“Et, sur votre route, prêchez et dites: Le royaume des cieux est proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, nettoyez les lépreux, chassez les démons.” Ces paroles rapportées au dixième chapitre de l'Évangile selon saint Matthieu furent adressées par Jésus aux douze disciples qu'il envoya aux “brebis perdues de la maison d'Israël.” Quelle mission étendue était celle du Maître! Quelle mission devint celle de ses disciples immédiats, et plus tard, celle de ses imitateurs pour tous les temps! Jésus n'a pas demandé à ses disciples de faire quoi que ce soit qu'il n'avait fait lui-même. Il avait guéri “toutes sortes de maladies et d'infirmités parmi le peuple,” y compris la lèpre et la démence; il avait détruit le désir de pécher, il avait ressuscité les morts. Les disciples avaient été témoins des guérisons; et lorsque les douze furent envoyés, ainsi que le dit la narration, le pouvoir leur fut donné de faire précisément les choses qui, selon le sens humain, étaient miraculeuses.
D'où venait le pouvoir qui permit à Christ-Jésus, et plus tard, à ses disciples, de guérir la maladie et le péché? Mrs. Eddy répond à cette question à la page 141 de Science et Santé avec la Clef des Écritures en ces termes: “En guérissant les malades et les pécheurs, Jésus élabora le fait que la manifestation de la guérison est la conséquence de l'intelligence du Principe divin et de l'esprit du Christ qui gouvernait le Jésus corporel.” Le Maître comprit, avec une intelligence merveilleusement claire, que la nature de Dieu est la cause de toute réalité; il comprenait donc tout aussi clairement la nature de la réalité elle-même, y compris l'homme véritable. Cette compréhension spirituelle, conjointement avec l'esprit-Christ qui animait sa vie entière, lui permit de voir si parfaitement l'irréalité de tout ce qui est dissemblable à Dieu, le bien, que la fausse croyance au mal,— quelque forme que celui-ci ait semblé prendre en s'approchant de lui,— se détruisait d'ordinaire instantanément.
Pour avoir pu faire ce que Jésus fit, ses disciples immédiats doivent avoir possédé dans une mesure la compréhension et l'esprit-Christ qu'il possédiat; et l'on peut en dire autant de tous ceux qui, par son système, guérissent les malades et les pécheurs ces derniers jours, près de deux mille ans après l'époque du grand Métaphysicien. Telle est la situation du Scientiste Chrétien; car la Science Chrétienne éclaire l'étudiant sur la nature du Principe divin, lui donne une compréhension de Dieu et de la réalité, lui permet de distinguer entre l'homme réel et le faux concept mortel de l'homme, et le prépare ainsi à guérir la maladie et la péché exactement de la même façon que le firent Jésus et ses disciples. La Science Chrétienne a établi la guérison-Christ parmi les hommes.
A la page 347 de Science et Santé, Mrs. Eddy écrit: “Le Christ, l'idée spirituelle ou vraie idée de Dieu, vient aujourd'hui comme jadis, prêchant l'évangile aux pauvres, guérissant les malades et chassant les maux.” Ainsi, les vraies idées spirituelles ont le pouvoir de détruire les concepts érronés ou faux qui causent la souffrance humaine. Évidemment, alors, en cas de maladie, le faux concept qui est apparemment l'auteur du mal devra être découvert, et le néant devra en être déclaré, et la vérité,— la vraie idée spirituelle,— devra être établie à sa place. Ceci constitue la guérison. Mais il ne faudrait jamais oublier que l'esprit-Christ est un facteur indispensable dans ce travail. Sans cela, l'effort de guérir serait grandement, sinon tout à fait, un effort intellectuel, et pourrait être entrepris,— vainement, bien entendu,— par ceux dont la vie n'était en aucune façon conforme à la norme chrétienne de la droiture dictée par Jésus dans son Sermon sur la Montagne.
Il y a un devoir sacré qui s'impose aux Scientistes Chrétiens: la Science Chrétienne leur a appris le système de guérison spirituelle,— la guérison-Christ,— et il leur rest à conserver la pureté de ce système sacré. Et ceci entraîne une vigilance constante relative à la pensée, à la parole et à l'action. Notre Leader dit à la page 456 de Science et Santé: “Tout manque de droiture, tant dans votre théorie que dans votre pratique, décèle une profonde ignorance de la méthode de la guérison-Christ;” et un peu plus loin elle dit: “C'est la Vérité qui accomplit le travail, et il faut à la fois comprendre le Principe divin de votre démonstration et y rester fidèle.” Bien des fois dans ses écrits Mrs. Eddy montre que ceux qui s'engagent à guérir les malades comme le Maître avait enseigné à le faire, doivent agir avec honnêteté, en théorie comme en pratique. Il est donc nécessaire que tout étudiant de la Science Chrétienne s'examine à des intervalles fréquents pour savoir où il en est au point de vue spirituel, soit en théorie soit en pratique; car, en ce faisant, il découvrira ses points faibles et les fortifiera.
Tous ceux qui veulent réussir à appliquer la guérison-Christ aux divers maux qui tourmentent l'humanité, devront porter le vêtement du Christ, de la Vérité. Puissions-nous, dans notre travail, nous rappeler les paroles que Jésus adressa aux onze disciples après sa résurrection,— lui qui a porté la robe sans couture,— puissions-nous nous rappeler ces paroles qui faisaient allusion au Christ, à la Vérité, dont il possédait une si grande mesure: “Toute puissance m'a été donnée dans le ciel et sur la terre.”
