Parfois les nouveaux membres d'une église filiale demandent: « Comment au juste faut-il faire son travail métaphysique pour l'église? » Ce travail n'a rien de mystérieux; spirituellement mental, il correspond à la prière pure et simple. C'est la prière de la foi qui comprend Dieu, Sa totalité, Son amour. Mais la prière comporte aussi les actions de grâces, elle adresse à Dieu la reconnaissance et les louanges qui Lui sont dues. Bénissons Dieu de la protection accordée à l'église et des progrès accomplis, et n'oublions pas de remercier aussi les bons travailleurs qui servent fidèlement notre Cause. La louange sincère, les actions de grâces s'adressant à Dieu, sont une des formes les plus saintes de la prière, car elles reconnaissent la présence du bien céleste.
C'est dans le penser individuel que chacun s'approche de Dieu. Pour le travail concernant l'église, il ne saurait y avoir de règles rigides; mais certaines qualités sont indispensables. Il faut tout d'abord un grand amour pour la Cause de la Science Chrétienne, amour ayant sa source dans une sincère gratitude pour les bénédictions reçues; deuxièmement, le pur désir d'aider à servir cette grande Cause; troisièmement, le sacrifice librement consenti du temps et des efforts nécessaires. Enfin, une autre condition des plus importantes, c'est la prière faite chaque jour avec ferveur et consécration dans l'intérêt de l'église et de son activité. Cette prière se fonde sur la réalisation bien nette du gouvernement par le divin Principe, jointe à la négation ou au rejet de toutes les suggestions agressives qui prétendent renverser le gouvernement de Dieu.
Dans le Manuel de L'Église Mère, notre révérée Leader a clairement indiqué notre devoir sous ce rapport; en effet, à l'Article VIII, Section 6, sous la rubrique « Vigilance concernant le Devoir, » nous lisons ceci: « Il sera du devoir de chaque membre de cette Église de se défendre journellement contre la suggestion mentale agressive, et de ne pas se laisser aller à oublier ou à négliger son devoir envers Dieu, envers son Leader et envers l'humanité. »
La vigilance et le bon travail mental marchent de pair. Le premier devoir, c'est de se protéger contre les suggestions agressives du mal. Alors le disciple ne se laissera pas aller « à oublier ou à négliger son devoir envers Dieu, envers son Leader et envers l'humanité »— devoir impliquant à coup sûr la protection de la Cause, et par conséquent le travail à faire pour l'église filiale dont on est membre.
L'obéissance à cette règle est une source de bienfaits pour chacun de nous, pour notre mouvement et notre propre église filiale. Remarquons les instructions précises que contient cette règle protectrice. Le Manuel nous dit de nous défendre contre la suggestion mentale agressive, et ceci nous oblige à bâtir un solide rempart contre le magnétisme animal, c'est-à-dire le mal. Naturellement, en faisant cela, il est toujours bon de s'assurer qu'on affronte non pas un diable mystérieux et redoutable, mais seulement de faux concepts mortels, l'ignorance de Dieu, les doutes, les craintes. Adoptons comme base l'unique Entendement, tenons-nous sur ce terrain sacré, et nous pourrons prouver le néant du mal sous toutes ses phases. Manier ainsi l'erreur, c'est une admirable protection contre les fausses suggestions — manque de temps, paresse mentale, temporisation, apathie — qui nous empêcheraient de faire chaque jour notre devoir. Nous sommes tous plus ou moins aux prises ces caractéristiques erronées, et pour les vaincre il faut souvent de vigoureux efforts mentaux.
Nous voyons donc que le travail métaphysique qui doit être fait pour l'église comprend le « oui » et le « non, » l'affirmation de ce qui est spirituellement vrai et le rejet du mensonge.
Sans doute est-il bon de se réserver au début de la journée le temps nécessaire pour ce travail; mais on ne peut lui assigner d'étroites limites, car pour protéger l'église il faut être prompt « dans la prière. » En vérité, la vigilance marche de pair avec le travail de protection. Qu'elle vienne à nous par la bouche d'autrui ou qu'elle se présente subtilement à notre propre conscience, la pensée fausse doit être détruite avant qu'elle puisse essayer de nuire ou de détruire. S'agit-il de critiques? Si elles ne sont pas constructives, la guérison doit se faire dans notre propre pensée, et nous constaterons probablement que nous avons contribué à guérir la situation. Si la critique est constructive, d'une manière générale il vaut mieux en faire part directement à la personne en cause, pour favoriser la guérison; et les chrétiens actifs et sincères apprécieront cette assistance.
Nous pouvons aussi aider l'église et ses membres en jugeant « selon la justice, » sans jamais envisager comme une question personnelle les changements qui surviennent, soit dans les comités soit ailleurs; nous supposerons que les membres du conseil et des comités n'ont en vue que le bien de l'église, qu'eux aussi prient avec consécration pour être guidés et pour ne pas admettre dans leur travail l'élément personnel. Savoir cela nous mettrait à l'abri des déceptions et ferait du bien à chacun. Manier l'erreur de cette façon, c'est assurément faire un bon travail mental pour l'église.
Une chaîne n'est pas plus forte que ses anneaux; de même, l'église n'est certes pas plus forte que le dévouement de ses membres, leur assiduité à la prière, leur travail désintéressé, qui en dernière analyse se mesurent à leur amour pour la Cause de la Science Chrétienne. Touchant cette question si importante, tel dira peut-être: « Naturellement, je déclare tous les jours la vérité au sujet de l'église! » Mais devrait-on se contenter d'énoncés superficiels? En travaillant pour l'église, il y a beaucoup de vérité à connaître, beaucoup d'erreur à nier. Posons-nous cette question: « Que signifie pour moi connaître la vérité au sujet de l'église? » Pour nous aider à y répondre, nous avons la lumineuse définition que notre Leader donne à la page 583 de Science et Santé, où elle dit concernant le terme « Église »: « La structure de la Vérité et de l'Amour; tout ce qui repose sur le Principe divin et en procède. » Voilà la plus haute vérité qu'on puisse connaître au sujet de l'Église, celle qui nous donne une base parfaite pour notre travail mental.
Mais nous ne pouvons nous en tenir là. Examinons le second paragraphe qui complète cette définition et mettons-le en pratique: « L'Église est cette institution qui donne des preuves de son utilité et que l'on trouve ennoblissant la race, réveillant de ses croyances matérielles la compréhension endormie jusqu'à comprendre les idées spirituelles et la démonstration de la Science divine, chassant ainsi les démons, ou l'erreur, et guérissant les malades. » Si nous nous pénétrons suffisamment de ces faits, nous pouvons continuer notre travail sur la base de la vraie Église, en comprenant que le divin Principe la gouverne, la guide et veille sur elle. Nous saurons aussi que le pèlerin lassé trouvera le chemin de notre église et que rien ne peut l'en empêcher. Grâce à la prière fervente, nous semons la semence de la Vérité et nous comprenons que « Dieu... donne l'accroissement. » Aux cultes du dimanche et du mercredi, cette invitation de Jésus devrait toujours remplir notre conscience: « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous soulagerai. »
Les Actes des Apôtres nous apprennent que le Saint-Esprit vint sur les disciples alors qu'ils « étaient tous réunis. » Nous y lisons en outre que grâce au pouvoir de l'Esprit, le même jour trois mille personnes environ se joignirent à l'église. Si nous pouvons être « tous réunis » dans le saint lieu de la prière, protégeant notre église et lui faisant du bien, nous verrons se remplir les places vides.
Lorsque nous travaillons mentalement pour l'église, l'amour qu'a fait naître dans nos cœurs la Science Chrétienne — le grand amour de Dieu reflété par les Siens — entoure l'église et sa multiple activité. Élevant nos pensées au-dessus de tout ce qui prétend faire du mal, revendiquant la protection de la Vérité, de l'Amour, nous soutenons vraiment l'église et ses œuvres, nous fortifions les mains des bons travailleurs. Consacrer notre temps, nos pensées, nos labeurs au service de Dieu, n'est-ce pas la seule chose qui nous satisfera?