Je me tenais debout, isolé dans la foule
Qui se pressait alors autour de notre Maître.
Sur le seuil d'une porte lui-même était assis;
Des enfants l'entouraient; et son geste d'amour
Bénissait tendrement le plus petit d'entre eux,
Blotti sur ses genous, certain d'un bon accueil,
Et sans crainte devant la censure sévère
Des disciples voulant écarter les intrus.
Tous ces regards naïfs, tous ces grands yeux candides
Sondaient les profondeurs d'une calme tendresse
Avec des cris de joie; car les petits enfants
Aiment à rencontrer un compagnon de jeu,
Un véritable ami qui puisse les comprendre.
Entourant de ses bras ce joyeux petit monde,
Jésus leva les yeux et se prit à parler
Du ciel et de l'amour de son Père, disant
Que le royaume est pour ceux-ci, et que leurs anges
Voient toujours la face de Dieu, dans l'innocence
Et la pure sérénité.
Or, tandis qu'il parlait, tous nous paraissions être
Non de tristes pécheurs, endurcis dans le mal,
Portant le lourd fardeau des nombreuses années,
Des espoirs envolés et de la solitude,
Mais d'innocents enfants que le Père connaît,
Libres comme l'oiseau et purs comme la neige.
Jésus alors parla d'une brebis perdue,
Égarée au désert, errant à l'aventure
Au milieu des épines et près des noirs fourrés
Où les loups ravisseurs se jettent sur leur proie;
Il montra le berger partant seul dans la nuit,
Cherchant sans se lasser la brebis égarée
Que son amour fidèle enfin retrouvera;
Et le tendre berger en aura plus de joie
Que de tout son troupeau dans l'ombre du bercail.
“Ainsi le veut mon Père: aucun de ces petits
Ne doit être oublié ni périr au désert.”
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