Lorsque vers 20 ans, je suis partie dans un chaud pays lointain, c’était dans l’optique d’un voyage sans retour et je n’avais pas prévu une difficulté à laquelle j’allais être confrontée.
Le premier soir de mon arrivée sur une deuxième étape de mon séjour, alors que je me trouvais dans une jolie chambre, chez la famille qui m’hébergeait, une grosse araignée noire, velue, a traversé la chambre. J’ai été saisie d’effroi et de répulsion à la simple vue de cette araignée, ne pensant plus qu’à reprendre ma valise et quitter immédiatement cette maison ! Mais je n’avais aucun moyen financier et partir n’était vraiment pas envisageable.
Soudainement j’ai détesté cet endroit, alors que j’y étais venue avec de grands espoirs.
J’avais bien conscience de l’irrationalité de cette crainte qui me paralysait, mais depuis toujours j’avais eu peur des araignées et la simple vue d’une toile me révulsait.
Etant enfant, même si ma grand-mère me taquinait et essayait de me raisonner avec le dicton populaire « la petite bête ne va pas manger la grosse ! » pensant que ce raisonnement calmerait ma peur, rien n’y faisait, et je criais jusqu’à ce que quelqu’un vienne faire sortir l’horrible bestiole.
J’étais désormais dans une impasse, seule dans ma chambre avec cette araignée. Recroquevillée contre le mur, je réalisais que « la dernière extrémité de l’homme est l’opportunité de Dieu » Science et Santé avec la Clef des Ecritures de Mary Baker Eddy, p. 266). Je me suis tournée vers Dieu de tout mon cœur, recherchant une aide bien au-delà de moi-même, à l’écoute d’un message ange que Dieu m’enverrait et qui me donnerait le courage de faire un pas en avant.
Immédiatement m’est venue à l’esprit une phrase de Science et Santé : « Toutes les créatures de Dieu, se mouvant dans l’harmonie de la Science, sont inoffensives, utiles, indestructibles. » Le paragraphe entier a pour entête « Les créatures de Dieu sont utiles » et explique ce qui suit : « Comprenant l’empire que l’Amour exerce sur toutes choses, Daniel se sentait en sécurité dans la fosse aux lions, et Paul prouva que la vipère était inoffensive. Toutes les créatures de Dieu, se mouvant dans l’harmonie de la Science, sont inoffensives, utiles, indestructibles. La compréhension de cette sublime vérité était une source de force pour les hommes éclairés de jadis. Cette compréhension soutient la guérison chrétienne, et met celui qui la possède à même de suivre l’exemple de Jésus. “Dieu vit que cela était bon.” » (p. 514)
Je me laissais guider par ce raisonnement spirituel qui met l’accent sur la place légitime et l’utilité de chacune des idées de Dieu. Les araignées, par exemple, ont un rôle important de régulation dans notre écosystème, et elles font preuve d’agilité et de productivité. Ces merveilleuses qualités, parmi d’autres, qu’on trouve dans la nature, nous rappellent l’infinitude et l’harmonie de la création spirituelle de Dieu. Ce qui est nuisible ou inutile n’appartient pas en réalité à cette création ni à aucune créature créée par Dieu, et ne le peut pas.
J’ai réalisé que chaque créature, y compris cette « petite bête », était gouvernée par l’Amour divin, n’avait donc qu’une raison d’être utile et ne pouvait nuire à personne. Avec la pureté de l’enfant, j’étais capable de m’approcher de l’araignée et de l’observer, non seulement sans crainte, mais aussi dans l’expectative du bien et de la découverte. Par conséquent, j’ai pu ramper par terre pour la regarder et m’émerveiller de son agilité. La terreur avait été vaincue.
Mon séjour s’est poursuivi dans la maison d’hébergement et je n’ai plus jamais eu peur des araignées ni d’autres petites créatures. Récemment, dans un jardin public parisien, une petite souris, puis un gros rat sont venus manger des miettes tout près de moi et cela ne m’a posé aucun problème.
Quelle merveille d’avoir pu être libérée de cette gêne ! Je rends grâce à la Science Chrétienne.
Myriam Betouche
Paris, France
