Les hommes ont généralement considéré la position d'officier comme la chose la plus désirable. Ayant été revêtue d'autorité et d'honneur, cette position leur a paru capable de conférer certains pouvoirs qu'on ne pourrait obtenir dans des situations moins importantes. Certaines positions ont souvent attiré les hommes parce qu'elles donnent le prestige du monde, parce qu'elles sont souvent accompagnées d'un privilège personnel, d'un avantage personnel, d'un gain personnel. Tout ceci c'est considérer la question du point de vue purement humain,— du point de vue de désirs et de desseins purement égoïstes.
Aujourd'hui le monde est en possession de bien des positions remplies par des hommes qui y travaillent pour le bien d'autrui,— par des hommes qui reconnaissent que nul ne devrait jamais accepter une fonction d'officier sans reconnaître qu'en ce faisant il prend sur lui la responsabilité de servir. Néanmoins, il en est relativement peu qui aient appris à suffisamment se protéger contre les croyances mesmériques ordinaires relatives aux fonctions d'officiers pour permettre que le service désintéressé,— et cela seul,— régisse leurs desseins et leurs activités.
La Science Chrétienne dévoile le chemin qui mène au désintéressement parfait. Elle révèle le moyen en vertu duquel tous les efforts seront si bien purifiés que partout où l'on sera appelé à servir,— que ce soit dans la situation la plus humble ou la plus élevée,— on pourra y être si bien gouverné par Dieu que, tandis qu'on ne cherchera jamais son honneur personnel, on honorera, au contraire, non seulement la position où l'on sera appelé, mais on honorera aussi Dieu par chacune des pensées et chacun des actes désintéressés que l'on manifestera.
Peut-être ne trouvera-t-on nulle part de meilleure opportunité de purifier de tout égoïsme ses désirs, ses pensées et ses actions, qu'en remplissant la position d'officier dans une Église du Christ, Scientiste. On devrait être plein de respect et d'humilité à la pensée seule d'y être appelé. Puisque c'est dans l'organisation de l'église que la protection de la Cause de la Science Chrétienne est assurée, en acceptant une position d'officier d'église, on accepte la responsabilité de faire tout son possible pour favoriser les intérêts de cette Cause. Être choisi pour ces fonctions d'officier, c'est donc être appelé à démontrer la réflexion de la sagesse, de l'intelligence et de l'amour divins, aussi complètement que l'on est capable de le faire.
Il est donc facile de voir qu'il faudrait que les membres de l'Église du Christ, Scientiste, fassent beaucoup de travail mental avant de se rendre aux réunions où doit se faire l'élection des officiers de l'église. Il est, sans aucun doute, très important de choisir ceux qui sont le plus capables de remplir les positions; et comment cela peut-il se faire à moins que les membres ne soient disposés à être gouvernés par Dieu dans leur manière de penser? Nul ne contestera le fait qu'il devrait être permis à l'unique Entendement de régner; et comment ceci pourra-t-il se faire à moins que chaque membre ne chasse de son propre penser les prétentions à l'orgueil personnel, aux préférences personnelles. à la jalousie. à la rivalité?
Si tous les membres venaient aux réunions de l'église ayant leurs pensées purifiées de la croyance à beaucoup d'entendements, de telle sorte que leur foi dans le gouvernement de l'Entendement divin soit suprême, combien ils se fieraient à ce que Dieu les dirige parfaitement, tant eux-mêmes que tout autre! S'ils n'avaient pas quelque intérêt personnel, quelque détermination préconçue d'élire certaines personnes qui, à leur avis, seraient désirables, la loi parfaite de la sagesse divine régnerait, et les officiers qui seraient le plus propres à conduire les affaires de l'église à ce moment-là seraient certainement choisis.
Avec une pensée aussi désintéressée, il n'y aurait pas non plus de crainte d'être ou de ne pas être appelé à s'acquitter de quelque fonction. Ayant confiance en l'omniprésence de la Vérité et de l'Amour divins, on se verrait en tant que serviteur de Dieu. On ne sentirait pas le besoin de retirer son nom, de crainte d'être appelé à rendre des services que l'on ne voudrait pas entreprendre; on n'attendrait pas non plus avec anxiété, dans la crainte de ne pas être appelé à quelque fonction à laquelle aspirait le cœur non purifié, convoitant une place ou un pouvoir personnels.
Une pensée si désintéressée n'est-elle pas un des moyens qui avanceront la venue de ce jour de Pentecôte lorsque, comme autrefois, “ils étaient tous ensemble dans le même lieu” et “furent tous remplis du Saint-Esprit”? Nous prouverons alors, ainsi que nous le dit notre Leader à la page 583 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, que l'“Église” est vraiment “la structure de la Vérité et de l'Amour; tout ce qui repose sur le Principe divin et en procède.”
