Les fausses croyances théologiques ont induit l'humanité à croire que le ciel est, ailleurs, loin de nous. Nous sommes quelquefois tentés de croire qu'après des expériences plus ou moins pénibles, les choses doivent aller mieux et nos vies être plus heureuses. Ou bien de croire que certaines conditions obtenues — nos études terminées, un foyer fondé, certaines dettes payées, de l'avancement dans notre travail ou le succès dans les affaires ou, encore, des économies réalisées — rendront notre vie plus facile et nous assurerons la sécurité.
Nous croyons peut-être alors, aussi, que des désirs plus dignes, plus nobles et plus désintéressés, pourront occuper notre pensée. Nous disons, et nous en sommes persuadés, que lorsque ces objectifs humains souhaitables auront été atteints, nous serons mieux à même de consacrer notre pensée à des buts plus élevés et d'une plus grande valeur dans la vie.
Les Pharisiens ayant demandé à Jésus quand viendrait le royaume de Dieu, il leur répondit: « Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à frapper les regards, et l'on ne dira pas: Il est ici! ou bien: Il est là! Car voici que le royaume de Dieu est au-dedans de vous» (Luc 17:20, 21).
En parlant du royaume de Dieu, ou le ciel, Mary Baker Eddy écrit dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany (p. 267): «Le ciel est spirituel. Le ciel est l'harmonie — félicité sans bornes et infinie. » Plus loin elle continue: « Notre grand Maître a dit: "Car voici que le royaume de Dieu est au-dedans de vous” — dans la compréhension spirituelle de l'homme concernant tous les modes divins, les moyens, formes, expression et manifestation de la bonté et du bonheur. » De toute évidence, alors, il nous faut lutter, immédiatement et vigoureusement, contre toute suggestion du soi-disant entendement mortel prétendant que le ciel, l'harmonie, la liberté et le bien, ne sont pas à la portée de chacun des enfants de Dieu, ici et dès maintenant.
Le ciel n'est pas une place ou une localité où nous parvenons après avoir lutté, c'est un état de conscience, toujours présent, qui s'ouvre à nous lorsque nous ouvrons notre pensée pour l'accueillir. Le ciel est aussi près de nous que notre pensée. Nous n'avons pas à nous rendre en un certain lieu ou à accomplir certaines choses avant de penser. Nous n'avons pas non plus à passer par certaines épreuves d'endurance pour montrer si nous sommes capables ou non de surmonter l'erreur pour entrer au ciel.
Le dessein de Dieu, du bien illimité, destiné à tous Ses enfants, ne pourrait inclure — et il n'inclut pas — le passage par des situations pénibles, ni des interruptions de l'harmonie de l'homme. Seul un faux concept des choses suggère cette façon de voir. Le ciel est maintenant. L'harmonie est le fait toujours présent de l'être de l'homme et aucune évidence des sens matériels ne peut mesmériser celui qui comprend cette vérité ni l'induire à croire différemment. Si cette manière de penser est maintenue, le ciel, l'harmonie, se manifeste ici, dès maintenant.
Pour parvenir à de bons résultats la pensée doit s'élever jusqu'à un point de vue correct concernant l'homme dans la Science et s'y maintenir. Dans son livre Non et Oui Mrs. Eddy écrit (p. 36): « L'être vrai et conscient de Jésus ne quitta jamais le ciel pour la terre. » Jésus est notre Guide, il nous enjoignit de le suivre, d'obéir au seul Principe divin de l'être, ainsi qu'il le faisait lui-même. Il fit la promesse que si nous suivions son exemple nous ferions aussi les œuvres qu'il faisait.
L'auteur de cet article se rappelle souvent avec reconnaissance la réflexion que fit un Scientiste Chrétien, il y a bien des années: « Souvenez-vous que c'est le ciel tout le long du chemin menant au ciel.» Maintes fois, lorsque le ciel semblait très éloigné, l'auteur s'est souvenu de ces paroles; et les brumes de l'erreur, qui tentaient d'obscurcir le fait que le ciel est à notre portée, se trouvaient dissipées.
Dans le voyage des sens à l'Ame, demeurons fermes dans la compréhension que notre nature véritable et parfaite ne peut quitter le ciel pour la terre. Notre héritage n'est ni terrestre ni lié à terre. Nous sommes nés libres. Dieu a doué chacun de nous de la capacité de penser et d'agir correctement. Penser correctement, c'est savoir; savoir ce que nous sommes, pourquoi nous sommes et où nous sommes.
Nous sommes les enfants bien-aimés de Dieu; nous vivons pour L'exprimer — exprimer Sa nature véritable et parfaite — et nous sommes, en tant que Son reflet, pour toujours inséparables de Son grand amour. Lorsque nous réalisons ceci nous commençons à comprendre pourquoi « le ciel est tout le long du chemin menant au ciel. » L'homme n'a jamais quitté le ciel. Il ne le peut pas. Le ciel, l'harmonie, est ici même. Le ciel est maintenant.
