Réunion dans l'intérêt du gouvernement de l'Église à l'Annexe de L'Église Mère, mercredi matin, 5 juin 1946
de NEW-YORK
La séance s'ouvrit par le chant du cantique 307, « Montre-moi comment, Berger, gravir le coteau, » dont les paroles ont été écrites par notre révérée Leader, Mary Baker Eddy. Le président lut ensuite dans la Bible et les ouvrages de Mrs. Eddy les passages suivants:
La Bible
Ex. 24:12, 15, 18 (jusqu'au point);
31:1 (jusqu'aux: ), 18; 32:15, 16
Ps. 19:8–12
Science et Santé
Préf. xi:24
107:1
109:25–27
111:12–15
271:2
534:30–1
The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, 229:20 à 230:14
Lettre envoyée par Le Conseil des Directeurs de Christian Science
Il fut donné lecture de cette lettre:
5 juin 1946
Chers frères et membres de l'Église,
Voici quel est le but de cette réunion: nous permettre d'obtenir des vues plus claires concernant le gouvernement de l'église; de mieux mettre à profit les occasions qui se présentent pour lui donner un soutien efficace; de comprendre davantage les obligations et les privilèges qui sont nôtres. Dans le Manuel de L'Église Mère, notre Leader inspirée, Mary Baker Eddy, a fait connaître ce que Dieu exige de nous; elle l'a exprimé en des termes toujours applicables aux problèmes que les membres de l'église, individuellement ou collectivement, peuvent être appelés à résoudre. Dans ce remarquable code de gouvernement ecclésiastique, nous constatons que les défenses promulguées sur le mont Sinaï sont, grâce à Dieu, illuminées par la compassion du Sermon sur la montagne et rendues pratiques par la Christian Science. Nom donné par Mary Baker Eddy à sa découverte. (Se prononce Kris'tienn Sa'ïennce.) La traduction littérale de ces deux mots serait Science Chrétienne. Plus nous étudions le Manuel de l'Église, mieux nous pouvons démontrer la protection divine qu'apporte l'obéissance aux Statuts. L'étude et l'obéissance sont toutes deux indispensables pour qui veut se conformer à l'ordre de notre grand Maître: « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait » (Matth. 5:48). Nous ferons bien d'ouvrir nos cœurs à ces paroles de notre Leader, dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany (p. 230): « Je suis sûre de ceci, c'est que chaque Règle et chaque Statut de ce Manuel augmentera la spiritualité du disciple obéissant, fortifiera sa capacité de guérir les malades, de consoler ceux qui s'affligent et d'éveiller le pécheur. »
Avec l'assurance de notre dévouement cordial et sincère,
Note Fondamentale
Les Scientistes Chrétiens peuvent sans peine comprendre et le sens du verset biblique cité au début, où l'on déclarait que les commandements rapportés de la montagne par Moïse étaient écrits « du doigt de Dieu. »
Nous pouvons également apprécier l'assurance donnée par Mary Baker Eddy dans Miscellaneous Writings (p. 148), où elle déclare que « les Règles et les Statuts qui figurent dans le Manuel de La Première Église du Christ, Scientiste,... furent inspirés par un pouvoir supérieur » au sien.
Dans son histoire relativement courte, le mouvement de Christian Science fit face à des crises qui auraient pu détruire une institution moins riche en sagesse et en force venues d'en haut. En une certaine occasion, un grand tribunal humain décréta que les Statuts de notre Manuel constituent sans aucun doute la loi de notre Église.
Les Scientistes Chrétiens estiment que cette loi est de Dieu, qu'elle est en quelque sorte l'aboutissement de ce qui se passa sur le mont Sinaï: elle apporte à l'humanité la divine loi de la Science, la divine Science de la loi, le précepte et l'accomplissement du salut.
On a défini la loi en ces termes: « Règle prescrite par l'autorité. » Ce qui est « sans règle » mérite le nom d'anarchie. Les bouleversements du monde fournissent toujours à ce sujet des illustration frappantes. Lorsque les Israélites reconnaissaient l'autorité de Moïse et le fait que sa règle était prescrite par Dieu, les choses allaient bien. Quand ils s'écartaient de la règle « prescrite par l'autorité » pour errer dans le labyrinthe du magnétisme animal, l'anarchie supplantait la loi et le peuple se démoralisait.
Notre Leader montre qu'il faut accepter la loi, la règle prescrite par l'autorité. Dans Science et Santé (p. 340), elle écrit: « Le Premier Commandement est mon verset préféré. » A maintes reprises dans ses ouvrages elle exige l'obéissance aux dix commandements, et pour que les Scientistes comprennent bien ce sujet elle déclare, à la page 489, que le sens corporel « transgresse tous les commandements du Décalogue mosaïque. »
Jésus avait déjà rendu hommage au premier commandement, écrit du doigt de Dieu. Le Maître fit voir que cet ordre admirable, malgré son apparence négative, est le complément nécessaire de l'ordre non moins vital exigeant l'amour de Dieu lié à l'amour du prochain. Il déclara que ces deux commandements résument toute la loi et les prophètes, tout ce qui est opérant et tout ce qui est vrai. Il insista sur la nécessité du gouvernement par la loi. « Il est écrit, » disait-il, pour confirmer les règles scripturaires établies par l'autorité divine.
Comme teneur et comme forme, nos Statuts suivent souvent le modèle que Moïse a donné. Les défenses sont nombreuses dans les diverses parties du Manuel; on en trouve par exemple une cinquantaine dans les quinze pages intitulées « Discipline. » Évidement il est bon que Mrs. Eddy, parlant avec autorité, montre aux Scientistes Chrétiens ce qu'ils ne doivent pas penser, dire ou faire. Le problème humain n'a guère changé depuis l'époque où sur les hauteurs d'Horeb, « le doigt de Dieu » écrivit le premier commandement et les défenses qui l'accompagnent.
Le métaphysicien chrétien peut à l'occasion employer la méthode de raisonnement qu'indique notre Leader, à la page 267 de Science et Santé. Voici ce passage: « Analysés à la lumière de la Science divine, les mortels présentent plus qu'on ne discerne à la surface, puisque les pensées inverties et les croyances erronées sont forcément les contrefaçons de la Vérité. La pensée est empruntée à une source plus haute que la matière, et, renversées, les erreurs servent de poteaux dirigeant vers le seul et unique Entendement, où toute erreur disparaît dans la Vérité céleste. »
Prenons ici quelques règles bien connues, prescrites par l'autorité pour le gouvernement de notre Cause; supposons qu'elles soient renversées, ce qui transformerait la loi en anarchie; considérons le désastre qui en résulterait. Alors nous apprécierons davantage encore l'extraordinaire valeur de notre Manuel. Par exemple:
Si nos Leçons-Sermons n'étaient pas formées de passages préalablement choisis dans la Bible et Science et Santé, mais étaient des prédications personnelles — chaque dimanche plusieurs milliers de sermons sur la Christian Science.
Si nos Lecteurs, au lieu d'être en général remplacés tous les trois ans, pouvaient exercer leurs fonctions sans aucune limite et s'il ne leur était pas défendu de se faire appeler « leaders. »
Si, comme d'aucuns l'avaient proposé à une certaine époque jusqu'à ce que le tribunal ait repoussé la chose, les périodiques qui sont les organes de l'Église pouvaient être rédigés et publiés sans le contrôle de l'Église, et que sous d'autres rapports également, l'absence de frein nuise au travail de la Société d'Édition et le rende plus ou moins anarchique.
Si les membres fidèles de L'Église Mère n'étaient pas tenus d'avoir comme seuls livres de texte la Bible et les ouvrages de Mrs. Eddy pour s'instruire en Christian Science, pour enseigner et pratiquer la guérison métaphysique.
Si la Christian Science pouvait être enseignée en classe par des personnes n'ayant pas le certificat du Conseil d'Éducation.
S'il était permis de faire des démarches pour s'attirer des élèves; si l'on pouvait en accepter un nombre quelconque ou donner le cours plus d'une fois par an.
Si les associations, au lieu d'être annuelles, pouvaient se réunir aussi souvent qu'elles le désirent, et si quelques élèves seulement étaient choisis pour des réunions partielles.
Si l'enseignement donné aux cours Primaires ne se fondait pas entièrement sur le chapitre « Récapitulation, » dont l'auteur déclare dans Science et Santé (p. 465): « Les énoncés en sont imprégnés de Science Chrétienne absolue, et élucident la métaphysique scientifique. »
S'il ne fallait pas que les élèves soient guidés par la Bible et Science et Santé et non par les vues personnelles de leurs professeurs.
Si l'animosité ou l'attachement purement personnel déterminaient les mobiles ou les actes des membres de L'Église Mère; si les paroles dures ou les invectives étaient employées contre des personnes qui se rattachent à des opinions ou des religions différentes.
Si les formules écrites pouvaient jouer un rôle dans l'enseignement ou la guérison.
Si les communications qu'un praticien reçoit de ses patients ne devaient pas être tenues pour absolument confidentielles.
Si l'on pouvait à son choix faire des conférences ou conduire des débats en public sans l'approbation du Conseil des Directeurs.
Si la vigilance n'exigeait pas qu'on se défende journellement contre la suggestion mentale agressive qui pourrait faire oublier ou négliger le devoir envers Dieu, envers notre Leader, ou envers l'humanité.
Faut-il encore allonger la liste des « si » hypothétiques? N'est-il pas clair que renverser ou négliger nos Statuts produirait forcément l'opposé même de la loi, c'est-à-dire l'anarchie?
Dans le premier Article du Manuel, la Section 9 dit entre autres: « La loi constitue le gouvernement, et la désobéissance aux lois de L'Église Mère aboutirait forcément à l'annulation de ses Articles de foi et de ses Statuts. Dépourvus d'un système de gouvernement et d'un mode d'action justes, les nations, les individus et la religion n'ont aucune protection. »
A la page 120 de The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, Mrs. Eddy nous fait comprendre que si nous la cherchons dans ses ouvrages, nous la trouverons et ne la perdrons pas. Sans aucun doute, c'est notamment dans notre Manuel de l'Église, dans les préceptes qu'elle nous apporta après avoir gravi la montagne de l'inspiration, que nous trouvons notre chère Leader et sentons le caractère pratique et cordial des rapports qui nous unissent à elle.
On ne peut s'imaginer un leader sans disciple, ni un disciple sans leader. Nous avons notre Leader que nous pouvons suivre. Nous avons des Statuts compréhensibles auxquels nous pouvons obéir.
L'Importance du Manuel pour le Membre de l'Église
de Chicago, Illinois
Ce que notre Manuel représente pour le gouvernement de l'Église dans son ensemble dépend de l'importance qu'il a pour chaque membre — car le mouvement se compose d'individus. S'il n'y avait pas de membres individuels, il n'y aurait pas de mouvement.
Pour que notre Manuel accomplisse toute sa mission dans le gouvernement de notre Église et dans la carrière des Scientistes Chrétiens, il faut que son importance soit reconnue par chaque membre de L'Église Mère. La pureté spirituelle, l'invincible autorité de ce gouvernement ne peuvent être démontrées que par l'obéissance individuelle aux Statuts; or ceci exige une compréhension correcte de leur auteur, Mary Baker Eddy, que Dieu dirigeait.
« La loi constitue le gouvernement » (Manuel, Art. I, Sect. 9); et sur le plan humain, la loi ne peut être mise en vigueur qu'avec le consentement et la collaboration des administrés. Obéir à contrecœur aux Statuts, c'est non pas l'obéissance véritable mais plutôt l'écran de fumée qui cache la rébellion et la désobéissance; or comme le dit le Manuel (p. 28), la désobéissance « aboutirait forcément à l'annulation de ses Articles de foi et de ses Statuts. » Notre Leader nous dit que « chaque Règle et chaque Statut de ce Manuel augmentera la spiritualité du disciple obéissant, fortifiera sa capacité de guérir les malades, de consoler ceux qui s'affligent et d'éveiller le pécheur » (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 230). Le raisonnement logique nous montre que désobéir au Manuel entraînerait tôt ou tard la désobéissance au livre de texte. Dans la mesure où il prouve sa compréhension des Statuts et se laisse régir par eux, tout membre de l'Église apprécie la valeur et la portée de notre Manuel.
Les Articles de foi montrent la nécessité d'un amour éclairé pour la Bible; ils nous encouragent à compter sur ce qu'elle enseigne, à en faire notre guide sur la route qui conduit des sens à l'Ame, de la croyance mortelle à la certitude immortelle. Pour tous ceux qui s'en assimilent l'esprit, les Articles de foi constituent la règle qui permet de croître en grâce.
L'Aperçu Historique fait voir que le but de notre Église, c'est de répandre ses bénédictions sur le monde entier, mais que ce travail doit commencer par la conscience individuelle. Nous y lisons (Manuel, p. 17) que notre Église, « destinée à commémorer la parole et les œuvres de notre Maître, » a pour but « de rétablir le christianisme primitif et son élément perdu, la guérison; » qu'en voici la « pierre angulaire »: « La Science Chrétienne, telle qu'elle est enseignée et démontrée par notre Maître, chasse l'erreur, guérit les malades, et restaure Israël perdu; » que l'Église « est destinée à être bâtie sur le Roc, le Christ; sur la compréhension et la démonstration de la Vérité, de la Vie et de l'Amour divins, qui guérissent et rachètent le monde du péché et de la mort » (ibid., p. 19). Trois fois dans ces deux courtes pages, l'auteur appuie sur la guérison.
Cette Église est fondée sur la guérison spirituelle. La guérison précéda notre livre de texte et lui fraya le chemin. La guérison a soutenu notre mouvement et l'a fait prospérer. Grâce à la guérison, notre livre de texte s'est vendu, nos publications ont circulé, nos conférences ont été soutenues, d'innombrables personnes ont pu apprécier la valeur pratique de la Bible, et la Christian Science s'est fait connaître dans le monde entier. Ces guérisons ont une portée pratique durable pour les disciples individuels, comme le prouve le nombre toujours croissant des membres.
Notre Leader attachait sans doute une grande importance à la « Règle pour les Mobiles et les Actes » (Manuel, Art. VIII, Sect. 1), car elle a voulu qu'on la lise une fois par mois dans toutes les églises. Obéir de tout cœur à cette Règle, c'est un élément fondamental du bonheur. C'est une source de joie nouvelle et durable, assurant au sein des églises une démonstration plus scientifique en ce qui concerne les élections et les nominations.
Réalisons en priant que dans la Christian Science « l'Amour divin seul gouverne l'homme; » alors nous verrons que comme Dieu est suprême, et que notre Leader nous conseille d'être à nous-mêmes une loi, nous pouvons scientifiquement et individuellement déclarer ces faits: « Ni l'animosité ni un attachement purement personnel » ne peuvent « exercer d'influence » sur nos « mobiles » ou nos « actes »; « l'Amour divin seul » nous gouverne et nous reflétons « les douces aménités de l'Amour, en réprouvant le péché, par un véritable esprit de fraternité, de charité et de pardon » (ibid.). Ainsi nos prières seront, comme celles de Jésus, « de profondes et consciencieuses affirmations de la Vérité » (Science et Santé, p. 12). Et quelle bienfaisante protection est nôtre quand nous obéissons à ce que notre Leader commande dans les paragraphes intitulés « Prière Quotidienne » et « Vigilance concernant le Devoir » (Manuel, Art. VIII, Sections 4 et 6).
Le Statut intitulé « Proclamation du Nom de l'Auteur » (Manuel, Art. XV, Sect. 1) est une mesure protectrice pour toute l'humanité. Il montre que faire entendre « les révélations sacrées de la Science Chrétienne, sans discernement ou sans en caractériser l'origine pour les distinguer des écrits d'auteurs dont la pensée sur ce sujet est inconsistante, c'est nuire à la justesse de la pensée. » Il confirme le Statut (Art. VIII, Sect. 10) qui défend d'altérer la Christian Science.
Ce que notre Manuel prescrit concernant le cours d'instruction (Art. XXVI) est d'une grande importance pour le disciple. Dans la mesure où le cours est affaire de démonstration pour le professeur et l'élève, il éclaire progressivement la pensée, illustrant cette parole de Jésus (Matth. 18:20): « Là ou deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux; » c'est-à-dire que le Christ, « la divine manifestation de Dieu » (Science et Santé, p. 583), du bien qui se développe à l'infini, est « au milieu d'eux. » Les dispositions prises par Mrs. Eddy montrent que l'enseignement doit combiner l'exactitude de la Science avec la tendresse et l'amour du christianisme; toutefois notre Manuel déclare que la guérison l'emporte sur l'enseignement et que « rien ne saurait remplacer cette démonstration » (Art. XXX, Sect. 7). Ce même Statut recommande « à chaque membre de cette Église de faire tous ses efforts pour démontrer par sa pratique que la Science Chrétienne guérit les malades promptement et complètement, prouvant ainsi que cette Science est en réalité tout ce que nous affirmons qu'elle est. » Et cela implique que si nous sommes des patients, nous devons aider dans son travail de guérison le praticien qui nous traite.
Nos églises filiales sont démocratiques; on peut donc dire que les obligations morales imposées aux Lecteurs concernent tous les membres, car chacun d'eux pourrait être appelé à ce poste. Consacrer assez de temps à l'étude de la « leçon du dimanche, » dont notre Leader dit que « dépend dans une grande mesure la prospérité de la Science Chrétienne; » se préserver « des souillures du monde, — ne pas se laisser contaminer par le mal, — afin que l'atmosphère mentale » qu'on émet « répande la santé et la sainteté, voire même cet animus spirituel dont on a si universellement besoin » — toutes ces choses sont certainement le devoir naturel du Scientiste Chrétien (Art. III, Sect. 1).
Notre Manuel déclare: « Dans la Science Chrétienne chaque église filiale aura un gouvernement nettement démocratique » (Art. XXIII, Sect. 10). En vertu de ce Statut, chaque membre a des privilèges et des responsabilités qui, s'il les accepte, purifieront et fortifieront la démonstration de nos églises; ils permettront à celles-ci de ressembler davantage à l'Église définie dans notre livre de texte, et l'église filiale sera un bienfait non seulement pour la ville où elle se trouve, mais pour le monde.
Remplir de grand cœur notre devoir comme membre d'une démocratie chrétienne, cela réveille et soutient la confiance individuelle, l'aptitude à chercher auprès de Dieu les directions. Quand nous demandons conseil aux personnes, nous nous exposons à être influencés d'une façon erronée; de plus, nous tentons notre prochain, qui risque de nous influencer à tort.
Si les membres individuels et par conséquent les églises filiales démontraient dans un esprit de prière que l'Entendement divin gouverne tout le travail de l'église, notre bien-aimé Conseil des Directeurs serait déchargé d'un fardeau; nous lui éviterions ainsi bien des peines et nous obéirions à cet autre Statut (Manuel, Art. XXIV, Sect. 5): « Dieu prescrit que tous les actes des membres de L'Église Mère, La Première Église du Christ, Scientiste, soient charactérisés par la sagesse, l'économie et l'amour fraternel. »
En expliquant que dans notre Église il ne faut point marquer par des cérémonies spéciales les « Fêtes de Pâques, » le Manuel déclare que « la gratitude et l'amour doivent habiter le cœur chaque jour de toutes les années » (Art. XVII, Sect. 2); ceci montre que la résurrection, l'action de s'élever plus haut, est constante chez tous ceux qui connaissent le Christ et le suivent.
En nous rappelant que « Dieu exige que nous Lui donnions tout notre cœur, » le Manuel, où se marquent la prévoyance et l'amour de notre Leader, défend aux membres de s'affilier « à des organisations qui entraveraient leurs progrès dans la Science Chrétienne » (Art. VIII, Sect. 15). Lorsqu'on se montre fidèle à ces Statuts, on peut voir sans peine quelles en sont la portée, la valeur protectrice, et l'aide qu'ils nous donnent pour parvenir à la joie, à la liberté, au progrès spirituel.
Lorsque dans une pensée de consécration, l'on se familiarise toujours davantage avec le Manuel, ce livre devient pour nous non pas seulement un recueil de Règles, mais la voie divine conduisant à l'être réel — une voie qu'il faut démontrer. L'obéissance aux Règles du Manuel permet d'en comprendre la valeur réelle, de prouver notre filialité véritable et d'utiliser « le divin pouvoir » (Miscellaneous Writings, p. 69), ce qui constitue la règle en Christian Science, comme le déclare Mrs. Eddy. Cette obéissance nous aide à soutenir « la paix sur la terre et la bonne volonté envers les hommes, » ainsi que « le bien-être de toute l'humanité » (Manuel, Art. VIII, Sect. 16); à nous montrer charitables, miséricordieux, longanimes, à « triompher du mal par le bien » (Art. VIII, Sect. 22); à vivre « en communion chrétienne » les uns avec les autres (Art. XI, Sect. 3).
La Christian Science n'est pas une simple théorie: nous ne la comprenons et n'en jouissons vraiment que dans la mesure où nous la vivons. De même le véritable contenu spirituel du Manuel nous devient clair dans la mesure où nous voyons qu'il émane du Principe, de l'Amour divin, et où nous acceptons sans réserve son gouvernement.
Le Manuel n'est pas simplement un livre — une chose qui nous soit extérieure. Il faut qu'il existe avant tout dans la conscience. Que chaque membre reconnaisse l'importance de notre Manuel, s'en pénètre, se laisse gouverner par lui; alors ces lois prévaudront à tel point dans la pensée qu'elles gouverneront non seulement notre mouvement, mais le monde.
Le sens spirituel peut seul apprécier vraiment notre Manuel ou rendre justice à notre Leader. Cette réalisation augmente à mesure que se développe notre spiritualité.
Le Manuel dans son Application à l'École du dimanche
de Cambridge, Massachusetts
Ceux qui étaient à Boston voici plus de vingt ans, pendant le procès où la Cour suprême du Massachusetts examinait l'Acte de fidéicommis et le gouvernement établi pour son Église par notre Leader, Mary Baker Eddy, se souviendront d'une parole dite à ce propos: on faisait remarquer « qu'il n'y avait sans doute pas un grain de poussière sur le Manuel des Scientistes Chrétiens. » Il est clair que par cette épreuve, les Scientistes Chrétiens apprirent à mieux connaître ce livre admirable et à le tenir en très grande estime. Malgré tous ses efforts, l'erreur ne put en ébranler le fondement.
L'Exode, chapitre dix-neuf, nous dit en termes éloquents dans leur simplicité que Moïse monta vers Dieu pour recevoir les dix commandements; et cela nous rappelle que notre Leader monta elle aussi dans les sphères de la vision spirituelle lorsqu'à diverses époques elle formula les Statuts qui gouvernent notre Église. Le 27 février 1903, étant à Pleasant View, elle écrivit au Conseil des Directeurs de Christian Science une lettre contenant ceci: « N'abandonnez jamais les Statuts ni le gouvernement confessionnel de L'Église Mère... Nul ne peut reconnaître aussi bien que moi à quel point il importe que l'Église dans son ensemble soutienne fermement les Statuts actuels. Chacun de ces nombreux Statuts a maîtrisé ou prévenu quelque situation difficile, quelque péril imminent, et il en sera de même à l'avenir... Souvent un seul de ces Statuts m'a coûté de longues nuits de prière et de lutte, mais il a remporté la victoire sur un péché et préservé les murailles de Sion, que voulaient détruire certains élèves infidèles. » L'auteur de ces Statuts nous dit qu'ils augmenteront la spiritualité de tous ceux qui leur obéissent.
Mrs. Eddy, qui ne négligeait rien, prit les dispositions voulues pour régler les diverses branches d'activité de l'Église; et l'Article XX du Manuel concerne spécialement l'École du dimanche. Les paroles de notre Leader quant au travail et aux luttes que lui coûtèrent ces Statuts nous font entrevoir qu'elle savait bien ce qu'il faut avant tout pour les enfants. Elle spécifie en termes fort clairs les premières leçons qu'on doit leur donner. Les moniteurs leur enseigneront les dix commandements, l'oraison dominicale avec son interprétation spirituelle, et le Sermon sur la montagne. Sans aucun doute, notre Leader avait de bonnes raisons pour désigner comme base de l'enseignement ces portions des saintes Écritures. Nous pouvons reconnaître quelques-unes de ces raisons. On sait qu'elle aimait beaucoup les enfants. Elle les appelle « les remparts de la liberté, le ciment de la société, l'espoir de notre race » (Pulpit and Press, p. 9). Seules les vérités saines, fondamentales, immuables, inattaquables et démontrables méritent d'être enseignées aux enfants. Il faut leur donner une fondation solide sur laquelle ils puissent construire leur vie, car cet édifice, au cours des années, devra résister aux tempêtes violentes comme à la sape des séductions insidieuses. Douée d'une vision prophétique, Mrs. Eddy put prévoir les tentations que rencontrent aujourd'hui les enfants et la jeunesse; elle leur offrit dans nos Écoles du dimanche la protection si nécessaire. Dans Miscellaneous Writings, elle écrivait (p. 12): « Les moyens de faire le mal sans être découvert et puni ont tellement augmenté que si l'on n'est pas vigilant, ferme dans l'Amour, les tentations de pécher s'accroissent au centuple. » Elle signale aussi « le danger de céder à des tentations suscitées par des causes jadis inexistantes » (ibid.).
Les moniteurs et monitrices dont les groupes sont composés de petits enfants sont parfois embarrassés. Il leur semble peut-être que les dix commandements, l'oraison dominicale et le Sermon sur la montagne intéresseraient davantage des élèves plus avancés, et qu'il n'est pas facile d'enseigner ces choses aux tout petits. Une maîtresse de musique me fit part de l'expérience suivante. Parmi ses élèves, elle avait deux enfants de la même famille. Elle constata que ceux-ci n'avaient pour s'exercer qu'un méchant piano, absolument désaccordé. Elle le fit remarquer et les parents lui expliquèrent que ce piano leur semblait assez bon pour des commençants. Elle eut ainsi l'occasion de leur faire observer que les premières impressions sont d'une grande importance pour développer le sentiment musical. Cet exemple peut nous être utile dans nos contacts avec les enfants.
Si les moniteurs trouvent parfois difficile d'atteindre la pensée enfantine tout en suivant strictement le Manuel, je crois que cela vient de ce que les adultes pensent devoir descendre à un niveau inférieur pour parler aux enfants. Ils ne conçoivent pas la clarté spirituelle qui règne dans la pensée d'un enfant normal. Quand les disciples demandèrent à leur Maître: « Qui est le plus grand dans le royaume des cieux? » il appela un petit enfant et « le mit au milieu d'eux » — ce qui sans doute surprit les disciples et nous surprendrait peut-être aussi. A ce sujet, Mrs. Eddy déclare (Science et Santé, p. 236): « Les enfants sont plus traitables que les adultes, et apprennent plus facilement à aimer les simples vérités qui les rendront heureux et bons. » Puis elle ajoute: « Pendant que l'âge mûr hésite entre deux opinions ou lutte contre les fausses croyances, la jeunesse fait facilement des progrès rapides vers la Vérité. » Quelqu'un qui enseigna pendant de longues années à l'École du dimanche de Christian Science put observer ceci: Lorsqu'il lui paraissait difficile de communiquer aux enfants la vérité, c'était en général parce qu'elle-même manquait d'humilité et ne respectait pas suffisamment l'incontestable spiritualité de la pensée enfantine, supérieure à la sienne. Quand elle reconnaissait à nouveau l'intuition spirituelle de l'enfant, qu'elle la respectait et tâchait d'en apprendre une leçon, l'union était rétablie.
Les jeunes sont profondément sensibles aux dix commandements. C'est ce qu'illustrera le fait que voici: Une fillette d'environ six ans avait appris à l'École du dimanche le premier commandement qui l'avait beaucoup frappée. Quelques jours plus tard, en classe, elle dut écouter une leçon de physiologie. On dit aux enfants d'écrire trois fois sur une feuille: « Mon cœur est ma vie, » de signer, et de remettre la chose à l'institutrice. Cette fillette écrivit son nom et rien d'autre. L'institutrice lui en demanda la raison, et l'enfant répondit: « Je ne peux pas écrire ‟mon cœur est ma vie” parce que ce n'est pas vrai. Dieu est ma vie! » L'institutrice fit rester la fillette après l'heure et la força d'écrire cent fois « mon cœur est ma vie. » Elle fit patiemment ce qu'on exigeait, signa de son nom, mais ajouta ensuite: « Chère Mademoiselle, Dieu est quand même ma vie! » Lorsqu'elle raconta la chose à sa mère, celle-ci, pour voir ce que l'enfant avait compris, lui demanda: « Pourquoi n'as-tu pas voulu d'abord écrire ‟mon cœur est ma vie”? — Parce que le premier commandement dit qu'il n'y a qu'un seul Dieu, » répondit la fillette.
Un autre incident, accompagné d'une guérison, montrera qu'un tout petit peut saisir le sens de l'oraison dominicale. Un garçon d'environ quatre ans dit à sa mère qu'il s'était senti malade, mais qu'il avait pu se guérir. « Comment l'as-tu fait? » demanda-t-elle. « Voilà, à l'École du dimanche j'ai appris: “C'est à toi qu'appartiennent... le règne, la puissance et la gloire.” Alors j'ai su que je ne pouvais pas être malade. » Un peu plus tard, le mal revint, et la maman questionna le petit garçon; bien vite il s'écria: « Je sais pourquoi l'erreur est revenue! — Vraiment? » dit la mère. « Oui, j'avais oublié de dire “dans tous les siècles.” » La mère et l'enfant répétèrent alors ensemble le verset complet: « Car c'est à toi qu'appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire, » et l'erreur fut tout à fait vaincue.
La pensée d'un adulte pourrait-elle saisir, mieux que ces enfants, les délicates nuances de la compréhension spirituelle? Nous admettrons tous que les vérités les plus profondes sont aussi les plus simples. A mesure qu'augmente notre respect pour la pensée des enfants, nous voyons que les sujets indiqués dans le Manuel peuvent être enseignés avec fruit à l'École du dimanche, sans que d'autres moyens soient nécessaires.
Quand notre Maître, Jésus le Christ, déplorait l'endurcissement et l'ingratitude des villes où ses grandes œuvres s'étaient accomplies, il indiquait en même temps que la réceptivité spirituelle est bien nécessaire; à son Père céleste, il dit (Matth. 11:25,26): « Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents et de ce que tu les as révélées aux petits enfants. Oui, Père, il en est ainsi, parce que tu l'as trouvé bon. »
Notre Devoir envers notre Leader
de San-Francisco, Californie
Sans avoir consulté qui que ce soit, je tiens à dire ici que mes remarques, quelle que puisse en être la teneur, sont entièrement de mon fait. Personne n'y a ajouté, retranché ou changé un seul mot, et nul ne m'a suggéré ou recommandé quoi que ce soit. On m'a simplement prié de parler sur « Notre Devoir envers notre Leader » et sur ce que cela implique aujourd'hui. Voici quelles sont à cet égard mes convictions:
Le premier, le grand devoir d'un Scientiste Chrétien envers notre Leader, Mary Baker Eddy, consiste à l'accepter en tant que Leader. Ceci entraîne un autre devoir très important — reconnaître les cas où il néglige cette obligation, et réprouver immédiatement l'erreur. Trop souvent le faux état de conscience qui équivaut à rejeter notre Leader se présente sous un masque et se fait accepter par les personnes irréfléchies. Trop souvent il paraît être un sentiment justifiable, quoiqu'il nous sépare de ceux qui la suivent vraiment. Trop souvent il prend l'apparence d'un désir vertueux, quoiqu'il veuille enlever aux disciples fidèles le pouvoir et l'autorité dont la seule base est précisément leur fidélité. Trop souvent il prend des dehors respectables, disant qu'il est juste de corriger Le Conseil des Directeurs de Christian Science concernant des décisions qui correspondent tout à fait à ce qu'exige Mrs. Eddy. Trop souvent il cache ses vraies tendances, car en réalité, d'une manière subtile mais persistante, il donne tort à Mrs. Eddy et cherche à réduire au néant elle-même et son œuvre.
Dans le Statut du Manuel intitulé: « Vigilance concernant le Devoir » (Art. VIII, Sect. 6), ce n'est point par hasard mais par intention que le mot « vigilance » est employé. Cette règle veut que tout membre de L'Église Mère se défende journellement contre la suggestion mentale agressive, et ne néglige point son devoir envers Dieu, envers notre Leader et l'humanité. Mrs. Eddy savait que la vigilance est nécessaire pour reconnaître toujours que Dieu est le Créateur de l'homme et pour bien estimer son prochain en voyant que toutes les idées spirituelles sont apparentées; elle savait aussi que la vigilance aide à maintenir l'état de conscience qui voit toujours le vrai statut de Mrs. Eddy, notre Leader, agit en conséquence et reçoit les bénédictions qu'apporte cette compréhension spirituelle.
En écrivant le Statut précité, Mrs. Eddy bénissait et protégeait tous ceux qui se rattachent à la grande Église qu'elle a fondée. Mrs. Eddy savait que l'esprit du monde parmi les non-Scientistes nierait ouvertement sa position, comme aussi celle du Christ Jésus, mais que parmi les Scientistes Chrétiens eux-mêmes, cette mondanité agirait d'une façon plus subtile et trompeuse. On ne répudierait pas ouvertement l'autorité de notre Leader, car ainsi l'erreur afficherait son propre néant, qui serait reconnu par les disciples dont le sens spirituel est développé. La mondanité viendrait plutôt sous le masque du bien, elle prétendrait assainir le mouvement et en chasser les erreurs faites par les Scientistes. Alors, ayant construit la théorie d'après quoi l'on commet des méprises qu'il faut corriger comme avec un gourdin, elle suggère qu'après tout les fautes remontent à Mrs. Eddy. Puis, se retirant à la dérobée, elle feindrait l'innocence, elle regretterait que la confiance en Mrs. Eddy comme Leader soit ébranlée — résultat dû au mensonge de l'erreur. Elle espérerait ensuite que les Scientistes Chrétiens, ayant manqué de vigilance, compléteraient l'œuvre destructive, grâce aux dissensions dues à ce que, trompés par l'erreur, ils se sont privés eux-mêmes de leur Leader.
Or la mondanité qui se trace ce programme est vouée à l'insuccès, car les Scientistes Chrétiens savent que Mrs. Eddy est à la fois Découvreuse, révélatrice, Fondatrice et Leader: l'accepter dans un de ces rôles, c'est l'accepter dans tous, comme aussi la rejeter dans l'un, c'est la rejeter dans tous. Chacun de ces rôles représente un aspect du même fait spirituel. Mrs. Eddy est Découvreuse, parce que son sens spirituel développé la conduisit progressivement dans une lumière spirituelle toujours plus grande, jusqu'à ce qu'elle vît (découvrît) le Consolateur. Mrs. Eddy est à notre époque la révélatrice, car le Consolateur se montra (se révéla) à elle quand sa conscience parvint à l'accord complet avec le divin Entendement qu'elle-même à son tour montra (révéla) aux humains de notre époque. Mrs. Eddy est Fondatrice parce que le Consolateur, ce guide qui nous conduit « dans toute la vérité, » cette compréhension intégrale de Dieu, de l'homme et de l'univers, lui apparut comme étant établi (fondé) dans la réalité divine; à son tour, Mrs. Eddy l'établit (le fonda) dans la conscience des hommes et lui rendit témoignage sur le plan humain en établissant (en fondant) L'Église Mère avec ses fonctions essentielles. Mrs. Eddy est Leader parce que sa profonde spiritualité lui permit de mettre en lumière la vraie idée de Dieu et de Sa création et d'attirer (de mener) les hommes au Christ.
S'il reconnaît que Mrs. Eddy est à la fois Découvreuse, révélatrice, Fondatrice, le Scientiste Chrétien vigilant ne consent point « à oublier, à négliger son devoir... envers son Leader » (Manuel, Art. VIII, Sect. 6); alors, tout naturellement, son sentier s'aplanit, il poursuit avec succès son œuvre, guérissant les malades, aidant l'humanité d'une manière à la fois chrétienne et scientifique. Si quelque Scientiste Chrétien négligent ne reconnaît pas l'autorité de Mrs. Eddy, il risque de se trouver non seulement sans Leader, mais encore sans le Consolateur qu'elle fit connaître au monde.
Obéissant à la règle qui demande la vigilance concernant son devoir envers notre Leader, le Scientiste Chrétien reconnaîtra que critiquer le Manuel, c'est se détourner de notre Leader qui déclara que notre Manuel de l'Église est destiné à l'éternité. (Voir The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, 230:1–4.) Le Scientiste Chrétien considérera comme une attaque dirigée contre notre Leader les allégations plus ou moins adoucies d'après quoi L'Église Mère ne saurait fonctionner puisque Mrs. Eddy n'est pas présente en personne pour approuver les décisions et les démonstrations des Directeurs. Il sait que les paroles et les actes de Mrs. Eddy montrent qu'elle était absolument résolue à augmenter plutôt qu'à diminuer la présence et l'œuvre de son Église sur le plan où nous sommes, aussi longtemps qu'il semble y avoir une conscience humaine qui doive être régénérée. S'il est vraiment alerte, il sait que Mrs. Eddy exprime ce but, d'une manière explicite ou implicite, au moins dans six documents. Par exemple:
1. L'acte de fidéicommis par lequel fut établi Le Conseil Directeur de Christian Science, dix-huit ans avant le départ de Mrs. Eddy. Il y est fait allusion à la possibilité de son décès et spécifié que le corps administratif de L'Église Mère fonctionnera perpétuellement. Remarquons que cet acte ne dit pas que l'approbation de Mrs. Eddy soit nécessaire.
2. L'acte de fidécommis par lequel Mrs. Eddy organisa La Société d'Édition de Christian Science en indiquant qu'il s'agit d'une chose perpétuelle, coexistante avec L'Église Mère.
3. Le testament de Mrs. Eddy, où, ayant fait des legs à L'Église Mère, elle lègue un fonds en fidéicommis aux Directeurs « et à ceux qui leur succéderont dans leur charge, » comme elle le dit elle-même.
4. Une lettre écrite par Mrs. Eddy aux Directeurs le 27 février 1903 et qui contient ceci: « N'abandonnez jamais les Statuts ni le gouvernement confessionnel de L'Église Mère; » l'auteur indique clairement que la durée de L'Église Mère ne dépend pas de sa présence personnelle.
5. Le Manuel de L'Église Mère (Art. XXIII, Sect. 6) prévoyant qu'après le départ de Mrs. Eddy chaque église filiale continuera d'être gouvernée comme le prescrit le Manuel; ceci implique la continuité de L'Église Mère, car il ne peut y avoir de filiale sans une organisation mère.
6. L'acte translatif qui remet aux Directeurs l'immeuble N° 385, à Commonwealth Avenue, stipulant que ce sera le domicile du Premier Lecteur de L'Église Mère et de tous ceux qui lui succéderont dans cette charge, à perpétuité.
Donc, quoique Mrs. Eddy se soit naturellement réservé le droit d'approuver ou de désapprouver les décisions officielles de ses disciples tant qu'elle était avec eux en personne, elle fit bien voir que L'Église Mère doit continuer à fonctionner parce que (et c'est là pour les Scientistes Chrétiens une raison définitive) notre Leader elle-même le désirait. Elle doit fonctionner sans que Mrs. Eddy soit présente en personne, car sinon elle ne pourrait fonctionner actuellement; or notre Leader avait trop de sagesse pour exiger l'impossible, qui du reste n'est jamais légitime en droit.
C'est sur cette base inattaquable que repose L'Église Mère. Tous ceux qui ont des charges dans l'Église, tous les membres bien informés partagent ce point de vue; c'est celui de Mrs. Eddy. Par conséquent, blâmer sans raison ceux qui ont ce point de vue, c'est blâmer Mrs. Eddy. Le Scientiste Chrétien vigilant n'ignore pas cela. Il doit être assez alerte pour s'en rendre compte. Il ne faut pas qu'il oublie ou qu'il néglige son devoir envers notre Leader.
Le devoir d'être vigilant exige qu'on démasque les fausses méthodes de l'ennemi, quelle qu'en soit la forme. Ce même devoir exige qu'on découvre le séducteur qui attaque faussement les Directeurs et d'autres fidèles disciples de Mrs. Eddy, puis s'écrie que la vérité n'agit pas en chrétienne parce qu'elle le traite de menteur. N'est-ce pas ainsi que Jésus le Christ appelait les hypocrites? Le devoir d'être alerte exige une pensée claire qui puisse voir ceci: Lorsqu'on accuse le Conseil d'avoir pris certaines décisions en se fondant sur des indices qui ne sont pas suffisamment prouvés, cela veut simplement dire que le séducteur cherche à exploiter à faux la sage règle du Manuel (Art. 1, Sect. 5) qui prescrit que les Directeurs ne doivent pas rapporter les délibérations de leur Conseil. Ce même devoir exige que l'on reconnaisse l'illogisme du séducteur, lequel prétend que chacun doit pouvoir interpréter à sa manière les enseignements de Mrs. Eddy sans être jugé par qui que soit; or lui-même s'érige en juge sur le Conseil administratif dûment constitué, qui, fidèle aux exhortations de Mrs. Eddy, veut que la Christian Science soit toujours exposée dans sa pureté et son exactitude. Le devoir d'être vigilant exige qu'on démasque la fausseté de l'allégation d'après quoi le Conseil administratif punit quelquefois les Scientistes Chrétiens. Le fait est que ce Conseil, pour obéir au Manuel et parce que la nécessité s'en fait absolument sentir, doit parfois intervenir, dans l'intérêt du mouvement et pour réveiller si possible la personne imprudente qui se laisse manœuvrer par le séducteur, portant préjudice à notre Leader. Le devoir d'être vigilant exige qu'on perce à jour la duplicité du séducteur qui, attaquant notre Leader et son Conseil administratif, dit tout d'abord qu'il faut soutenir ce Conseil; puis, d'un air innocent, il insinue à quiconque veut bien l'écouter que ce soutien ne se justifie plus. Le devoir d'être vigilant exige qu'on reconnaisse ceci: Lorsque quelqu'un parle comme je le fais, ce n'est point, ainsi que le suggérerait astucieusement le séducteur, pour défendre les Directeurs et d'autres disciples éclairés qui suivent fidèlement Mrs. Eddy ou pour indiquer qu'ils ont besoin d'être défendus. La vérité a besoin non pas qu'on la défende, mais qu'on l'affirme.
Le Conseil des Directeurs représente la démonstration de Mrs. Eddy. Comme tel il subsistera et remplira son but. Chacun de ses membres fait sa démonstration individuelle. Je me permettrai même de dire que sans aucun doute, la démonstration est dans chaque cas digne d'éloges. Mais tout Scientiste Chrétien sait que les membres du Conseil et leurs progrès personnels ne peuvent servir d'argument pour ou contre la continuation du Conseil, de L'Église Mère, ou de la fidélité à notre Leader. Sur ce point-là, Mrs. Eddy a rendu impossible toute contestation. Elle a déclaré que L'Église Mère, son Conseil administratif et ses diverses branches d'activité doivent être des institutions permanentes. Elle est notre Leader et ceux qui sont fidèles la suivront.
Loin de chercher ici à défendre des personnes ou des choses qui n'en ont pas besoin, je pense à une sage parole de Mrs. Eddy, déclarant qu'un mensonge se détruit plus vite lorsqu'on proclame la vérité à ce sujet. (Voir Miscellany 130:18–19.) Quant au mensonge qui voudrait saper l'organisation de notre Église, discréditer l'œuvre des Directeurs, rendre les Scientistes Chrétiens incapables de guérir en frustrant notre Leader de son œuvre et en mettant fin à son autorité, le fait est que cette attaque est dirigée contre Mrs. Eddy même. Reconnaissons-en la nature et nous la verrons rentrer dans son néant originel. Du reste, tôt au tard, même ceux qui ont accueilli le mensonge doivent être sauvés: c'est là notre certitude légitime. En attendant, la Christian Science continuera d'avancer comme l'a prévu notre Leader, et L'Église Mère fonctionnera selon les justes décisions des Directeurs, comme l'indique le Manuel.
Mrs. Eddy était sage, elle nous a dit ce qu'il faut faire et les Scientistes Chrétiens le feront. Je cite encore une fois ses paroles: « Il sera du devoir de chaque membre de cette Église de se défendre journellement contre la suggestion mentale agressive, et de ne pas se laisser aller à oublier ou à négliger son devoir envers Dieu, envers son Leader et envers l'humanité. Par ses œuvres il sera jugé, — et sera soit justifié soit condamné. »
La réunion se termina par le chant du cantique 37, « Cité de Dieu. »