Mrs. Eddy a maintes fois fait ressortir que l'idée juste a le pouvoir de détruire les croyances erronées. Elle appuie fortement sur la réalité de la première et sur l'irréalité des dernières. Se rendant compte de la nécessité de distinguer nettement ce qui est vrai d'avec ce qui est faux, elle demande à la page 88 de Science et Santé avec la Clef des Écritures sous la rubrique: “Les illusions ne sont pas des idées”: “Comment peut-on distinguer les idées véritables d'avec les illusions?” Elle répond: “En remontant à l'origine de chacune. Les idées sont des émanations de l'Entendement divin.” Et elle dit que les pensées qui naissent du soi-disant entendement mortel ne sont autre chose que des croyances matérielles mortelles. C'est ainsi que nous est présenté ce qui semble être la lutte entre les idées, les vérités et leurs contrefaçons,— croyances erronées de l'entendement mortel, qui n'ont de réalité aucune, parce qu'elles ne sont pas de Dieu.
Le praticien de la Science Chrétienne se trouve face à face avec la tâche de convaincre celui qui est dans le besoin, que l'erreur n'a pas de réalité, que la discordance, sous quelque aspect qu'elle semble se présenter, n'est pas de Dieu, que par conséquent elle n'est pas vraie, et qu'il faut l'éliminer en la remplaçant par la vérité. On ne saurait s'attacher à la fois à l'idée véritable et à un faux concept. Si on accepte l'une c'est à l'exclusion de l'autre. Aussi, pour mettre l'harmonie à la place de la discordance, il faut que l'idée juste renverse la fausse croyance. La signification étendue de ce procédé ne sera peut-être pas facilement comprise. Il a une importance extraordinaire, car il n'entraîne rien de moins que la régénération complète de la conscience, la transformation de notre mode de penser, grâce à laquelle on arrive au royaume des cieux et à la vie éternelle.
Christ Jésus a déclaré positivement: “Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie.” Les paroles communiquent des idées, et ces paroles communiquent des idées divines qui, une fois que nous les avons acceptées et faites nôtres, nous font entrer dans l'état véritable de l'homme, dans la vie éternelle et dans la félicité perpétuelle. Aussi combien le choix devient-il une tâche importante, si nous voulons être certains que les pensées que nous nourrissons soient justes et qu'elles aient de la valeur. La direction de notre vie repose entièrement sur le choix de nos pensées. Si nous n'entretenons dans la pensée que des idées divines, des émanations de Dieu, des pensées qui se rapportent exclusivement à la réalité et à la vérité de l'être, nous poursuivons sans cesse la bonne direction, et le chemin s'ouvrira constamment vers des vues nouvelles et plus élevées de la Vérité. Si, au contraire, nous nous attachons à ce qui est faux, aux croyances de l'entendement mortel, nous nous permettons d'être fortement déçus, car nous acceptons ce qui est faux comme si c'était vrai; nous sommes ainsi cause de notre propre perte.
Les mortels n'aiment à être trompés en rien. De tous les sujets importants, celui sur lequel ils aiment le moins à être trompés, c'est la vie et Dieu. Combien nous devrions être reconnaissants de ce que la Science Chrétienne ait fait une distinction si claire entre la vérité et l'erreur, entre le réel et le faux. Si les mortels demeurent dans un état de déception, c'est en raison de l'ignorance, de la mauvaise volonté qu'ils montrent à changer de la matière à l'Esprit, ou bien, c'est parce qu'ils préfèrent l'erreur à la vérité. Les malades souffrent parce qu'ils tiennent à quelque fausseté comme si elle était vraie; ils acceptent le témoignage du sens mortel comme étant véritable et digne de confiance. Mais quand l'idée divine remplace la fausse croyance, la maladie est guérie. Pourquoi? Parce que cette dernière n'est qu'une illusion, qui disparaît lorsqu'on applique les faits de l'être. Mais il faut que la vérité soit appliquée, mise en pratique par celui qui souffre ou par un autre,— par quelqu'un qui est convaincu de l'irréalité du mal et de la toute-puissance du bien. Cette application constitue la pratique de la Science Chrétienne, et son efficacité dépendra de la clarté de la vision du praticien et de la bonne volonté que l'affligé mettra à changer la fausse croyance contre le fait spirituel. Le moyen qu'emploie le praticien n'a trait qu'à la vérité, à l'idée-Christ, aux vérités de l'Être.
Le traitement de la Science Chrétienne peut faire agir la Toute-puissance divine sur ce qui semble être la discordance. Il est soutenu par l'omnipotence, et invoque l'omnipotence proportionnellement à la foi et à la compréhension du praticien, qui a affaire aux idées divines, au Christ guérisseur,—émanation de la Vie et de l'Amour. La certitude de la justesse de l'affirmation de la vérité qu'il emploie, mêlée à la foi absolue en l'omnipotence du bien, transformera chez celui qui souffre la croyance erronée à la réalité du mal en une réalisation actuelle de l'harmonie, de l'harmonie qui est la santé permanente.
Le pouvoir qu'a la vraie idée de renverser la croyance erronée est incommensurable. Quelle que soit l'étendue de la manifestation de l'erreur, quelque effrayante que soit son apparence, elle est détruite par l'intermédiaire de la compréhension et de la bonne application de la puissance infinie de Dieu. En ayant un sens erroné, en négligeant de mieux saisir la vérité et l'actualité du bien, nous limitons l'étendue de la manifestation de la puissance divine. A mesure que notre perception deviendra plus claire, notre capacité de prouver la domination de l'homme augmentera, jusqu'à ce que les idées divines seules occupent la pensée. Mrs. Eddy, notre Leader, fait, concernant le pouvoir extraordinaire qu'a la pensée juste, une affirmation significative à la page 9 de Rudiments de la Science Divine: “Le pouvoir spirituel d'une pensée scientifique et juste, sans qu'il y ait un effort direct, un argument oral ou même mental, a souvent guéri des maladies invétérées.” Que notre faculté de prouver la puissance de Dieu sera grande lorsque l'on considérera l'idée juste comme seule vérité.
