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Démontrer « ce Cep vivant »

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de décembre 1948


Communiquer la pensée d'une conscience humaine à une autre, voilà le but des paroles. La plus ou moins grande exactitude de ce transfert joue un grand rôle quant au résultat obtenu. Dans la révélation finale de Dieu, reçue à notre époque pour le plus grand bien des hommes et connue sous le nom de Science Chrétienne, le terme Entendement est un des synonymes qui désignent la Divinité. L'Entendement doit savoir tout ce qui peut être connu, en n'importe quel temps ou quel lieu. L'intelligence qui émane de l'Entendement n'est point encombrée de mots. Tous les mots de toutes les langues terrestres s'inclineront finalement devant la Parole que proclama saint Jean lorsqu'il dit (Jean 1:1): « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. »

Mary Baker Eddy, révélatrice de la Parole à notre époque, utilisa les mots avec une sagesse suprême, comme des échelons qui permettent à la pensée de s'élever. Cetains termes sont employés uniquement pour décrire les faits spirituels de la création divine, qui sont éternels, immuables; d'autres désignent toujours l'irréalité, les hypothèses, ce qui contrefait l'unique création. Plusieurs mots sont employés par l'auteur de deux manières différentes, et pour les comprendre il faut en voir le contexte. Tantôt ils ont rapport à la Vérité absolue, d'autres fois ils décrivent des apparences humaines. Aussi les Scientistes Chrétiens sont-ils toujours plus reconnaissants d'avoir les Concordances de leurs livres de texte, qui leur permettent d'étudier à fond un terme quelconque.

Par exemple, le mot « démonstration » mérite une analyse attentive, car il occupe une place importante dans la terminologie de la Science. Nos réunions de témoignages du mercredi soir ont lieu sans répétition préalable. Les témoignages n'ont donc pas été revus, mis au point, comme ce peut être le cas dans les périodiques. Nous pouvons être reconnaissants de ce que ces témoignages spontanés sont généralement salutaires et riches en inspiration. Toutefois certains participants ne connaissent pas encore bien le vrai sens spirituel d'une démonstration, car dans leur témoignage ils mentionnent comme telle une amélioration physique, une augmentation de traitement, le fait qu'ils ont trouvé une maison ou sont parvenus à réaliser quelque autre but purement humain. Dans son grand poème Christ and Christmas, Mrs. Eddy, avec sa vigueur habituelle, attache au verbe « dé-montrer » l'image du « Cep vivant » dont se servit le Maître pour désigner le Christ. Elle écrit, à la page 19:

« Vous démontrez ce Cep vivant
Afin de pouvoir célébrer
Le Christ éternel, pur, aimant,
Comme le veut la Vérité. »

Si nous nous posons la question suivante: Est-ce que je démontre le Cep de vie, le Christ? — nous emploierons moins souvent mais d'une manière plus exacte le terme démonstration. Affirmer l'inexistence de la matière et des projets matériels, reconnaître que l'entendement mortel, matériel ou charnel est un songe sans aucune réalité, puis s'attendre à démontrer ou à prouver quoi que ce soit dans ce songe, c'est chose impossible. Pour démontrer notre union avec Dieu, il faut revendiquer et mettre en œuvre l'Entendement du Christ. Au cours de ce travail, la pensée doit constamment être rafraîchie. Un des moyens d'y parvenir, c'est de se familiariser davantage avec les symboles et les métaphores qui mettent en relief les enseignements de l'Écriture. Le Christ Jésus employa souvent cette méthode. Pourquoi dit-il par exemple (Jean 15:5): « Je suis le cep, vous êtes les sarments »?

L'Ancien Testament fait maintes fois allusion à la vigne et aux vignobles; sans doute, le raisin constituait une des meilleures récoltes en Palestine. Quand les Israélites eurent traversé le désert, Moïse envoya quel-ques-uns d'entre eux pour explorer le pays de Canaan; ils devaient ensuite présenter leur rapport et dire si le terrain était « gras ou maigre » (Nombres 13:20). Comme preuve de sa fécondité, ils coupèrent un sarment avec une grappe de raisins, qu'ils portèrent à deux au moyen d'une perche. Dans un pays de ce genre, il était bien naturel que Jésus, parlant du Christ, employât l'image du cep et comparât ses disciples aux sarments; quant au fruit, ce devait être le résultat de leur fidèle obéissance à ses leçons. Lorsqu'une vigne est d'un bon plant, qu'elle soit bien soignée et taillée, son fruit doit être excellent. Si dans notre vie journalière, nous obéissons à ce qu'exige la Vérité et démontrons ce que notre Leader appelle en termes poétiques « le Cep vivant » — le Christ — les fruits ou la manifestation visible doivent être bons.

Quand plusieurs personnes conversent entre elles, les questions excitent l'intérêt. Chacun tâche de répondre à ce que demande un interlocuteur. Lorsque nous travaillons mentalement pour nous-mêmes, nous devrions aussi nous poser des questions sérieuses et y répondre en toute sincérité. Si la réponse n'est pas satisfaisante, cela veut dire qu'il nous faut croître dans la démonstration du « Cep vivant »; alors nous pourrons améliorer la réponse jusqu'à ce qu'elle se conforme aux exigences du Christ.

Les praticiens ou praticiennes devraient se poser chaque jour, peut-être même à chaque heure, cette question vitale, qu'on trouve à la fin du chapitre « Récapitulation » dans le livre de texte, Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mrs. Eddy. Écoutez ces paroles catégoriques (p. 496): « Posez-vous cette question: Est-ce que je me conforme à la vie qui s'approche du souverain bien? » Que signifient-elles? « La vie qui s'approche du souverain bien » est celle qui démontre le Christ vivant et les qualités telles que la sagesse, la pureté, l'amour exempt d'égoïsme. Le verbe « approcher » est significatif, car nul d'entre nous n'est encore arrivé au « souverain bien, » à la perfection; mais tous devraient s'en approcher chaque jour davantage. Pour approfondir cette question, nous pourrions ajouter: Est-ce que je vis de telle sorte que les ambitions mondaines perdent pour moi leur intérêt? Est-ce que je vis de façon à ce que l'égoïsme et l'irritabilité cèdent la place à l'amour désintéressé? Est-ce que je vis en communion avec Dieu, de sorte que les patients qui viennent à moi pour être guéris du péché ou de la maladie sont toujours moins conscients de ma personnalité humaine et voient mieux « le Cep vivant » — le Christ?

Chacun désire récolter des fruits, des résultats; mais beaucoup voudraient éviter le travail préliminaire, pourtant indispensable. Une cité ne peut pas vivre sur ses propres ressources. Elle vit parce que d'innombrables cultivateurs travaillent patiemment: ils labourent, hersent, sèment, plantent, cultivent, arrosent pour produire la nourriture nécessaire aux citadins. Il serait absurde de dire: « Je désire des fruits pour ma table, mais ni moi ni personne d'autre ne travaillerons pour les obtenir. » Dans Unity of Good, au chapitre « Semailles et moisson, » Mrs. Eddy parle en ces termes de ceux qui la suivent (p. 12): « Il y a peu d'ouvriers dans cette vigne où l'on sème et récolte par l'Entendement. » Un bon ouvrier n'est point un paresseux, ni quelqu'un qui besogne seulement quand le cœur lui en dit. Au contraire, il fait de longues journées et travaille fidèlement pour son maître. Nous devrions donc travailler assidûment, d'une façon régulière, plantant et arrosant avec patience la vigne du Seigneur pour obtenir une belle récolte.

Dans notre livre de texte, la question: « Est-ce que je me conforme à la vie qui s'approche du souverain bien? » est immédiatement suivie de celui-ci: « Est-ce que je démontre le pouvoir guérisseur de la Vérité et de l'Amour? » Pour bien répondre à cette importante question, il faut voir ce qu'est vraiment la santé. C'est un état d'intégralité spirituelle, dont le bien-être soi-disant physique n'est qu'un symbole. Voici, d'après un dictionnaire, ce que signifie le verbe guérir: « Rendre sain, bien portant... Remettre en son premier état de pureté ou d'intégrité. » Au point de vue de la Science Chrétienne, cette explication est significative. Notre travail n'est pas celui d'un docteur; quand nous traitons un patient, ce n'est point simplement pour soulager ses souffrances et guérir ses maux, en le laissant dans l'ignorance au sujet de son identité spirituelle; nous travaillons au contraire pour rétablir chez notre prochain la conscience de son individualité véritable, de la pureté ou de l'intégralité que l'homme tient de Dieu. Si le patient n'a pas encore étudié la Science Chrétienne, il croit peut-être que c'est tout au plus une nouvelle manière de guérir les maux, et dans ce cas nous devons faire preuve d'amour et de patience. Les affirmations et les explications doivent rester simples, semblables au lait dont on nourrit les petits enfants. Il n'est pas sage de déverser un flot de paroles plus ou moins incompréhensibles pour l'auditeur, et de s'attendre à ce qu'il se guérisse lui-même.

D'autre autre part, tels qui étudient la vérité depuis des années mais peuvent avoir besoin d'un traitement, parlent quelquefois de leurs maux comme s'ils étaient physiques et en décrivent minutieusement les symptômes; ils semblent oublier que la maladie est une condition mentale qui se manifeste sur le corps. Il devraient avoir assez d'expérience pour comprendre que la difficulté est mentale et non physique; aussi faut-il être d'autant plus patient et plein d'amour pour les éveiller à une intelligence meilleure des paroles qu'ils connaissent depuis si longtemps. Souvent ils emploient à tort le mot « démonstration » et ils s'étonnent lorsqu'on leur en fait voir l'usage correct. L'un d'eux par exemple dira qu'il n'a pas encore fait sa démonstration, entendant par là qu'il n'a pu vaincre une chose contrariante ou n'a point encore obtenu ce qu'il avait humainement projeté. Il doit apprendre que sa tâche indispensable consiste à démontrer qu'il est un avec le Père. à démontrer le Principe divin, la Vie, l'Amour, à démontrer la vie en Christ. Il croit parfois à tort que la guérison — fruit de la démonstration — constitue la démonstration même; or la démonstration, prise dans son sens le plus élevé, est la réalisation complète du Christ, de la Vérité. C;est ce qu'indique le nom donné, dans notre livre de texte, au dernier chapitre, où l'on trouve les témoignages de nombreuses personnes que la lecture de Science et Santé a guéries de maux divers. Ce chapitre est intitulé non pas « Démonstration, » mais « Fruits de la Science Chrétienne.»

Dans un chapitre précédent (Science et Santé, p. 496) Mrs. Eddy, après avoir posé ces questions frappantes: « Est-ce que je me conforme à la vie qui s'approche du souverain bien? Est-ce que je démontre le pouvoir guérisseur de la Vérité et de l'Amour? » — continue en ces termes: « S'il en est ainsi, alors le sentier s'éclairera “jusqu'à ce que le jour soit dans sa splendeur.” Vos fruits prouveront ce que la compréhension de Dieu apporte à l'homme. » Voici donc l'enchaînement logique: tout d'abord, vivre d'une façon toujours plus chrétienne, marquée du sceau divin; ensuite, démontrer le pouvoir guérisseur de l'Amour et de la Vérité; troisièmement, en voir apparaître les fruits. Prétendre changer cet ordre nous empêcherait de progresser.

Si l'on trace sur une feuille de papier une ligne droite puis que, la reprenant au début, on s'en écarte légèrement et continue dans cette nouvelle direction, la deuxième ligne aboutira bien loin de la première. Cette illustration montre qu'il nous faut toujours rester d'accord avec la Science du christianisme, avec ses règles et sa terminologie. Lire pendant des heures sans s'interrompre fréquemment pour méditer, cela ne favorise pas le penser spirituel alerte, mais risque plutôt de produire l'apathie. Ici la structure de notre Leçon-Sermon est un modèle; dans les six sections que renferme chaque sujet, on trouve d'abord plusieurs versets bibliques, puis de courtes citations empruntées au livre de texte, ce qui forme une excellente base pour l'étude. Si l'on ne reconnaît pas clairement ces six thèmes, on n'a qu'une faible appréciation de ce que valent ces enseignements dont l'inspiration est divine. Un penser toujours plus clair, une assimilation progressive, la mise en pratique quotidienne de ces instructions incomparables, entraîneront à coup sûr dans notre vie journalière une démonstration croissante du Christ — « ce Cep vivant. »

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