Il y a quelques années, j'ai acheté une maison. Quand le précédent propriétaire m'a remis les clés, il m'a aussi donné un ensemble de plans que l'architecte avait utilisés pendant la construction. La première page exposait, à l'échelle, les plans habituels de l'extérieur de la maison sur les quatre côtés. Dans les pages de l'intérieur se trouvaient exposés des détails plus précis concernant la plomberie, l'électricité, les éléments d'une fenêtre particulière, la sculpture d'un escalier. Ces tracés, ainsi que l'indication des matériaux devant être utilisés dans la construction, avaient donné au constructeur les directives dont il avait besoin pour mener à bien tout le projet. En un sens, le constructeur avait transformé cet ensemble de plans qui représentaient un concept dans la pensée de l'architecte, en un produit fini: une maison.
Une grande partie du traitement, ou prière, en Science Chrétienne, consiste à former un modèle dans la conscience. Ce modèle, pour être efficace dans la guérison, n'est pas constitué de simples pensées quelconques qui se présentent, mais de qualités spirituelles permanentes et d'idées vraies que l'on apprend à identifier comme venant de Dieu. Elles sont éternelles, existant par elles-mêmes, parfaites et complètes, c'est-à-dire qu'elles ne nécessitent ni changement ni amélioration.
Notre but, dans le traitement par la Science Chrétienne, est la guérison instantanée. Une telle guérison ne peut survenir que dans la mesure où nous reconnaissons, d'une façon constante, la perfection et la totalité de Dieu, et le corollaire que toutes les qualités divines sont toujours présentes et exprimées en l'homme. Plus la pensée humaine est en accord étroit avec la conscience divine et la réalité spirituelle, moins nous avons à combattre les fausses croyances, et plus il devient facile de détecter ce qui dans la pensée humaine peut retarder une guérison.
La Science Chrétienne révèle que notre existence est bénie dans la mesure où elle a été transformée par la prise de conscience de notre véritable identité spirituelle. Ainsi, quand il guérit les maladies physiques, le Scientiste ne combat pas la physicalité, mais toutes les pensées qui sont contraires au Christ, à l'état d'homme. Mrs. Eddy écrit dans Science et Santé: « La pensée est empruntée à une source plus élevée que la matière, et, inversées, les erreurs servent de poteaux indicateurs guidant vers l'unique Entendement, où toute erreur disparaît dans la Vérité céleste. » Science et Santé, p. 267. N'importe quelle situation peut être analysée en fonction des pensées qui la composent. Si ces pensées sont erronées, leur inversion peut nous amener à prendre conscience de la vérité de la situation, qui est toujours harmonieuse.
Cela ne veut pas dire que le Scientiste Chrétien manipule mentalement sa vie. Il n'essaie pas de se convaincre que certaines choses sont vraies parce qu'il aimerait qu'elles fussent ainsi: il n'essaie pas non plus d'amener les autres à agir d'une certaine manière qui lui plairait. Une telle manipulation est une forme de mesmérisme qui est fondé sur la fausse croyance qu'il y a maints entendements limités et qu'un entendement peut en dominer un autre. Ce que le Scientiste Chrétien essaie de faire, toutefois, c'est de démontrer que chaque aspect de l'existence de l'homme est sous l'empire de la loi parfaite de Dieu.
La loi de Dieu exprime la volonté de Dieu à l'égard de l'homme, et cette volonté est entièrement bienveillante. Elle reflète la nature de Dieu en tant qu'Amour infini. Il n'est pas faux que l'individu affirme que chaque aspect de sa vie est bon, parce que cela est le fait spirituel, réel. Alors que c'est une erreur d'essayer de gouverner sa vie en fonction de désirs personnels, il est juste de maintenir que la volonté de Dieu est bonne et que le bien seul peut être manifesté par le reflet de Dieu, l'homme. Cela est conforme à ce que l'apôtre Jacques écrivait: « Il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. » Jacques 1:4.
Nous avons tous besoin d'apprendre davantage ce qu'inclut réellement le royaume des cieux, et puis de savoir que nous vivons maintenant même dans ce royaume, complètement gouverné par la loi divine. Mrs. Eddy écrit: « Les créations grossières de la pensée mortelle doivent finalement faire place aux formes glorieuses que nous voyons parfois dans la chambre noire de l'Entendement divin, quand l'image mentale est spirituelle et éternelle. » Science et Santé, p. 264.
Former le modèle spirituellement mental n'est pas un travail ardu, bien que cela exige quelquefois de la persévérance. Mais aucun d'entre nous ne voudrait laisser la paresse mentale ou le fait de se satisfaire des choses telles qu'elles sont se mettre en travers de notre conscience spirituelle croissante. Un des meilleurs moyens d'assurer notre promptitude à former un tel modèle mental, c'est l'étude fréquente et continue des écrits de Mrs. Eddy, puisque ceux-ci rapprochent de plus en plus de notre pensée les concepts divins dont nous avons besoin. Nous lisons dans la seconde épître à Timothée: « Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n'a point à rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité. » II Tim. 2:15.
Il n'est jamais juste de s'accommoder d'une maladie chronique, de relations humaines aigries, ni d'un problème d'affaires. Dans la mesure où nous nous permettons de vivre avec toutes sortes de situations non guéries et de ne rien faire à leur égard, nous tolérons le mal et nous admettons qu'il est aussi réel que le bien. Si nous vivons avec une difficulté non guérie, la raison peut en être que nous n'avons pas assez profondément creusé pour trouver les faits spirituels qui sont déjà vrais au sujet de la situation; ou peut-être n'avons-nous pas maintenu par la prière ces faits dans la pensée avec assez de persistance.
Bien qu'un éclair d'inspiration ou de conscience spirituelle soit souvent suffisant pour guérir, le travail pour former le modèle spirituel dans la pensée est aussi une partie de la croissance du Scientiste Chrétien. Ce travail nous oblige à échanger toutes les croyances erronées contre les vérités spirituelles spécifiques et, par ce moyen, à établir par la preuve que l'homme est « parfait et accompli, sans faillir en rien ».
 
    
