que j’appelle une praticienne de la Science Chrétienne pour qu’elle m’aide par la prière. C’est ce que j’ai fait. Après lui avoir expliqué ce qui m’était arrivé le matin et ce que je ressentais, elle m’a demandé d’aller chercher mon exemplaire de Science et Santé et de lire le passage suivant : « La Science montre que les opinions et les croyances mortelles, contradictoires et matérielles, produisent en tout temps les effets de l’erreur, mais cette atmosphère de l’entendement mortel ne peut détruire la moralité et la santé si on lui oppose promptement et avec persistance la Science Chrétienne. La Vérité et l’Amour sont un antidote contre ce miasme mental et ainsi fortifient et soutiennent l’existence. » (p. 273)
Tandis que nous lisions ce passage ensemble, la crainte a complètement disparu, et j’ai retrouvé le sentiment intense d’être et d’avoir toujours été l’idée de Dieu, spirituelle et parfaite. La paix et la force intérieure que j’avais ressenties ce matin-là sont revenues aussitôt. Je me suis rendu compte que je n’avais pas rejeté mentalement, avec fermeté – sur la base des vérités de la Science Chrétienne – les opinions et les croyances de ceux qui, autour de moi, me disaient ce que je devais ressentir. Je m’étais laissée mesmériser par le faux tableau matériel au lieu de continuer de prier pour m’attacher à la réalité divine toujours en action.
La phrase que je préfère dans le passage cité plus haut est celle-ci : « La Vérité et l’Amour sont un antidote contre ce miasme mental et ainsi fortifient et soutiennent l’existence. » J’ai conduit tranquillement en me rendant à mon travail le lendemain matin, et je n’ai jamais eu peur ni souffert de confusion à la suite de l’accident. Je suis très reconnaissante à la Science Chrétienne, qui maintient une harmonie absolue.
Rachel Pappas
Roslindale, Massachusetts, Etats-Unis
