Le grand thème de ce que Mrs. Eddy nomme « le gouvernement de soi » se retrouve à travers toute la Bible ainsi que dans ses écrits. A la page 106 du livre de texte, Science et Santé, elle déclare: « Dieu a doué l'homme de droits inaliénables, parmi lesquels on compte le gouvernement de soi-même, la raison et la conscience. L'homme n'est bien gouverné par lui-même que lorsqu'il est bien guidé et gouverné par son Créateur, la Vérité et l'Amour divins. »
Selon les enseignements de la Science Chrétienne, la nature de l'homme est déterminée par Dieu, puisque l'homme est Son image et Sa ressemblance, ou réflexion. Or il est dans la nature de la Divinité de se gouverner elle-même, car Dieu est Un et infini. Pour que Dieu soit gouverné par un autre que Lui-même, il faudrait qu'il y ait plus d'un Dieu, plus d'un Entendement divin.
Mrs. Eddy nous dit: « Dans la genèse spirituelle de la création, toute loi émanait du Législateur, qui était une loi à Lui-même. Dans la Science divine, Dieu est Un et Tout; Se gouvernant Lui-même, Il gouverne l'univers. Telle est la loi de la création: “Dieu est mon bouclier; il sauve ceux qui ont le cœur droit.” Et cet Entendement infini gouverne toutes choses. Sur la base de ce Principe infini de liberté, Dieu S'est donné à Lui-même ce nom: Je suis » (Miscellaneous Writings, p. 258). La Science Chrétienne établit clairement que la propre révélation de Dieu comme « Je suis celui qui dit: Je suis » (Ex. 3:14) était la révélation de Sa nature se gouvernant elle-même.
Deux étudiantes de la Science Chrétienne voyageaient dans un pays dont la forme de gouvernement était très différente du système auquel elles étaient habituées. L'influence de cette conception du gouvernement se faisait sentir partout et faisait naître une obscurité mentale, telle un voile d'oppression et d'appauvrissement. Les voyageuses ressentirent cette influence et commencèrent à manifester une série d'inharmonies physiques.
Un jour l'une des étudiantes passa toute la matinée à étudier la Bible et le livre de texte. Dans un esprit de prière, elle étudia le treizième chapitre des Actes des Apôtres, qui relate comment Paul tint tête ouvertement au sorcier, Bar-Jésus, lorsque celui-ci essaya d'intervenir alors que Paul et Barnabas expliquaient la parole de Dieu. Cette expérience de Paul amena l'étudiante à voir que dans leur situation aussi le magnétisme animal devait être affronté ouvertement et directement en tant que tel.
L'étudiante se reporta alors au chapitre intitulé « Le magnétisme animal démasqué » du livre de texte. Elle remarqua combien il est souvent question du gouvernement dans ce chapitre. A la dernière page elle trouva l'énoncé relatif au gouvernement de soi, déjà cité dans cet article: « L'homme n'est bien gouverné par lui-même que lorsqu'il est bien guidé et gouverné par son Créateur, la Vérité et l'Amour divins. »
Elle vit clairement que le moyen correct de démontrer la maîtrise sur les tyrannies de l'entendement humain ne consiste pas seulement à reconnaître l'union de Dieu et de l'homme, Son reflet, mais encore à manier le magnétisme animal en le démasquant. Que le magnétisme animal prenne la forme d'un corps malade, d'un foyer inharmonieux, ou d'une oppression temporelle, c'est toujours le magnétisme animal et il faut le démasquer comme tel. Il faut que nous le voyions sans consistance et sans pouvoir en face de l'unique Entendement divin en qui est tout pouvoir, toute connaissance, toute action, tout gouvernement. Tandis que l'étudiante s'attachait à ces vérités, les inharmonies disparurent pour faire place à l'expression de la joie et du bien-être.
Se bien gouverner soi-même signifie être assujetti à la seule influence divine. C'est s'appuyer sur la connaissance de Dieu, le bien suprême. C'est penser clairement, distinctement, librement, courageusement, et constamment en harmonie avec le Principe divin de l'univers, le seul Entendement, ou Esprit, l'Amour divin. C'est exprimer notre individualité spirituelle, reflet de notre union, ou unité, avec Dieu. C'est être gouverné par Dieu dans nos sentiments et nos actes, c'est ne pas avoir d'entendement séparé de Dieu.
Un mauvais gouvernement de soi-même résulte de la croyance à un entendement, ou à une intelligence, séparé de Dieu. Le faux entendement se présente comme un second pouvoir, subtil et intelligent. Mrs. Eddy dit de cet entendement (Unité du Bien, p. 44): « Ce moi abortif, cette fable de l'erreur, est mis à découvert en Science Chrétienne. »
Le « moi abortif » prétend quelquefois agir sans être vu ni détecté avant de se manifester de façon agressive. Parfois il semble constituer une entrave et un retard à ce qu'un bon travail de prière en Science Chrétienne porte ses fruits, quelle que soit la sincérité de l'étudiant.
Chaque fois que le résultat d'un tel travail consacré est retardé, le Scientiste Chrétien ferait bien de se demander s'il se conforme à la totalité de la révélation de la Science Chrétienne. Par exemple, a-t-il démasqué le magnétisme animal ou bien essaie-t-il de glisser sur cette partie de son travail en l'ignorant, en la minimisant ou en l'évitant parce qu'il en a peur ?
La Science Chrétienne ne consiste ni à ignorer l'erreur ni à la fuir. Une telle attitude impliquerait que l'erreur est quelque chose de réel, qu'elle soit visible ou non, ce qui tendrait à en perpétuer la croyance. L'individu qui serait dans une condition mentale de cette nature ne manifesterait pas le gouvernement correct de soi-même par lequel nous réfléchissons Dieu, l'intelligence divine. Toute personne qui désire démontrer avec succès la Science Chrétienne doit démasquer le magnétisme animal, le faux concept du pouvoir qui gouverne, avant de pouvoir manifester le véritable gouvernement de soi, et voir heureusement progresser son travail en Science. Alors il pourra se réjouir de la même façon que notre Maître, Christ Jésus, en disant avec lui (Jean 5:17): « Mon Père travaille jusqu'à présent, et je travaille, moi aussi. »
L'Éternel soutient tous ceux qui tombent, et il redresse tous ceux qui sont courbés. Toutes les créatures ont les regards tournés vers toi, et tu leur donnes en temps opportun leur nourriture. Tu ouvres ta main, et tu rassasies à souhait tout être vivant. L'Éternel est juste dans tous ses actes, et miséricordieux dans toutes ses œuvres. L'Éternel est près de tous ceux qui l'invoquent, de tous ceux qui l'invoquent avec sincérité. — Psaume 145:14–18.
