Nul n'hésiterait à se défendre si un procès lui était intenté sans fondement. Toute personne attaquée en justice sans raison, son foyer, sa famille ou sa propre tranquillité se trouvant menacés, s'emploierait à invoquer la loi spécifiquement propre à assurer sa protection.
Christ Jésus a enseigné et démontré il y a des siècles que Dieu, l'Amour divin incorporel, transmet à l'homme et à l'univers seulement Sa propre nature, les qualités du bien; par conséquent toute cause et tout effet mauvais apparent, qu'il s'agisse de péché, de maladie, de chagrin, de pauvreté, ne sont pas créés par Dieu mais constituent simplement des mensonges concernant Dieu, l'Esprit, et Sa création qui est entièrement spirituelle. Le Maître appliqua avec succès ces vérités en guérissant, prouvant par là qu'elles correspondent à une loi divine, la justice, qui met fin aux infortunes humaines de toute sorte.
La loi divine de guérison, dans la Science de l'Esprit, est en vigueur aujourd'hui tout comme du temps de Jésus. Pour supprimer la maladie ou tous autres maux, son action est à la disposition de tous; ici même et dès maintenant, c'est un moyen de défense sûr contre toute inharmonie.
Mais pour avoir le bénéfice de cette loi les humains doivent l'appliquer à des situations spécifiques. Ils doivent rejeter comme irréels les maux avec lesquels ils sont particulièrement aux prises, en prenant pour base que, comme nous l'assure la Bible, tout ce que Dieu a fait est très bien (voir Gen. 1:31). Il leur faut affirmer que l'homme réel est hors de l'atteinte du mal, et revendiquer leur identité réelle, spirituelle et immortelle, à la ressemblance de leur Créateur. Omettre de le faire équivaudrait à négliger de bâtir sa propre défense.
Quiconque témoignerait en justice contre soi-même serait certes considéré comme un insensé. Pourtant c'est bien ce que font les humains lorsqu'ils acceptent ou répètent ce que leur disent les cinq sens matériels, à savoir que la matière est réelle, douée de vie et substantielle. Reconnaître la réalité de la matière et du corps matériel, comme le prouvent les conversations au sujet de la maladie, l'emploi de médicaments et autres remèdes matériels pour trouver le soulagement, ainsi que les conversations roulant autour de la personnalité humaine, reviennent à des aveux contraires à notre intérêt bien entendu.
Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 380): « Si nous combattons en faveur de l'évidence du péché, de la maladie ou de la mort, ou si nous cédons à leurs exigences, nous contestons virtuellement l'empire de l'Entendement sur le corps, et nions que l'Entendement a le pouvoir de guérir. Cette fausse méthode ressemble à celle d'un défendeur qui plaiderait pour le demandeur en faveur d'une décision qu'il sait devoir se tourner contre lui-même. »
Nous assumons notre propre défense, qui dépend du genre de pensées que nous avons habituellement, et il est impossible de plaider en même temps avec succès la cause de la Vérité et celle de l'erreur, celle de l'Esprit et de la matière, celle du bien et du mal. Mrs. Eddy nous le rappelle dans La guérison chrétienne (p. 10): « Si vous voulez être heureux, soyez pour vous-même l'avocat du bonheur; prenez le côté que vous voulez adopter, et ayez soin de ne pas raisonner des deux côtés à la fois, ou de plaider pour le chagrin plus que pour la joie. Vous êtes l'avocat de la cause, et vous gagnerez ou perdrez selon votre plaidoyer. »
Le plaidoyer efficace en Science Chrétienne, Science que Mrs. Eddy a découverte et fondée, consiste toujours à affirmer notre perfection spirituelle présente due à notre qualité d'enfant de Dieu. Ce moyen, lorsqu'il est mis en œuvre dans un cas donné par les actes et les paroles appropriés, a l'effet de remettre l'affaire en cause à la juridiction de la loi de Dieu, la loi du bien, qui est salutaire et qui a une portée universelle. Le Psalmiste déclara en effet (Ps. 119:165): « Grande est la paix de ceux qui aiment ta loi: rien ne peut les faire chanceler. »
C'est pour nous un devoir et un privilège à la fois d'être chaque jour occupés à rechercher la loi de Dieu applicable, non seulement pour notre propre compte mais encore pour le bien du monde entier. L'être spirituel de l'homme étant constamment au premier plan de la pensée et s'exprimant en paroles et en actes, l'illumination spirituelle qui disperse les ténèbres de la crainte est renforcée.
La prière qui affirme la bonté universelle du Père et nie toute réalité à quelque phase du mal que ce soit contribue au progrès et au salut de l'humanité. Lorsque nous prions ainsi, nous assumons l'office sacré d'avocat pour le bien public, et nous plaidons pour la défense de tous.
