Dans la troisième Épître de Jean, nous lisons ceci: « Je n'ai pas de plus grande joie que d'apprendre que mes enfants marchent dans la vérité. » Avec quelle promptitude disparaîtraient les déceptions, le malheur, le mécontentement, si la vérité dont s'inspire cette déclaration était généralement comprise et appliquée dans les affaires humaines! Car nous avons là un concept de la joie bien différent de ce que le monde croit être la joie et le bonheur. L'apôtre associe la joie avec la vérité. Le Scientiste Chrétien ne tarde pas à apprendre que la joie et la vérité marchent toujours la main dans la main: elles sont inséparables.
Quelle est donc cette vérité qui apporte à nous-mêmes et aux autres une joie certaine, une paix durable? C'est la vérité concernant Dieu, Son amour illimitable, Sa bonté sans bornes, Son immutabilité éternelle. C'est ce fait scientifique révélé par Jésus-Christ et par la Science Chrétienne: Dieu est non seulement le créateur ou la cause de l'univers, mais le Père-Mère infini, plein de tendresse et de miséricorde envers chacun de Ses enfants. Cette paternité et cette maternité divine, cet Amour immense, embrasse tout être; aucune idée ne saurait se trouver en dehors de cette présence qui inclut tout.
La vie spirituelle est l'expression spontanée de l'Amour; et l'Amour veille sur chacune des manifestations de la Vie. Les idées qui constituent la création véritable ne peuvent jamais être séparées ou détachées de cet Amour sans bornes, qui soutient et maintient toute réalité dans l'harmonie et la perfection immaculée.
La vraie joie vient non des sens, des émotions humaines ou des prétendus plaisirs matériels, mais d'une compréhension de la vérité de l'être. Dans son livre de texte, Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy dit (p. 304): « L'harmonie est produite par son Principe, est gouvernée par lui et demeure avec lui. » Puis elle déclare: « Le bonheur de l'homme n'est donc pas à la merci du sens physique. » L'Amour divin est le Principe infini de l'univers; ainsi quand nous vivons, pensons et agissons conformément à l'Amour divin,— au bien infini,— notre joie est certaine, notre succès permanent et notre bonheur ininterrompu.
C'est toujours par l'obéissance à la loi que le monde a reçu le bien. Le musicien obtient l'harmonie en obéissant aux lois de la musique; le mathématicien obtient une solution correcte en obéissant aux lois des mathématiques; de même, à mesure que nos pensées et nos vies se conforment à l'Amour, au divin Principe, nous obtenons la paix et la joie qu'apporte toujours l'obéissance envers Dieu.
Les circonstances ou les lieux sont impuissants à nous ravir la joie et la satisfaction véritable. Le Psalmiste écrit: « Il y a des délices à ta droite pour toujours. » Dieu est partout, Sa loi opère où que ce soit. Donc la source de la joie est toujours proche. Celui qui dans sa vie obéit à Dieu n'a point à changer de place pour trouver l'harmonie et la joie. Sa joie l'accompagne, car elle est dans son propre cœur et par conséquent toujours avec lui. Le Scientiste Chrétien constate que sa joie n'est point limitée par le milieu ou les circonstances, mais qu'elle dépend de sa propre spiritualité, de la pureté de son cœur et de sa gratitude incessante envers Dieu. Le cœur plein d'amour est un cœur pur, joyeux, paisible; et le cœur qui manifeste la douceur et l'obéissance est toujours satisfait. En suivant le chemin de la probité et de la spiritualité, en marchant avec Dieu dans l'humilité et la sincérité, nous avons pour compagnon le contentement véritable; et notre chemin aboutit à des joies plus grandes et à des résultats plus saints.
La vraie joie n'est point négative ou statique, mais active et dynamique; loin d'être passive, elle est énergique; elle n'est jamais stationnaire, mais s'avance vers des succès plus décisifs; elle n'est ni égoïste ni bornée, mais large et expansive; elle n'est nullement limitée, mais universelle. Nous apprenons bientôt que plus nous exprimons d'amour envers autrui, plus notre existence s'enrichit et s'ennoblit. La vraie joie ignore les restrictions et les entraves. L'égoïsme et la joie n'ont aucun point de contact, tandis que l'amour sincère et le bonheur vont toujours de compagnie et parlent la même langue.
Le vrai Scientiste se réjouit des progrès d'autrui autant que des siens, car dans chaque expression du bien il voit l'activité de l'unique bien infini, qui brille dans toute la création divine. Assurément, le disciple qui suit la voie du service marquée par Christ,— qui s'oublie soi-même et se souvient de Dieu,— hérite les fruite de cette promesse: « Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie demeure en vous et que votre joie soit parfaite. »
