Paul exprima son concept riche en inspiration et en lumières au sujet du temple ou du corps, lorsqu'il écrivit dans I Corinthiens (6:19): « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit, qui est en vous et qui vous vient de Dieu, et que vous ne vous appartenez pas à vous-mêmes? » L'apôtre avait perçu l'identité spirituelle du corps, bien différente du concept mortel si généralement accepté. Il reconnaissait que le corps représente les idées spirituelles gouvernées par le Principe divin.
Notre révérée Leader, Mary Baker Eddy, nous fait entrevoir ce qu'est le corps et ce qui constitue la vraie guérison, lorsqu'elle déclare à la page 428 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Dévêtir la pensée de ses faux appuis et de toute évidence matérielle afin que les faits spirituels de l'être puissent paraître, — c'est là le grand achèvement au moyen duquel nous détruirons le faux pour faire place au vrai. C'est ainsi que nous pourrons établir en vérité le temple, ou le corps “dont Dieu est l'architecte et le fondateur.” »
Puisqu'il faut « dévêtir la pensée de ses faux appuis et de toute évidence matérielle, » la guérison est évidemment un processus mental. La maladie n'est point une condition de la matière; c'est une croyance mortelle qu'il faut dissiper et remplacer par le fait spirituel — l'immuable perfection de l'homme en tant que ressemblance de Dieu. Dieu ne possède pas de matière dont Il puisse créer l'homme. La matière n'est qu'une illusion sans autre base que notre croyance erronée qui la tient pour réelle. En d'autres termes, la matière se compose de croyances mortelles temporaires qui varient sans cesse. Dieu, l'Entendement infini, universel, renferme en soi l'homme et l'univers, toutes ses idées. Il nous faut donc voir les choses telles qu'elles sont réellement: ce sont des idées dont la source est l'Entendement divin, qui ne peuvent ni se fondre ni perdre leur identité ou leur individualité.
Quand Jésus disait (Matth. 26:26): « Prenez, mangez; ceci est mon corps, » il faisait allusion au Christ, à son individualité spirituelle. Cela devrait nous permettre de voir les choses telles qu'elles sont en réalité; de savoir que l'homme ne possède pas un corps matériel, mais exprime l'être de Dieu. Ce qu'il faut changer, ce n'est point l'homme mais notre faux concept à son sujet.
Voici ce qu'affirme notre Leader (Science et Santé, p. 516): « Comme votre réflexion paraît dans le miroir, de même, étant spirituel, vous êtes la réflexion de Dieu. La substance, la Vie, l'intelligence, la Vérité et l'Amour qui constituent la Divinité, sont réfléchis par Sa création; et lorsque nous subordonnerons le faux témoignage des sens corporels aux faits de la Science, nous verrons partout cette vraie ressemblance et réflexion. » Le corps est l'identité spirituelle; mieux nous comprenons ce fait, plus nous manifestons l'harmonie.
Notre Leader écrit en outre (ibid., p. 151): « L'Entendement divin qui fit l'homme maintient Sa propre image et ressemblance. L'entendement humain s'oppose à Dieu et doit être dépouillé, ainsi que le déclare saint Paul. Tout ce qui existe réellement est l'Entendement divin et son idée, et dans cet Entendement l'être intégral est révélé harmonieux et éternel. » Ainsi tout notre être se trouve dans l'Entendement divin; notre identité et notre individualité ne sont point sujettes aux changements.
Au chapitre trois, les Actes des Apôtres mentionnent un infirme « qu'on portait et qu'on plaçait tous les jours à la porte du temple. » La porte était ouverte, mais lui n'entrait pas. Il n'avait point exclu de sa pensée les « faux appuis » et les indices matériels. Il restait donc à l'extérieur et demandait l'aumône. Tant qu'il se prenait pour un être humain enfermé dans un corps physique, il demandait des aumônes — la santé physique, la force, la vie, les ressources — parce que le sens matériel n'est jamais complet, intégral, et ne peut trouver la satisfaction.
Quand Pierre et Jean s'approchèrent et que l'infirme leur demanda l'aumône, Pierre lui dit: « Regarde-nous! » Ensuite il lui adressa ces paroles: « Je n'ai ni argent, ni or; mais ce que j'ai, je te le donne! Au nom de Jésus-Christ de Nazareth: marche! » La Bible ajoute: « A l'instant, les plantes et les chevilles de ses pieds devinrent fermes; d'un saut, il fut debout, se mit à marcher, et il entra avec eux dans le temple, marchant, sautant et louant Dieu. » La guérison avait été immédiate, et tout de suite le mendiant s'éveilla, loua Dieu; c'était là un facteur essentiel de la guérison ou du changement de conscience. Il avait senti la présence et le pouvoir infinis de la Vie éternelle, de Dieu, qui ne reconnaît ni maux incurables ni infirmités.
La porte du temple par laquelle il faut passer pour comprendre notre être véritable, nous est toujours ouverte. Mais restons-nous à l'extérieur, faibles, paralysés, éperdus, portant un lourd fardeau de craintes et de fausses croyances, mangeant les miettes du matérialisme et demandant l'aumône, au lieu de nous éveiller à la connaissance de Dieu, le bien sans limites, et de l'homme, Son image et Sa ressemblance indestructible?
Quand nous avançons sur la voie de la bonté et de la spiritualité, l'Entendement nous révèle notre identité véritable. S'il nous semble n'être pas l'image et la ressemblance complète de Dieu, c'est parce que nous ignorons Sa toute-puissance, Son omniprésence, et n'avons pas pleinement reconnu que l'homme reflète ou exprime tout ce qu'est Dieu, tout ce qu'Il a. Quand s'établit dans notre conscience le vrai sens spirituel de l'identité ou du corps, nous démontrons que nous sommes un avec l'Entendement divin. Ainsi louant Dieu, nous entrons par la porte et nous discernons « le temple, ou le corps “dont Dieu est l'architecte et le fondateur.” »
Je puis tout par Christ qui me fortifie. — Philippiens 4:13.
