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L'art et la beauté

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’octobre 1974


Certaines personnes ont conscience de la beauté et la recherchent. D'autres n'y prêtent pas attention. D'autres encore en font cas, mais pensent que dans notre monde d'aujourd'hui elle est très largement submergée par la laideur. Pourtant c'est dans notre conscience qu'il nous faut d'abord trouver la beauté. Et nous l'y trouvons effectivement quand nous acquérons une intelligence plus scientifique de Dieu.

La beauté... la Science... Qu'ont-elles donc à faire l'une avec l'autre ? La Science Chrétienne — la Science de l'Ame — montre que la beauté vient de l'Ame, de Dieu; et plus nous en venons à le comprendre, plus il se manifeste de beauté dans notre vie, et nous en retirons une satisfaction particulière. Mrs. Eddy écrit: « A mesure que nos idées concernant la Divinité deviennent plus spirituelles, nous les exprimons par des objets plus beaux. »L'idée que les hommes se font de Dieu, p. 14;

A mesure que se spiritualise notre conception de la Vie, de l'Ame, nous devenons davantage sensibles à ce qui est intelligent et bon. Nous nous comprenons mieux nous-mêmes, ainsi que tout ce qui nous entoure. Nous commençons à voir et à entendre spirituellement plutôt qu'au moyen des sens limitatifs. La sensualité inhibe la sensibilité authentique. Les pseudo-sens corporels perçoivent et la laideur et la beauté. Les sens spirituels de l'homme, la vue, l'ouïe, etc. ne perçoivent rien autre que la beauté, et ce, sous de multiples formes. Plus c'est par les sens spirituels que nous voyons et sentons, plus profond et plus vaste sera notre amour des arts, car les sens réels de l'homme sont dénués de limitations tandis que les sens physiques sont restrictifs.

En apprenant à utiliser nos sens réels, nous commençons à percevoir les formes, les contours, les sons, les couleurs, les sentiments comme étant d'ordre mental et non matériel. Puis nous progressons encore et en venons à percevoir que leur nature est spirituellement mentale et qu'ils témoignent de la lumière et de la beauté de la réalité totalement spirituelle de l'Ame. L'expansion de la sensibilité va de pair avec celle de notre pensée, nous amenant à avoir des goûts plus éclectiques.

Il se peut alors que nous percevions la beauté dans certaines formes d'art qui jusquelà nous avaient semblé laides. De voir les choses sur un plan mental, dans une orientation spirituelle, cela donne plus libre cours à notre activité créatrice, à notre imagination et à notre faculté d'appréciation. Nos réactions deviennent plus variées et moins rigides. La notion de la beauté comme devant faire naître un sentiment de paix et de tranquillité est légitime, et chez la plupart des gens cette notion éveille tout de suite quelque chose. Pourtant des peintures à première vue brutales, des formes sculptées surprenantes, ou des musiques dissonnantes peuvent posséder une forme de beauté qui touche directement, nous amenant spontanément à un point de vue différent de tout ce que nous avions jusque-là pensé, ou à une vision renouvelée. Un film qui d'après un jugement superficiel semble laid peut cependant posséder une beauté révélatrice, excitant en nous la compassion, nous forçant à porter notre sympathie dans des domaines encore inexplorés.

En réponse à une question posée à Mrs. Eddy pour savoir si les diverses beautés naturelles qui nous entourent sont tangibles et matérielles ou non, elle répond: « Elles sont réelles en tant qu'Entendement, mais non en tant que matière. Toute beauté et toute bonté résident dans l'Entendement et participent de l'Entendement, émanant de Dieu; mais quand nous changeons la nature de la beauté et de la bonté en la transférant de l'Entendement à la matière, la beauté est altérée par suite d'une fausse conception, et, pour les sens matériels, le mal prend la place du bien. »Rudiments de la Science divine, p. 6;

En me rendant parfois chez des amis j'avais à traverser un quartier que bien des personnes jugeaient affreux et en pleine décadence. J'ai un souvenir particulièrement vif d'une visite faite à ces amis en fin d'un aprèsmidi où je m'étais complètement absorbé dans des réflexions sur quelques aspects de l'être scientifique réel. Il se peut que le sens spirituel ait été ce jour-là plus aiguisé chez moi qu'à l'ordinaire, car je me rendis compte que j'étais conscient de beautés jusque-là insoupçonnées. Le soleil baissait, ce qui donnait aux couleurs des nuances subtiles, et une netteté délectable aux formes en sorte que les édifices en acquéraient un intérêt nouveau et vraiment remarquable. Me trouvant dans un état de pensée où je mettais bien plus l'accent sur l'Entendement que sur la matière, j'étais conscient bien davantage des beautés de l'Entendement, répercutées dans la forme, le contour et la couleur de ce que je voyais, que des manifestations sordides de l'entendement mortel. (J'ajouterai que depuis lors le potentiel de cette partie de la ville a été reconnu et qu'un début de rénovation a été entrepris.)

Dans la recherche de la beauté du monde naturel, comme pour la perception de la beauté dans l'art, ce qui importe c'est le point de vue auquel on se place: Est-ce l'Ame, ou les sens ? Comprendre la vérité spirituellement scientifique de la beauté nous permet d'éviter de nous en laisser imposer par des imposteurs et par des conceptions fausses ou médiocres de l'art. La spiritualité implique le sentiment de la beauté, et la spiritualité décèle les valeurs et les mobiles uniquement commerciaux, qui peuvent paraître donner naissance à une architecture médiocre, à des films de mauvais goût, à une musique de piètre qualité, et elle les oppose.

Le vrai sens de la beauté nous empêche de nous contenter de ce faux-semblant de la beauté, de la sentimentalité. Celle-ci introduit dans la vie humaine une distorsion qui nous rend aveugles à la laideur ou aux fausses valeurs, lesquelles ne devraient pas être ignorées mais bien dénoncées et supprimées. En le passant sous silence et en faisant comme si cela n'existait pas, la sentimentalité risque de contribuer à perpétuer ce qui est vil.

Dans ses nombreuses manifestations, sculpture, drame, poésie, musique, photographie, l'art peut offrir un champ d'activité qui présente des défis, qui est riche en substance et en satisfaction. La spiritualité scientifique élargit notre vision et notre intuition, elle aiguise notre perspicacité, elle accroît notre sensibilité à la beauté et aux points de vue artistiques dignes d'intérêt. Lorsque l'art nous procure une satisfaction, une impression forte, une illumination, c'est qu'il nous fait entrevoir la beauté éternelle, infiniment satisfaisante de l'univers de l'Ame.

La Bible dit de Dieu: « Il fait toute chose belle en son temps. » Eccl. 3:11. L'univers de l'Ame, d'une délicatesse exquise mais exempte de fragilité, sans cesse révélant des beautés de l'Esprit renouvelées mais non pas transitoires, nous devient de plus en plus évident à mesure que le Christ, la manifestation de l'Ame, intervient dans notre pensée. C'est le Christ qui élargit notre compréhension, nous aidant à dépasser nos capacités habituelles d'admirer, de sentir et de créer.

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