Au moyen d'une image très simple, l'apôtre Jean résuma la grande leçon enseignée par le Christ Jésus (I Jean 1:5): « Voici le message que nous avons entendu de lui et que nous vous annonçons: c'est que Dieu est lumière, et qu'il n'y a point en lui de ténèbres. » La lumière ne renferme point de ténèbres; elle répand son éclat sans effort et dissipe les ombres. Ainsi Dieu, le pur Entendement, ne renferme aucun mal, mais émet la radieuse connaissance de Sa propre plénitude, anéantissant les formes d'ignorance, de crainte, de péché qui voudraient maintenir les hommes dans le désespoir et les ténèbres mentales.
Parce qu'elle renferme toute la vérité, la Science Chrétienne apporte la lumière spirituelle. Elle éclaire la pensée humaine en lui enseignant les faits de l'être: l'infinitude de Dieu, du bien, donc le néant du mal et de la matière; la perfection de l'homme spirituel créé à la ressemblance de Dieu et l'irréalité du sens mortel de l'existence; l'unité du Père et de Ses fils — inséparable comme l'unité du soleil et de ses rayons.
Beaucoup ont senti l'illumination spirituelle dont s'accompagne le réveil de la pensée qui prend conscience de la Vérité; ils ont constaté qu'ils étaient purifiés et guéris. Ils furent ainsi forcés d'admettre que l'Esprit est la substance réelle, se faisant connaître par la lumière qu'elle communique. Cette lumière, ils l'ont acceptée comme preuve certaine de l'authenticité divine qui caractérise la Science Chrétienne. Mais comment retenir sa bénédiction, voilà le problème qui se présente à tous les Scientistes Chrétiens — comment demeurer sans cesse dans la Lumière où il n'y a point de ténèbres, et la refléter en étant toujours capable de guérir.
Dans Non et Oui, Mary Baker Eddy montre la profonde logique du fait suivant: l'erreur est irréelle puisque Dieu qui sait tout ne connaît pas le mal. Elle écrit entre autres (p. 16): « Cette logique infinie est la lumière infinie, — incomprise, mais qui continue toujours à faire rayonner de la lumière, parce qu'elle n'a pas de ténèbres à émettre. » Quelques lignes plus bas elle confirme en ces termes la logique divine; « Celui qui est Tout, comprend tout. Il ne peut avoir d'autre connaissance ou d'autre conclusion que Sa propre conscience, et ne saurait embrasser plus que tout. »
Si nous voulons maintenir dans notre pensée l'illumination spirituelle, il ne faut jamais nous écarter de la « logique infinie » qui constitue « la lumière infinie. » Chaque pensée doit être rendue conforme aux faits de la Science puis, avec persévérance et fidélité, protégée contre toute atteinte. Nous prouverons alors que l'homme n'échappe jamais à l'atmosphère de l'Esprit, qu'il reflète l'Esprit dans tout ce qui peut ennoblir, éclairer — dans la justice, la véracité, l'amour, la sagesse, la santé.
Nous abandonnons la logique qui fait apparaître la lumière de l'Esprit si nous agissons d'une manière ignoble ou faible, si nous sommes égoïstes, âpres au gain, si nous cédons au découragement ou à la crainte, si nous nous livrons à la critique destructive, si nous sommes arrogants et coupables. Ce sont les ténèbres mentales, s'introduisant quelquefois à notre insu par des erreurs de ce genre, qui paraissent rendre notre santé précaire et nuire à nos réalisations. Mais revenir à la logique de la Vérité, à la certitude que le mal n'est rien parce que Dieu n'en est pas conscient, et mettre en pratique cette connaissance, rétablit la lumière qui ne peut jamais s'éteindre.
Le Scientiste Chrétien est parfois tenté de craindre que l'illumination spirituelle qui l'a convaincu de l'autorité divine soutenant la Science puisse disparaître ou soit difficile à garder. Mais lorsqu'on a pu voir le rayonnement de l'Esprit ce souvenir ne vous quitte jamais. Le disciple se trouve en face d'un noble objectif spirituel qui fait disparaître les ambitions d'ordre inférieur. Il a reconnu la promesse de l'atmosphère des cieux. Il sait que ses efforts spirituels seront récompensés, et il avance avec courage.
Dans le Christ, la Vérité — l'idée universelle de l'Esprit — chacun doit trouver son identité véritable, le moi émanant de la Lumière centrale de l'existence. Ce moi ne perd jamais sa lumière. Il procède de l'Esprit et renferme la connaissance qui est à la fois lumière et force. Mrs. Eddy déclare dans son Message to The Mother Church for 1901 (p. 8): « Quand Jésus dit: “Moi et le Père, nous sommes un;” “le Père est plus grand que moi” — c'était dans ce sens: un rayon de lumière est lumineux, il fait un avec la lumière, mais ce n'est pas le soleil dans sa plénitude. » A la même page elle dit encore: « Le Christ était l'individualité spirituelle de Jésus. »
Le soleil a de nombreux rayons; et le Christ, la Vérité, embrasse l'individualité spirituelle, l'identité distincte, immortelle, de chacun. Pour détruire les ténèbres mentales, il faut démontrer notre identité véritable, perpétuellement éclairée par la vérité spirituelle. Mais cela n'est possible que si l'on reflète d'une manière suivie les lumineuses qualités dont Dieu doue Ses fils. Si le péché et la maladie persistent obstinément, c'est parce que l'on ne s'attache pas à ces faits logiques: l'homme, émanation de l'Esprit, reflète la seule Lumière, et l'erreur qui cache son identité véritable est irréelle. Il faut que le disciple démontre mieux la pureté qui ne connaît pas le mal; l'amour généreux; la véracité qui n'admet que la réalité; la justice qui ne trompe et ne déçoit jamais.
La régénération peut seule nous permettre de garder l'illumination spirituelle. Nul ne saurait maintenir la Lumière qui est Esprit s'il met sa confiance dans la matière, s'il redoute la maladie, garde rancune à certaines personnes, méprise son entourage, ou nourrit l'ignorance. L'Esprit est positif; aussi le penser négatif illogique n'a-t-il aucune part à sa clarté radieuse.
Avec admiration, l'on pense à la lumière dont furent enveloppés ceux qui écoutaient le Maître et suivaient son déroulement de la « logique infinie » ou de « la lumière infinie » — ses explications concernant Dieu, le ciel et l'homme. Mais tous peuvent se réjouir de ce que les enseignements de Jésus sont illuminés à notre époque par la Science qui en donne l'interprétation véritable. La grande Lumière que reflétait le Maître lorsqu'il élevait jusqu'aux cieux la pensée de ses nombreux auditeurs est révélée aujourd'hui grâce à la Science Chrétienne. Ceux qui reconnaissent la vraie substance la chérissent et s'acheminent vers la conscience intégrale du royaume de l'Esprit, de Dieu, dans lequel il n'y a point de ténèbres.
