J'ai fumé pendant à peu près sept ans...
Cest à l'âge de 15 ans que j'ai commencé. Quand j'étais en dernière année de collège, en troisième. A cet âge-là, la cigarette est quelque chose qui commence à être utilisé assez fréquemment, mais de façon très innocente. En fait on s'imagine souvent que ça donne une certaine importance, de fumer. Et finalement quand on commence à fréquenter des gens qui fument, on a l'impression d'être important il y a aussi l'idée de faire quelque chose d'interdit, oui, l'idée de transgresser un peu les lois. On trouve ça amusant.
A 14-15 ans, il y a une certaine pression parce qu'on fait partie d'un groupe et on vous propose tout le temps des cigarettes. Ça semble difficile de refuser. A cet âge-là, je n'étais pas très sûre de moi. Je n'avais pas encore de repère non plus. Donc je m'y suis mise comme ça, parce qu'on me l'a proposé. Je pensais que c'était une cigarette de temps en temps et que ça ne me ferait pas de mal.
Finalement, arrivée au lycée, j'ai cru que la cigarette était un moyen de compenser le stress des examens. Et comme j'étais quelqu'un de très travailleur, j'avais l'impression que la cigarette me permettait de rester éveillée plus longtemps, que cela me donnait aussi des forces pour travailler davantage. Et puis pour une jeune fille, on a l'impression que la cigarette aide à garder la ligne en coupant l'appétit. Finalement plus on fume, plus on trouve de bon côtés à la cigarette.
J'ai vraiment commencé à m'intéresser à la Christian Science quand j'étais en fac. Ce qui m'a poussée à arrêter de fumer, c'était l'idée que je ne pourrais jamais atteindre un certain niveau de compréhension spirituelle en continuant de m'attacher à quelque chose de matériel. L'idée de fumer m'est devenue inacceptable, non pas parce que je pensais que cela pouvait être mauvais pour le corps, mais parce que je pensais qu'il m'était impossible de progresser spirituellement tant que je croirais que quelque chose de matériel avait le pouvoir de me faire du bien.
J'en étais arrivée à un point où je fumais un paquet par jour. Ça prend énormément de place, et dans l'emploi du temps et dans l'esprit. On pense souvent à l'heure à laquelle on peut aller acheter des cigarettes. Et puis on compte à l'avance le nombre de cigarettes qui restent, parce qu'il faudra peut-être qu'on en achète pour le lendemain matin si le tabac est fermé. Fumer devient un style de vie.
C'est une dépendance bien plus mentale que physique. A partir du moment où je me suis détachée de cette idée que fumer pouvait être un soutien dans la vie et que ça pouvait m'aider, je me suis aperçue que ce n'était pas du tout un problème d'arrêter de fumer.
Avant d'arrêter de fumer, il a fallu que je me débarrasse de l'impression de « pécher », d'être même indigne de prier. Je me sentais coupable et donc exclue des bénédictions divines. Mais peu à peu, j'ai compris que le lien entre Dieu et moi n'avait pas été coupé. Le simple désir de progresser me reliait déjà à Dieu. Je n'étais pas perdue. Je n'étais pas seule il y a un passage dans Science et Santé de Mary Baker Eddy qui m'a beaucoup soutenue: « La relation de Dieu à l'homme, du Principe divin à l'idée, est indestructible dans la Science; et la Science ne connaît ni déviation de l'harmonie ni retour à l'harmonie, mais elle affirme que l'ordre divin, ou loi spirituelle, dans lequel Dieu et tout ce qu'll crée sont parfaits et éternels, est demeuré inchangé dans son histoire éternelle. » (p. 470)
Je n'ai pas eu de difficulté à arrêter de fumer. Depuis, ma vie a été bien plus remplie qu'avant. C'était étonnant ! J'avais beaucoup plus d'énergie. J'ai redécouvert différentes activités sportives que j'avais complètement abandonnées. Je me lève beaucoup plus tôt, je me concentre beaucoup mieux sur mon travail, parce que je n'ai pas l'esprit à moitié occupé par la cigarette que j'ai dans la main. Et surtout c'est surprenant le nombre d'activités supplémentaires que j'ai eues après avoir arrêté de fumer ! Je ne suis pas devenue plus nerveuse.
Cependant j'ai compris à prendre du poids. Mais j'ai compris que Dieu ne pouvait pas me bénir sous certains aspects et me condanner sous d'autres. Dans Science et Santé on lit: « Aucune puissance ne peut résister à l'Amour divin » (p. 224). J'ai choisi d'être reconnaissante pour tout ce que Dieu m'a donné. J'ai très vite retrouvé ma ligne.
C'est merveilleux ! Quand on confie quelque chose à Dieu, rien n'est impossible. Vraiment rien n'est impossible.
Paris, France
