Entrevoyant l'éternelle plénitude de la Vie, donc la fausseté de la prétention au pouvoir et à la sainteté que les humains attribuent à la mort, John Donne écrivait:
O Mort, ne sois point fière et ne te vante pas
Quoiqu'on ait souvent cru à ton pouvoir impie.
Car ceux que tu crois vaincre ont conservé la vie,
Et tes coups, pauvre Mort, ne sauraient me tuer!
La Science Chrétienne est la révélation complète, finale de la Vie ou de Dieu. Elle montre les faits de l'existence spirituelle dont elle rend possible l'application pratique dans la carrière humaine. Ceux qui étudient cette Science apprennent que l'homme est non pas matériel mais spirituel; que comme idée divine il coexiste avec l'Entendement; qu'il ne peut mourir parce que sa Vie est Dieu, le divin Principe infini de tout être réel.
En tant qu'image et ressemblance de son Père-Mère Dieu, l'homme ne connaît point la mort, la cessation d'activité ou d'expression. Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy déclare avec concision (p. 266): « L'homme est immortel, spirituel. » Puis elle ajoute: « Il ne franchit pas les bornes du temps pour entrer dans la vaste éternité de la Vie, mais il coexiste avec Dieu et l'univers. » L'homme est inséparable de la Vie. Il a conscience de son unité avec l'Entendement, il se meut selon le rythme et le dessein de l'Ame, il a son être dans la protection toujours présente de l'Amour. La joie, la liberté, la force, l'abondance, la santé, l'immortalité sont les attributs de la Vie, que l'homme reflète éternellement.
Les humains ont généralement accepté la fausse croyance d'après quoi la mort serait réelle et puissante. En conséquence, ce qui n'est qu'un mensonge semble exiger l'hommage et les craintes du monde. Cette croyance erronée prétend que la vie est mortelle, qu'elle a un commencement et une fin; que le développement incomplet ou la décrépitude peuvent nuire à l'intelligence et à la beauté; que la destruction générale des peuples est imminente; que l'homme lui-même est la triste victime du déclin et de la mort.
La Science Chrétienne ne rend point honneur à la mort, car cette Science est l'expression dynamique de la Vie éternelle, l'omnipotente loi de l'Entendement divin. Depuis qu'elle fut découverte en 1866 par Mrs. Eddy, la Science Chrétienne a renversé le piédestal d'orgueil et de pouvoir que prétendait occuper la croyance appelée mort. Chaque jour cette grande vérité de l'être élève la conscience humaine plus haut que les ténèbres et les limitations de la mortalité, jusqu'à la compréhension spirituelle de la Vie et de ses vérités impérissables. La vraie compréhension de cette Science guérit les malades, réforme les pécheurs et ressuscite les morts malgré les faux édits de la croyance mortelle.
La Science Chrétienne élève la pensée du disciple de sorte qu'il peut être toujours conscient de sa filialité divine — rapport à jamais parfait, ininterrompu. Elle le rend capable de dire: « “O Mort, ne sois point fière,” car la Vie est Tout-en-tout, le grand Je Suis, le Dieu éternel. Il n'existe pas d'autre prestige, pouvoir ou présence. » Pour le Scientiste Chrétien sincère, l'immortel rapport de l'homme avec la Vie n'est point une abstraction théorique; c'est un fait vital, divin, qui est vrai maintenant même, pratique et démontrable dans la vie journalière. Il sait que la mort disparaît dans la mesure où le péché se détruit et où l'on exprime par son attitude et ses actes les pures qualités de l'Esprit.
Tout enfant, mon beau-frère eut une expérience illustrant la possibilité de démontrer dans l'existence quotidienne les faits de la Vie divine. Avec un groupe d'autres garçons, il revenait d'une assemblée d'éclaireurs. Tous étaient debout dans un camion découvert qui descendait à une vive allure. Au tournant d'une rue le jeune garçon perdit l'équilibre, tomba, et sa tête vint donner contre la chaussée. D'après le sens mortel il semblait être fortement commotionné. Plusieurs de ses camarades qui avaient fréquenté comme lui l'École du dimanche Scientiste Chrétienne, le transportèrent immédiatement à la maison.
Sa mère se tourna sans réserve vers l'Amour divin, et dans un esprit de prière chercha la solution du problème; mais au cours de la nuit la respiration cessa et selon les apparences l'enfant avait passé. Refusant d'admettre le faux témoignage des sens matériels, la mère téléphona à une praticienne pour avoir de l'aide; puis ouvrant l'Hymnaire de Christian Science, elle se mit à chanter des cantiques. Elle choisit notamment le bel hymne de Mrs. Eddy intitulé « Prière maternelle du soir, » qui contient ces paroles si réconfortantes (Poems, p. 4):
« Douce présence, ô joie, ô force et paix,
Vie souveraine à qui sont nos instants,
Amour veillant au vol de l'oisillon,
Dans son essor guide aussi mon enfant! »
Renonçant au faux sens de maternité humaine, elle vit le jeune garçon comme l'enfant bien-aimé de Dieu, inséparable de son vrai Père-Mère et préservé du mal par l'Amour divin. Elle sut que toutes les heures d'attente appartiennent vraiment à la Vie, donc qu'à l'instant même le jeune garçon reflétait la Vie divine dans son ampleur infinie. Instantanément les choses changèrent. Le pouls reprit et l'enfant s'endormit d'un sommeil paisible. Le lendemain matin il se leva, prêt à partir pour l'école.
A l'heure même où nous sommes, la croyance appelée mort est sans réalité. Elle est tout aussi irréelle aujourd'hui qu'elle l'était il y a des siècles lorsque Jésus le Christ, devant un tombeau dans la ville de Béthanie en Judée, « cria d'une voix forte: Lazare, sors! » (Jean 11:43.) La Bible ajoute: « Le mort sortit, ayant les mains et les pieds liés de bandelettes. » Le Maître reconnaissait clairement l'unité constante de la Vie et de son idéal, l'homme; aussi le témoignage physique opposé dut-il s'évanouir en face de sa compréhension spirituelle.
Jésus savait que la mort est non pas une entité subtile qu'il faille craindre ou honorer, mais seulement une fausse croyance fondée sur l'erreur d'après quoi la vie et la substance seraient dans la matière. Si le temps pendant lequel le corps matériel était resté dans la tombe, si le chagrin des assistants avaient impressionné le Maître, il n'aurait pu ressusciter Lazare. Mais sa pure pensée scientifique perça le voile du sens mortel, révélant que l'ami n'était point décédé. Alors Jésus donna cet ordre: « Déliez-le, et laissez-le aller. » Il ne faut pas tenir pour morts ceux que nous ne voyons plus. Il faut penser à eux comme étant les fils ou les filles immortels de Dieu, manifestant à perpétuité la Vie; nous devons les connaître tels qu'ils sont réellement, tels qu'ils ont toujours été — comme idées spirituelles indestructibles.
Pour commencer la démonstration de la Vie éternelle, nulle époque n'est plus favorable que l'heure présente. Si l'on saisit l'existence impeccable de l'homme en Dieu, cette compréhension se manifestera dans la vie journalière par la santé, la joie, la vitalité, le travail utile et l'amour. Ces qualités immortelles prouvent que l'on saisit mieux la substance de la Vie divine, que l'on arrive graduellement à la démonstration complète de cette Vie — démonstration qui révélera l'impérissable unité de Dieu et de Son fils, du Principe et de son idée parfaite. Dans un article intitulé: « N'y a-t-il pas de mort? » Mrs. Eddy déclare (Unity of Good, p. 41): « Le sentiment doux et sacré de l'unité permanente de l'homme avec son Créateur peut illuminer notre être actuel par la présence et la puissance continuelles du bien, ouvrant toutes grandes les portes qui mènent de la mort à la Vie; et lorsque apparaîtra cette Vie “nous Lui serons semblables,” et nous irons au Père non par la mort mais par la Vie; non par l'erreur mais par la Vérité. » Si l'on s'attache fermement à l'inséparable unité de Dieu et de l'homme, on peut, comme le prophète Habacuc, dire avec confiance (1:12): « N'es-tu pas de toute éternité, ô Éternel, mon Dieu, mon Saint? Aussi, nous ne mourrons point! »
