A mesure que l'on comprend mieux la Science Chrétienne, être membre d'une église revêt une signification plus profonde. Le travail d'église n'est alors plus considéré simplement comme une activité humaine accomplie avec zèle et sincérité, il devient la pratique même de la Science Chrétienne: un travail métaphysique profond et fervent qui atteint utilement tous ceux que notre pensée embrasse, y compris notre localité et le monde.
Il y a bien des années, l'église filiale dont j'étais membre me donna pour objectif de travailler métaphysiquement à la maison pendant trois mois pour le comité de maintenance de l'édifice. Comme ce travail était nouveau pour moi et que je n'avais aucune expérience dans l'entretien d'immeubles, la seule chose que je sus faire fut de prier et d'écouter les directives de Dieu. Je cherchai à comprendre le sens spirituel du travail de maintenance dans le cas d'une église.
J'étudiai donc le mot « maintenir » à l'aide de la concordance de Science et Santé de Mrs. Eddy et découvris la déclaration suivante: « L'Entendement divin maintient distinctes et éternelles toutes les identités, depuis celle d'un brin d'herbe jusqu'à celle d'une étoile. » Science et Santé, p. 70. Je compris que l'Entendement qui avait gouverné la construction de l'édifice de notre église était le même Entendement qui gouvernait l'entretien de notre église.
Deux des membres du comité auxquels je fis part de cette idée furent d'accord pour travailler dans ce sens. Quelques jours plus tard, l'un d'eux reçut un appel urgent de la Salle de Lecture qui signalait le mauvais fonctionnement de la chaudière. Ce membre du comité — une dame — avait trouvé récemment un nouveau réparateur qui avait déjà travaillé à cette chaudière, mais elle n'avait pas sur elle son nom et son adresse. Cependant, elle se souvint de notre conversation et était persuadée que l'Entendement qui l'avait orientée la première fois vers cette personne l'orienterait de nouveau dans ce cas urgent. Elle se mit aussitôt en route pour la Salle de Lecture. A peine était-elle arrivée que le réparateur se présenta ! Il était venu travailler dans le quartier et, en passant, il voulait faire une nouvelle vérification de la chaudière. C'était là une réponse à la prière, et le comité continua d'avoir des preuves qu'il est efficace de travailler avec le plus haut concept de maintenance.
Le livre d'étude, Science et Santé, donne la définition suivante de l'Église spirituelle: « La structure de la Vérité et de l'Amour; tout ce qui repose sur le Principe divin et en procède. » Ibid., p. 583. Lorsque nous travaillons métaphysiquement pour cette institution qu'est l'église, nous prions pour comprendre et démontrer la vraie idée de la forme, de la structure et de l'ordre spirituels. Nous nous efforçons d'agir de telle sorte que tout ce que nous faisons repose vraiment sur le Principe et en procède. La structure de notre corps physique, la structure de la famille et de la collectivité et la structure de notre gouvernement, de l'économie et de la société s'amélioreront et se maintiendront en proportion de la clarté de notre vision de l'Église et de notre christianisme. La spiritualisation de la pensée qui résulte du travail d'église individuel joue un rôle effectif, si faible qu'il soit, dans l'élévation de l'humanité.
Par exemple, une année, The Christian Science Monitor publia une série d'articles sur la prévention de la délinquance. Afin de soutenir le Monitor, je décidai de travailler métaphysiquement sur la question. Alors que j'étudiais la Bible et Science et Santé, je trouvai beaucoup d'idées utiles. Dans le livre d'étude, un passage m'a éclairée particulièrement: c'est l'endroit où Mrs. Eddy décrit « l'instinct criminel » qui aboutit au crucifiement de Jésus. Voir Ibid., p. 564. Ainsi, je passai une matinée à prier au sujet d'un certain nombre d'idées: que le penchant naturel de l'homme dans son sens le plus élevé est dirigé par l'Entendement divin et non par l'animalité, que l'homme est attiré par l'Esprit et ne peut être trompé par le matérialisme, qu'il est béni par l'Ame et ne peut être motivé par l'orgueil, la crainte ou la cupidité. Je compris que l'homme de Dieu est dirigé par le Principe et qu'il observe naturellement la loi. Je continuai d'identifier la nature de l'homme avec Dieu et avec ces synonymes jusqu'à ce que je fusse certaine que l'homme se complaît naturellement dans la bonté et l'intégrité.
L'après-midi, je faisais la queue pour attendre un autobus. Soudain je remarquai qu'un jeune homme vêtu de façon très soignée et qui se trouvait dans la file voisine avançait prudemment sa main vers le sac d'une femme. Je me raclai bruyamment la gorge pour qu'il me remarque, en espérant que cela le dissuaderait. Au moment même où sa main allait toucher le sac, la femme serra son sac contre elle.
Alors le jeune homme se plaça dans la file juste devant moi et recommença la même opération sur le sac d'une autre femme. Elle aussi fit passer juste à temps son sac dans l'autre main. Peu après, l'autobus arriva. Je trouvai une place au fond à côté de la première femme. Voyant que l'homme n'était pas monté dans l'autobus, je lui racontai ce que j'avais vu. A ma grande surprise elle déclara: « Ah, c'était donc cela ! J'ai eu conscience d'avoir à tirer mon sac tout contre moi, mais je ne savais pas pourquoi. Je l'ai simplement fait instinctivement. » C'était la première fois que j'avais une idée de l'effet du travail d'église sur la localité, une idée de l'Église embrassant la collectivité et le monde.
Lorsque les pharisiens et les sadducéens mirent à l'épreuve Jésus en lui demandant de leur faire voir un signe venant du ciel, le Maître répliqua vigoureusement et clairement: « Vous savez discerner l'aspect du ciel, et vous ne pouvez discerner les signes des temps. » Matth. 16:3. Ce reproche résonne encore à travers les siècles. Un travail d'église efficace doit s'effectuer en regardant constamment au-delà de « l'aspect du ciel », c'est-à-dire le témoignage, ou preuve, offert par le sens matériel et en discernant « les signes des temps », le fait ou réalité spirituelle qui apparaît.
Quel que soit le travail que l'on nous demande d'effectuer ou pour lequel on est élu, celui-ci peut nous donner l'occasion de prier pour l'église, en entretenant une conscience pénétrée de l'esprit du Christ qui apporte la guérison-Christ. Le travail d'église doit être effectué scientifiquement, dans le plus grand christianisme. Et Mrs. Eddy nous montre comment par ces mots: « Jésus de Nazareth fut l'homme le plus scientifique qui foulât jamais le globe. Il pénétrait sous la surface matérielle des choses et trouvait la cause spirituelle. » Science et Santé, p. 313. Notre tâche est de pénétrer sous la surface matérielle du travail d'église et de trouver la cause spirituelle. Alors nous comprenons et rendons évidente la coïncidence de l'Église bâtie sur le Roc du Christ, la Vérité, et de « la structure de la Vérité et de l'Amour ».
