Que c'est agréable de flâner à travers champs et sentiers après un jour de pluie! Le soleil, ranimant le paysage, augemente la joie que manifeste de tous côtés la terre rafraîchie et égayée. Chaque brin d'herbe semble appeler notre attention sur sa vigueur et sa fraîcheur, tandis que, au-dessus de notre tête, les feuilles et les arbres nous font un signe et nous saluent de leur brillant satin vert. Çà et là un oiseau gazouille et pépille, ou fait entendre son joyeux chant venant du cœur, un chant qui semble particulièrement gai. Et pourquoi pas? L'endroit où il se baigne de préférence n'a-t-il pas été nettoyé et ne s'est-il pas rempli? Et la terre n'est-elle pas renouvelée?
C'est à un moment de renouvellement de ce genre qu'un matin l'auteur de ces lignes se rendit compte, plus que jamais, de la beauté et de la vérité de ces versets du cinquante-cinquième chapitre d'Ésaïe qu'elle aime tant: “De même, en effet, que la pluie et la neige, une fois descendues des cieux, n'y retournent pas avant d'avoir arrosé et fécondé la terre et d'en avoir fait pousser les germes, pour donner de la semence au semeur et du pain à celui qui mange, ainsi en est-il de ma parole: une fois qu'elle est sortie de ma bouche, elle ne revient pas à moi sans effet, sans avoir réalisé ce que j'ai voulu et accompli l'œuvre pour laquelle je l'ai envoyée.” Elle accomplira “l'œuvre!”
Au moment où ces versets revinrent à la mémoire, il s'était vraiment accompli beaucoup de choses selon le sens humain. Pendant bien des semaines il y avait eu peu ou point de pluie, et l'herbe des pelouses et des champs s'était flétrie et avait séché. Les arbres, aussi, dépérissaient, et les jardins demandaient des soins supplémentaires. Finalement il y eut une nuit de pluie, mais au bout de quelques heures de chaleur et de soleil, les choses semblaient n'avoir aucunement changé. Alors de petites averses se suivirent par-ci par-là pendant près d'une semaine, mais selon toute apparence, les choses ne poussaient guère mieux, jusqu'à ce qu'il y eût trois ou quatre jours de grande pluie. La transformation fut merveilleuse,— inspiratrice! Les pelouses et les champs étaient devenus d'un vert émeraude; les arbres et les jardins étaient dans la joie; et au bord de la route les tiges de framboises penchant la tête offraient leurs perles de fruit d'un rouge vif. “Ainsi en est-il de ma parole:” elle accomplira l'œuvre.
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