Ceux qui cherchent à mettre en pratique les faits permanents de l'existence révélés en Science Chrétienne s'aperçoivent qu'il faut compter sur les indices spirituels et non sur le témoignage des sens matériels, trompeur et défectueux.
Même après avoir vu des guérisons accomplies grâce à cette Science, on hésite parfois à faire l'application de la vérité dans l'existence quotidienne; on renvoie la chose à un temps ou à un lieu plus favorables. Mais comme le temps et l'espace sont des conditions mentales purement relatives, le disciple remarque que son concept de l'existence se modifie par degrés; les prétendus obstacles disparaissent lorsqu'il prête l'oreille aux directions divines et recherche les faits spirituels. Il voit ainsi qu'au moins dans une certaine mesure, il apprend à compter sur Dieu.
Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, déclare, à la page 308: « Les patriarches inspirés par l'Ame entendaient la voix de la Vérité, et parlaient avec Dieu aussi consciemment qu'un homme parle avec un homme. » Ce sont là des paroles d'une profonde portée. Nous paraissent-elles abstraites, transcendantales? S'il en est ainsi, c'est parce que l'entendement mortel prête l'oreille aux pensées qui ne viennent pas de Dieu.
Pour le Christ Jésus, il était tout naturel d'écouter Dieu. Non seulement il prêtait l'oreille, mais il obéissait; en outre il faisait voir qu'en tout temps, en toute circonstance, chacun doit agir ainsi. Concernant « le berger des brebis, » il disait, en termes métaphoriques: « Les brebis entendent sa voix... et les brebis le suivent, parce qu'elles connaissent sa voix. »
Moïse entendit la voix de Dieu, qui l'instruisit et le guida; aussi put-il faire sortir d'Égypte les enfants d'Israël, qui souffraient de leur servitude; il leur fit traverser le désert pour arriver à la terre promise. D'une manière naturelle et spontanée, ce patriarche prêtait l'oreille aux commandements divins. Depuis longtemps, il avait l'habitude d'écouter la voix de Dieu, qui le conduisait. Tout d'abord — comme cela nous arrive peut-être dans des circonstances moins graves — Moïse fut surpris; et parce qu'il mettait en doute son aptitude pour une si grande tâche, il voulut même résister à l'appel divin. Mais elle était ferme et tendre la voix qui lui donna cet ordre formel: « Tu diras ainsi aux enfants d'Israël: Celui qui s'appelle je suis, m'a envoyé vers vous. » Moïse écouta, il obéit, et bientôt il put agir avec assurance.
Tels diront peut-être: « C'était fort bien pour Moïse, mais de nos jours les choses ont changé. Par exemple, un commerçant, un homme lancé dans la vie pratique, peut-il entendre la voix de Dieu au milieu des luttes et des efforts intenses? » Oui! L'agitation, la crainte, l'incertitude, le trouble ne peuvent vraiment se guérir que si l'on écoute Dieu, car ils viennent de ce qu'on a négligé ce devoir. S'il n'en était pas ainsi, comment s'expliqueraient d'une part certains actes de Jésus, qui marcha sur les flots, calma la tempête, ressuscita les morts, et d'autre part les nombreuses guérisons qu'accomplit la Science Chrétienne, réfutant les pseudo-lois de la matière? Jésus n'a jamais dit qu'en face d'une situation pénible, on doive se sentir impuissant, ou que la compréhension spirituelle ne s'applique pas à la solution de tous les problèmes. Au contraire, il enseignait que « tout est possible à Dieu. »
Lorsque Paul et Silas furent mis en prison, ils écoutèrent l'Entendement divin, ils reconnurent que Dieu est le seul pouvoir; et cette attitude s'avéra pratique, car ils furent délivrés. Ceci ne devrait pas nous sembler extraordinaire. Les apôtres prouvaient que la prétendue force physique ne peut résister à la compréhension spirituelle. Seule la vraie loi — celle de Dieu — exprime le pouvoir spirituel.
Chacun peut se poser les questions suivantes: « Les enseignements de Jésus ont-ils pour moi une portée pratique? Est-ce que je me conforme aux règles qu ils établissent? Est-ce que je comprends que ses œuvres, loin d'être miraculeuses au sens habituel du terme, étaient d'accord avec le Principe immuable et fondamental? Suis-je prêt à obéir au commandement de Jésus, d'après lequel quiconque veut le suivre doit accomplir aussi ces œuvres? »
Comme nous le savons, lorsque Jésus fut baptisé la voix de Dieu se fit entendre et dit: « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection. » Il est clair que Dieu, l'Entendement infini existant par soi-même, ne peut être privé de Son expression. La pure conscience de Jésus entendait naturellement la voix de Dieu et ne s'en étonnait point; et c'est notre privilège — notre droit de naissance — d'apprendre à écouter Dieu, puis d'obéir à Sa loi, en pensant d'une manière chrétiennement scientifique.
Ce n'est point par les sens physiques que les enfants de Dieu entendent Sa voix. La Science Chrétienne enseigne et prouve que les vrais sens sont spirituels. Dans Science et Santé, nous trouvons cette déclaration (p. 486): « La vue, l'ouïe, tous les sens spirituels de l'homme, sont éternels. On ne peut les perdre. Leur réalité et leur immortalité sont dans l'Esprit et dans la compréhension, non dans la matière, — d'où leur permanence. »
Jésus possédait l'ouïe spirituelle qui lui permettait d'écouter constamment son Père-Mère Dieu. Ainsi, pas à pas, il put reconnaître les merveilles de la réalité, la création spirituelle de Dieu, qui restent cachées au sens matériel.
Saint Jean vit les nouveaux cieux et la nouvelle terre — l'univers de l'Esprit; et ce fait illustre également la réalité du sens spirituel. La Science Chrétienne nous a révélé que la vision donnée à l'apôtre représente une possibilité présente, normale; mais il faut pour cela que la pensée se spiritualise, qu'on écoute Dieu et qu'on accepte seulement ce qui témoigne de Sa présence.
    