Une Église du Christ, Scientiste, filiale de L'Église Mère, devrait être un groupe éminemment harmonieux, car ses membres reconnaissent que l'Amour divin est le Principe de l'univers. En Christ, dans l'idée divine de la filialité, tous les hommes ont le même Père céleste; ils sont liés les uns aux autres dans l'harmonieuse expression de l'Amour. Mettre en lumière ce fait spirituel, telle est la mission de l'église. Pour illustrer cela, Paul mentionnait le corps humain dont les différentes parties symbolisent les membres individuels. L'apôtre écrit (I Cor. 12:12): « Comme le corps n'est qu'un, quoiqu'il ait plusieurs membres, et que tous les membres de ce seul corps, quoiqu'ils soient plusieurs, ne forment qu'un corps, il en est de même de Christ. » Au même chapitre il ajoute (verset 27): « Or vous êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun en particulier. »
Lorsqu'un disciple spirituellement éveillé reconnaît la profonde mission de l'Église du Christ, Scientiste, il rejette toujours les insinuations de l'erreur qui prétend parfois avec persistance que l'église ne met pas en lumière les relations harmonieuses entre Dieu et l'homme. Connaissant les ruses du mal, le membre fidèle ne se laisse pas prendre au piège des sympathies ou des aversions personnelles, qui à moins d'être évitées, empêcheraient l'entente fraternelle au sein de l'église. Il sait que l'émotivité intense dénote le manque de maturité spirituelle; aussi maintient-il sa Vision de l'harmonie, en s'attachant à la famille universelle de Dieu.
Au sein d'une église, la maturité spirituelle est toujours due au fait que les membres comprennent la plénitude et la bonté de Dieu. Arrivés là, ils réaliseront forcément que les choses contraires au bien représentent des suggestions intrusives — des erreurs qu'il ne faut point accueillir mais nier, repousser. Si cela est compris, la majorité des membres resteront patients, bienveillants en face de ceux qui doivent encore apprendre à connaître la vraie nature de Dieu et de l'homme. Toute église a grand besoin de maturité spirituelle sur la route qui mène à la perfection.
Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy examine le concept de Dieu qui s'éleva graduellement plus haut que la notion de Jéhovah, exprimée par l'Ancien Testament. Elle écrit (pp. 576, 577): « Ce sens humain de la Divinité cède au sens divin, de même que le sens matériel de la personnalité cède au sens incorporel de Dieu et de l'homme en tant que Principe infini et idée infinie, — que Père unique avec Sa famille universelle, réunis dans l'évangile de l'Amour. »
Le disciple qui, travaillant pour l'église, obéit « au sens incorporel de Dieu et de l'homme, » apprend des leçons vitales en ce qui concerne la démonstration de la Science Chrétienne. Aucune autre expérience humaine n'est aussi précieuse que ces leçons-là. Rien ne saurait mieux nous apprendre à manier le magnétisme animal, cette force hypnotique nuisible qui conteste toujours la filialité spirituelle de l'homme, enfant de Dieu. En outre, s'ils s'attachent fermement au fait de la paternité divine et de l'harmonie qui caractérise l'universelle famille de Dieu, les membres parviennent à la pure essence de l'amour désintéressé et en saisissent le pouvoir.
Maintes organisations poursuivent un but louable, mais aucune ne possède un objectif aussi élevé que l'Église du Christ, Scientiste: ouvrir les yeux des humains pour que tous reconnaissent la perfection présente de l'homme en Christ. Plus la mission est haute, plus doit être profond l'amour qui l'embrasse; et les efforts faits pour l'accomplir doivent être exempts d'égoïsme. Concourir à prouver par le canal de l'église la présence et le pouvoir de Dieu, c'est un privilège sans égal qui nous est accordé par le tendre Père. Le Maître disait (Matth. 6:9): « Notre Père qui es aux cieux; » et ses paroles devraient avoir la première place dans la pensée des membres.
On prouve que l'homme est un avec le Père lorsqu'on reflète individuellement la nature divine, démontrant ainsi des relations harmonieuses avec tous. En établissant un système démocratique pour la gestion des églises filiales, Mrs. Eddy favorisait la maturité graduelle de tous les membres dans leur démonstration de l'ordre véritable. Lorsqu'elle décrit la grande Charte de la Science Chrétienne notre Leader fait cette remarque (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 254): « Essentiellement démocratique, son gouvernement repose sur le consentement général des administrés, dans lequel et par lequel l'homme que gouverne son créateur exerce l'empire sur soi-même. »
Se joindre à une Église du Christ, Scientiste, c'est en accepter de bonne foi les règles démocratiques. Chaque membre se soumet aux décisions de la majorité. Il devrait aussi manifester l'esprit du Christ et n'éprouver aucun ressentiment lorsque les décisions prises ne s'accordent pas avec ses opinions personnelles. Quant à ceux qui représentent une majorité, ils doivent respecter les minoritaires et les protéger contre la critique des personnes dont l'opinion a prévalu. A mesure que tous les membres comprennent davantage l'unique Entendement dont l'homme reflète la sagesse, les désaccords s'atténueront. Le progrès dans les églises filiales — progrès qui fait d'elles une force agissant pour le bien — est toujours affaire de maturité individuelle en ce qui concerne la démonstration de Dieu et de l'homme.
Ne pas communiquer à d'autres ses pensées de rébellion, c'est avancer spirituellement. Mais sur la route du progrès spirituel, il faut en arriver à réduire au silence la rébellion mentale elle-même, pour que la paisible réalisation de la toute-puissance divine remplisse la pensée. Être mentalement troublé au sujet d'autres membres; contredire en silence leurs opinions — cela prouve que l'on a soi-même besoin d'être guéri. L'impression trop vive que semblent faire les personnalités corporelles s'efface de la conscience si l'on s'attache avec persistance au fait que l'Esprit gouverne, que l'homme est l'image de Dieu. Et l'on devrait persévérer dans la prière jusqu'à ce que l'erreur soit entièrement effacée.
Les membres de l'église pourraient avec fruit réaliser fréquemment sa signification profonde et l'ampleur de sa mission universelle. Le bien collectif doit détruire l'illusion du mal collectif. Dans une église qui progresse, les membres écoutent la voix intérieure du Christ, révélant au sujet de Dieu et de l'homme les précieuses vérités qui atteindront tout leur pouvoir à mesure que la pensée comprend davantage l'Amour. Mrs. Eddy déclare (ibid., p. 181): « Le progrès est le concept mûrissant de l'Amour divin. »
Le parfait accord de l'humain et du divin représente l'étape finale sur la route du progrès, la disparition de tous les éléments mortels. L'homme sera donc révélé en Christ; la vérité concernant Dieu et l'homme se démontrera pleinement par la fraternité harmonieuse, éternelle; l'Ame et le corps seront révélés dans leur perfection et leur unité. L'Amour et son temple auront triomphé sur l'illusion du sens mortel.
