Une fillette de deux à trois ans, qu'on avait laissée seule avec ses jouets dans une chambre au premier étage, entendit soudain un bruit qui l'effraya beaucoup; elle se mit à crier, descendit l'escalier aussi vite qu'elle le put, et dit en sanglotant: « Il y a un homme là-haut! »
C'était la première fois que cette enfant était saisie de peur. Sa mère la prit dans ses bras, la serrant contre son cœur jusqu'à ce que la crainte ait diminué; ensuite toutes deux répétèrent bien des fois ces deux lignes d'un cantique, que la fillette apprit à dire toute seule:
« Les tendres bras de l'Amour
Nous protègent, nous entourent. »
Puis sa maman lui enseigna ce beau verset de la Bible: « J'ai confiance et je ne crains rien; » et quand enfin les larmes eurent fait place aux sourires, la mère et l'enfant retournèrent dans la chambre d'en haut, tout en parlant du Père céleste, de Sa présence, de Son amour protecteur.
Mais pendant plusieurs jours, l'enfant ne voulut pas monter seule à l'étage; sa mère alla donc avec elle, passant d'une pièce à l'autre, faisant remarquer toutes les choses dont on pouvait être reconnaissant — les baies ouvertes, qui laissaient entrer le soleil, la brise parfumée venant par les fenêtres ouvertes, les étoiles qui brillaient au ciel, le bienveillant rideau des ombres enveloppant la maison comme dans du velours, le calme des nuits où l'on peut entendre, mieux que pendant la journée, les sons les plus légers.
Quelque temps après, la fillette dit: « Maman, tu n'as plus besoin de venir en haut avec moi. Reste ici et chante “Bras de l'Amour,” et je monterai seule. » Après avoir écouté, elle répéta sa demande: « Chante-le encore, maman; chante-le encore! » Au bout de quelques jours, elle annonça triomphalement: « Il n'y a plus besoin de venir avec moi, maman, ou de chanter “Bras de l'Amour.” Je n'ai plus peur » — et la petite gravit vaillamment l'escalier, disant bien fort: « J'ai tonfiance et je ne trains rien, j'ai tonfiance et je ne trains rien! »
Plusieurs semaines s'écoulèrent; un jour, la mère et l'enfant étaient au premier étage lorsque celle-ci s'écria: « Voilà ce bruit! Maman, c'est l'homme qui marche! » Les sons venaient d'une caisse contenant un accumulateur électrique et pouvaient se prendre pour un bruit de pas.
La fillette est maintenant une jeune femme, mais les leçons qu'elle apprit en cette occasion sont d'une valeur inestimable; grâce au discernement, à la sympathie, elle a pu maintes fois encourager ceux qui s'effrayaient et leur apprendre à dire: « J'ai confiance et je ne crains rien. »
Notre Leader déclare avec raison (Miscellaneous Writings, p. 53): « La Science Chrétienne est simple, les enfants la comprennent facilement. »