Pouvons-nous aller de l'avant, jour après jour, sans être accablés ? Est-il possible, dans la société actuelle évoluant rapidement et souvent génératrice de confusion, de demeurer détendu et utile ?
Certainement. L'explication se trouve dans la vérité au sujet de Dieu et de l'homme telle qu'elle est présentée dans la Science Chrétienne. Mrs. Eddy définit Dieu comme « le grand Je suis; Celui qui sait tout, qui voit tout, en qui est toute action, toute sagesse, tout amour, et qui est éternel; Principe; Entendement; Ame; Esprit; Vie; Vérité; Amour; toute substance; intelligence. » Science et Santé, p. 587; L'homme — ce qui inclut chacun de nous — est la pleine et parfaite expression de cet unique Dieu infini.
Pour rendre ces vérités pratiques, nous avons besoin de voir ce qui nous empêcherait de démontrer la Vérité. La Science Chrétienne explique que c'est la fausse croyance que l'homme est un mortel, ayant un entendement personnel limité, séparé de Dieu, l'unique Entendement réel. Ce faux entendement mortel suggère que l'homme est un être distinct, isolé, l'origine du bien, de l'intelligence, de la joie, de l'activité et ainsi de suite. Quel fardeau cela placerait sur nous ! Cela nécessiterait que chacun de nous recherche dans les personnes — nous-mêmes ou les autres — l'originalité, la créativité et la capacité. Si nous acceptons ce concept de nous-mêmes, nous pouvons craindre chaque nouvelle journée, être pris de panique lors d'un examen, tendus dans notre travail ou faire l'expérience de conflits dans nos rapports avec autrui. Toutefois, parce que la mortalité n'est pas la vérité au sujet de l'homme, toutes ces inharmonies peuvent être guéries en mettant notre confiance en Dieu.
Quand Moïse reçut un message de Dieu afin de libérer les Hébreux, sa réponse fut typique du sens mortel, personnel: « Ah ! Seigneur, je ne suis pas un homme qui ait la parole facile, et ce n'est ni d'hier ni d'avant-hier, ni même depuis que tu parles à ton serviteur; car j'ai la bouche et la langue embarrassées. » Ex. 4:10; En dépit des protestations de Moïse affirmant qu'il n'était pas capable d'assumer cette tâche, la Bible relate que plus tard il conduisit les Hébreux à travers la mer Rouge et hors de la captivité. Qu'était-il arrivé à l'homme ayant « la bouche et la langue embarrassées » ?
N'est-ce pas que Moïse acquit un sens plus spirituel de lui-même ? Ses premières protestations indiquent qu'il croyait être un mortel limité, inexpert, sans expérience, qui devait libérer un peuple des griffes de l'une des nations les plus puissantes de la terre. C'était en soi une rude tâche. Mais le grand législateur apprit bientôt que Dieu, l'unique Entendement, ou Esprit, est la source de toutes les capacités de l'homme. Moïse, guidé et inspiré par Dieu, était par conséquent spirituellement qualifié pour accomplir cette œuvre.
Tout ce qui suggère que Dieu n'est pas l'intelligence infinie, toujours disponible, nous limite. C'est en comprenant que Dieu est la source de tout ce que nous sommes réellement que nous nous libérons. Mrs. Eddy écrit: « Lorsque l'homme mortel fondra ses pensées de l'existence avec le spirituel et n'agira que comme Dieu agit, il ne tâtonnera plus dans l'obscurité et ne s'attachera plus à la terre faute d'avoir goûté le ciel. » Science et Santé, p. 263;
Dieu est l'Entendement infini. L'activité totale de Dieu en tant qu'Entendement — la perfection de Sa création — rend impossible l'existence d'un mortel timide, hésitant. Et puisque Dieu est l'Ame, la source de toute individualité, la conscience personnelle de soi-même ne peut faire partie de nous. La beauté, la joie, l'harmonie sont exprimées partout, sans effort, par chacune des idées de l'Entendement.
Reconnaître Dieu comme la source de toute capacité demande de l'humilité. Jésus, après avoir comparé le pharisien qui se glorifiait au publicain repentant, déclara: « Quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé. » Luc 18:14; Vaincre un sens personnel de nous-mêmes exige l'humilité de reconnaître que l'homme — chacun de nous — est le reflet illimité, désintéressé et sans fardeau de l'intelligence qui crée tout.
Un matin, je me réveillai me sentant particulièrement accablé, convaincu qu'il y avait trop de travail à faire ce jour-là. Outre l'impression d'avoir « la bouche et la langue embarrassées », à l'instar de Moïse, je me sentais tout simplement amorphe. Je priai et recherchai une solution.
Je fis la liste de tout ce qui devait être fait ce jour-là. Alors une simple pensée divine me vint: « Tout ce que tu dois faire aujourd'hui, c'est refléter Dieu. » Bien qu'il ne m'apparût pas clairement que je pourrais faire tout le travail de la journée, il était clair que je pouvais refléter Dieu et qu'en réalité je le fais toujours. Avec cette façon d'aborder la situation, l'impression de fardeau disparut complètement. La journée fut détendue et féconde. Faire un effort déterminé pour éliminer de notre pensée un concept mortel des autres comme nous le faisons pour nous débarrasser d'une fausse vision de nous-mêmes est conforme à la Règle d'or. Nous ne sommes pas conséquents quand nous arborons l'étiquette de libre expression de Dieu et apposons sur notre prochain celle d'un mortel timide ou d'une personne manquant d'intelligence. En réalité, le fait même de voir quelqu'un comme un mortel rempli de bonnes qualités est limitatif, lorsque nous considérons cette personne plutôt que Dieu comme la source de ces qualités.
La joie, la force, l'activité et ainsi de suite viennent de Dieu. Elles sont reflétées par l'homme. Christ Jésus lui-même refusa de s'attribuer le bien. En conséquence il répondit à un soi-disant disciple: « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Il n'y a de bon que Dieu seul. » 18:19.
En remplaçant la croyance mortelle par la vérité spirituelle, nous trouvons en nous-mêmes l'être que nous sommes réellement. Comme Moïse, nous nous reposons sur Dieu et nous pouvons accomplir « l'impossible ». Nous abandonnons également un concept personnel des autres afin qu'eux aussi puissent atteindre leur altitude spirituelle. Par-dessus tout, nous connaissons la joie de ne vivre que pour exprimer Dieu.
