Pour être efficaces, les efforts que nous faisons pour saisir les choses de Dieu doivent être constants. Ils ne doivent être ni intermittents ni irréguliers. Ils doivent être constants. Sans constance, des succès intermittents peuvent être remportés, mais du fait de leur manque de continuité, ils ne seront pas assez importants pour servir de jalons au progrès spirituel.
Vivre la Science Chrétienne avec une vraie constance, n'est pas une affaire de volonté humaine ou de détermination, c'est avoir foi dans la vérité de ses enseignements. Cependant, avant même que cette foi soit devenue assez forte pour nous raffermir, il est souhaitable que nous prenions la ferme résolution de nous conformer aux grands modèles de la morale et de l'éthique de la Science Chrétienne. La force d'une telle résolution est le pouvoir de l'amour spirituel.
Le Scientiste Chrétien vigilant ne s'accorde jamais un moment de répit, et ne fait jamais dépendre ses progrès de l'élan provenant de ses efforts passés. Il peut parfois jeter un regard en arrière sur le chemin parcouru grâce à la constance de son dévouement, et élever tranquillement sa pensée vers Dieu avec reconnaissance pour les progrès déjà accomplis. Mais il ne peut jamais distraire un moment de son travail, jamais perdre de vue son but élevé: la spiritualisation de son caractère et de son sens de Dieu, de sa propre origine, de sa nature et de sa destinée.
Ce fut Christ Jésus qui représenta le mieux l'attachement à un idéal spirituel, à un but unique. Ni l'incrédulité, ni le cynisme, ni la haine de ses ennemis à son égard, ni même la menace du danger physique ne le firent hésiter pour accomplir sa mission ordonnée par Dieu. Aucune tentation venant du monde ne put le détourner de poursuivre fidèlement le but de sa vie qui se trouve résumé dans la réponse sans équivoque qu'il fit à Pilate (Jean 18:37): « Voici pourquoi je suis né et pourquoi je suis venu dans le monde: c'est pour rendre témoignage à la vérité. »
L'impression causée par une brillante personnalité, une intellectualité dépourvue d'intention et de chaleur spirituelles, un succès matériel éclatant, l'aboutissement spectaculaire de certaines responsabilités, tout cela n'indique pas nécessairement un constant dévouement au Christ, la Vérité; seul le déroulement de la nature spirituelle peut le faire. Une telle stature est séduisante par sa bonté, son affection spirituelle, son intelligence, sa modestie, et sa capacité de guérir.
L'entêtement n'est pas de la constance, mais la volonté mortelle irraisonnée. Le flegme n'est pas de la constance, mais un engourdissement inactif. La constance est active, spirituelle, et sait se frayer son propre chemin vers un accomplissement spirituel croissant. Elle découle de l'amour pour un idéal, un amour qui nous incite à servir avec fidélité et agit en tant que force qui repousse les tentations de la chair.
La constance ne recherche pas les récompenses matérielles acquises rapidement ou la considération immédiate du monde, elle n'a pas besoin de leur soutien éphémère, mais elle trouve sa pleine récompense dans son but élevé, dans une croissance spirituelle et dans l'apparition opportune et naturelle des signes enrichissants et réjouissants qui l'accompagnent.
Quiconque a entrevu la beauté et la vérité de la Science Chrétienne, ainsi que la portée de sa signification pour l'humanité, sera capable et pleinement désireux d'aller de l'avant, sans être aucunement ébranlé par les difficultés, également indifférent à la flatterie et aux critiques désobligeantes. Il sera inspiré et soutenu par l'amour spirituel seul.
L'inspiration ainsi obtenue permet au Scientiste Chrétien d'abandonner tout sens égoïste de ses propres activités, capacités et désirs, et d'écarter ainsi le principal obstacle dont la pensée peu clairvoyante du monde voudrait se servir pour ralentir ses progrès, le détourner et le rendre inutile à la grande Cause de la Science Chrétienne. Mrs. Eddy, qui a découvert et fondé cette religion, dit (Miscellaneous Writings, p. 282): « Rappelez-vous que c'est la personnalité, et un sens de personnalité concernant Dieu et l'homme, qui limitent l'homme. »
Comprenant cela, le Scientiste Chrétien considérera que lui-même et ses activités sont toujours en relation directe avec la Cause toute entière, se rappelant que la Science Chrétienne n'est pas une possession personnelle pouvant être utilisée principalement pour son propre avancement, mais un trésor à faire valoir pour le bienfait de la famille humaine toute entière. L'égocentrisme cédera alors à l'amour qui s'extériorise, l'impatience à la pondération, de courtes poussées de travail à un effort constant, calme et inspiré par la foi.
Dans la phrase qui suit, Mrs. Eddy nous donne une idée de la constance dans le but à atteindre, dont elle eut elle-même besoin pendant que toute l'étendue de sa découverte révolutionnaire commençait à lui être révélée (Rudiments de la Science divine, p. 17): « La Découvreuse de cette Science pourrait vous parler de timidité, de méfiance d'elle-même, d'isolement, de labeurs, d'angoisses et de victoires à travers lesquels il lui fallut une perception miraculeuse, pour ne pas fléchir alors qu'elle faisait ses premiers pas dans cette Science. »
Tous ses disciples doivent prendre à cœur ce qu'elle écrit la concernant elle-même sous la rubrique marginale « Nos pas vers le ciel », dans le livre Science et Santé (p. 426): « La découvreuse de la Science Chrétienne trouve le chemin moins rude quand elle a toujours devant ses pensées son but élevé, que lorsqu'elle compte les pas qu'elle fait en s'efforçant d'y arriver. Quand le but est désirable, l'expectative hâte nos progrès. La lutte pour la Vérité nous fortifie mais ne nous affaiblit pas, nous repose et ne nous lasse pas. »
A partir du moment où elle eut sa grande révélation, en 1866, elle travailla inlassablement pendant une période de près de quarante-cinq ans au service de son idéal. Face à des difficultés incroyables, elle établit la Cause de la Science Chrétienne sur terre, nous donna notre précieux livre Science et Santé, ses autres écrits, et fonda l'Église du Christ, Scientiste, qui aujourd'hui encercle la terre. L'exemple de son discernement, de son courage indomptable, de ce qu'elle accomplit par la prière, et de sa merveilleuse stature spirituelle, est là pour nous rappeler la position qu'elle occupe dans le mouvement de la Science Chrétienne, et est une constante inspiration pour nous inciter à servir avec abnégation.
Elle prouva que la vraie constance se manifeste le mieux face aux épreuves et aux revers. Ceux-ci nous enseignent le chemin de la victoire. L'homme qui est vraiment dévoué n'a pas le temps de s'apitoyer sur lui-même ou d'éprouver de vains regrets. Les erreurs du passé ne font que lui servir de leçon et le fortifier. La constance n'est pas jalouse des progrès d'autrui, au contraire elle s'en réjouit.
Une foi débordante dans l'omnipotence de Dieu, et une obéissance spontanée au Christ, peuvent nous faire surmonter des périodes de doute et de soi-disant stagnation. Si nous continuons à nous réjouir quand tout semble aller mal, et si nous nous attachons à l'omniprésence des idées de Dieu qui nous gardent et nous protègent, alors l'évidence du bien sera mise en lumière.
L'inspiration nous permettra de nous attacher fermement à la Vérité lorsque des problèmes physiques semblent ne pas céder rapidement. Bien que nous devions nous attendre à des résultats immédiats quand nous traitons les prétentions du mal, nous devons avoir la constance et la persévérance inlassables de nous attacher à la totalité de la Vérité et sa manifestation, et de déclarer que la nature des sens erronés est illusoire, et que les discordes physiques n'en sont que l'expression matérielle. Alors le faux sens, y compris son expression, disparaîtra forcément. Si l'erreur semble vouloir persister, nous ne devons pas manquer de courage moral et spirituel pour maintenir l'harmonie complète de l'homme et la finalité de la perfection de Dieu et de Sa ressemblance parfaite et spirituelle.
La promesse que Dieu connaît et récompense la persistance fidèle, nous est donnée à tous dans ces paroles encourageantes de Paul (I Cor. 15:58): « Ainsi donc, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, travaillant toujours plus à l'œuvre du Seigneur, et sachant que la peine que vous prenez n'est pas vaine dans le Seigneur. »
