Les nageurs de fond savent que l'une des clefs du succès pour nager de façon calme et suivie c'est d'avoir beaucoup de souffle et de le garder aisément. Lorsque, coupée de toute source d'air, une personne nage sous l'eau, elle est obligée, haletante, de remonter à la surface après un court moment. De la même façon, l'inspiration spirituelle nous est nécessaire.
Le mot « inspiration » vient d'une racine latine signifiant insuffler et suggérant «infuser la spiritualité à quelqu'un ». En fait, le mot « esprit » à l'origine voulait également dire «souffle». Être réceptifs à l'inspiration divine, ouvrir notre pensée aux vérités spirituelles concernant nous-mêmes, les personnes qui nous entourent, et la société dans laquelle nous vivons, c'est de cela que dépendent les progrès continus et paisibles que nous pourrons faire dans n'importe quel domaine de notre activité. Cela c'est vivre dans l'élément qui nous convient.
Par ailleurs, lorsque nous nous coupons de la joie spirituelle, de la bonne volonté désintéressée de voir l'homme seulement tel que Dieu l'a créé, par conséquent, parfait, éternel et complet, nous nageons sous l'eau. Bientôt il nous est impossible d'aller plus loin dans les progrès spirituels positifs, sans un renouveau d'inspiration.
Lorsque nous pensons à l'inspiration, ne pensons-nous pas au pouvoir spirituel que chacun accepte — pouvoir dérivé de l'acceptation du bien, de l'omnipotence, de l'amour et de la force portante qui viennent de Dieu — comme étant utilisable pour que l'harmonie se manifeste dans notre existence quotidienne ? La Science Chrétienne considère la relation qui existe entre Dieu et l'homme comme un fait métaphysique fondamental, et comme toujours disponible pour tous ceux qui lui ouvrent leur pensée, non comme une question de chance, de faveur ou de talent individuel.
La Bible abonde en récits relatant les exploits pleins d'inspiration par lesquels des hommes, libérés d'un concept matériel animal, mortel et pécheur d'eux-mêmes, s'étaient montrés capables de grandes et bonnes actions, pour le bénéfice permanent de l'humanité.
Paul écrit: « Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice.» II Tim. 3:16; La signification de ces écrits devient naturellement claire pour ceux dont la pensée est ouverte et pleine de bonne volonté. Pour refléter l'Esprit, Dieu, ce qui nous incombe c'est d'avoir la bonne volonté de Le refléter — ouverture d'esprit et pureté, célérité et persévérance.
Le prophète Daniel, nous dit la Bible, ne négligeait pas de renouveler quotidiennement son inspiration, par la prière, même si cela paraissait le mettre personnellement en danger en raison des complots des courtisans jaloux, à la cour de Darius. Il reconnaissait que l'innocence de sa conduite était la seule norme selon laquelle il pouvait être jugé. Il prouva que le jugement divin est la seule catégorie de jugement qui s'applique à l'homme créé par Dieu.
Il se peut que, soit en raison d'un sens de manque de temps ou soit par distraction, nous soyons tentés de négliger de renouveler chaque jour et à chaque heure, notre inspiration. C'est alors que notre vigilance à reconnaître la spiritualité comme la source de notre force et de notre efficacité nous sauvera et nous permettra de retrouver une perspective vraie.
Lorsque nous commençons scientifiquement un ouvrage, c'est là le résultat de l'inspiration. Nous voyons par avance le bien à accomplir et les progrès qui résulteront de nos efforts. Au milieu de notre tâche pourtant, spécialement si c'est une entreprise de longue haleine et que nous nous attachons aux détails, nous sommes quelquefois tentés d'oublier ce que nous sommes en train d'accomplir — la démonstration des capacités que Dieu a données à l'homme. Cette perte d'inspiration entraîne parfois des difficultés qui semblent énormes ou même insurmontables. Telle la personne nageant sous l'eau il nous faut remonter à la surface pour reprendre souffle.
Mrs. Eddy explique: « La pensée dirigée tout entière vers l'accomplissement d'une chose honnête en rend l'achèvement possible. Les exceptions ne font que confirmer cette règle, prouvant que l'insuccès est occasionné par une foi trop faible. » Science et Santé, p. 199; Au lieu de trop nous absorber dans le travail immédiat, il est nécessaire que nous élevions continuellement notre concept, que nous ouvrions notre pensée à la source divine de notre force et de nos directives.
Que sommes-nous réellement en train d'accomplir ? Nous sommes en train de démontrer le Christ, la nature réelle spirituelle de l'homme. En tant qu'idée, maintenue dans l'Entendement divin, l'homme illustre uniquement l'activité et le pouvoir de Dieu. Plus nous voyons cela clairement, moins nous endurons de frustration et d'échecs, parce que notre existence a une base spirituelle plus ferme. Mrs. Eddy écrit: « La découvreuse de la Science Chrétienne trouve le chemin moins rude quand elle a toujours devant ses pensées son but élévé, que lorsqu'elle compte les pas qu'elle fait en s'efforçant d'y arriver. » p. 426; Une ligne plus loin, elle ajoute: « La lutte pour la Vérité nous fortifie mais ne nous affaiblit pas, nous repose et ne nous lasse pas. »
L'une des tendances humaines, se présentant sous les apparences du scrupule et qui voudrait nous priver de la liberté active du travail inspiré, est la tendance à nous tourmenter. To worry, traduit en français par « se tourmenter », vient d'un mot du vieil anglais qui signifie «étrangler ». Là, de nouveau, nous voyons une tentative de l'entendement charnel de couper nos actes du souffle ou inspiration qui les soutient, en concentrant la pensée sur les aspects négatifs de notre existence. Nous tourmenter ne sert à rien. Nous neutralisons cette attitude en élevant consciemment notre pensée plus haut que le problème jusqu'au fait spirituel, puis en agissant conformément à ce fait qui soutient. Une telle prière scientifique est au-delà du simple penser humain positif parce qu'elle comprend que la nature spirituelle de l'homme est sa seule nature réelle.
La critique négative semble aussi, à certains moments, amoindrir, tout au moins en apparence, l'inspiration. Elle se présente sous l'apparence de la raison. Cette façon de voir consiste souvent, en fait, à se concentrer sur quelques imperfections qui s'attachent même aux plus nobles efforts humains. Ces questions secondaires en arrivent à prendre une place si importante dans la pensée du critique qu'elles tentent d'étouffer en lui l'aptitude à aider et à donner son appui à toute action vraiment bonne. La véritable raison conserve à chaque chose ses justes proportions, garde toujours en vue le but principal de toute entreprise et rejette toute tentative du mal, ou erreur, en vue d'étouffer l'inspiration dans un brouillard d'inattention.
Pendant un certain temps, un Scientiste Chrétienne avait été incapable de mettre fin à une période pendant laquelle son attitude critique le privait de toute inspiration; cette situation avait trait à son travail. Il s'aperçut que tout cela avait complètement et immédiatement disparu lorsqu'il lut le commentaire de Mrs. Eddy au sujet des critiques faites sur son livre Science et Santé: « Les critiques lancées contre ce volume condamneraient volontiers à l'oubli la vérité qui ressuscite à la force des milliers de gens qui étaient dans la faiblesse et les élève au-dessus d'un christianisme théorique jusqu'à un christianisme pratique. Ces critiques sont généralement basées sur des phrases détachées, ou sur des propositions séparées de leur contexte. Même les Écritures qui, sortant d'une seule et même souche, croissent en beauté et en harmonie, paraissent contradictoires traitées de cette manière. » p. 341.
Le Scientiste Chrétien reconnut que les fautes qu'il avait vues étaient basées sur des incidents isolés séparés de l'ensemble d'un contexte qui, dans ses grandes lignes, était positif, valable, utile et fructueux. Immédiatement il ressentit un renouveau d'inspiration. Il put, avec entrain et d'une façon utile, poursuivre le travail qu'il avait à accomplir.
Ce que nous accomplissons par inspiration n'est pas laborieux. Ces actes résultent de la calme prise de conscience révélant que l'Entendement divin, la source de tout acte, fournit la force de mener à bien ce que nous entreprenons. Il nous faut, par conséquent, chérir notre inspiration, éliminer tout ce qui y ferait obstacle, la renouveler par la prière incessante, et permettre qu'elle s'exprime naturellement dans toutes nos pensées, nos paroles et nos actions. Un renouveau d'inspiration fait disparaître le sens de fardeau personnel et apporte à la place la compréhension réconfortante que l'Amour divin nous donne force et soutien.
L'inspiration exprime la substance de l'être véritable, spirituel de l'homme. Elle exprime la joie et le pouvoir insufflés dans chaque aspect de son individualité.
