Peu de sujets sont plus généralement examinés et discutés, aujourd'hui, que ne l'est celui de la fraternité des hommes. Le monde entier accepte la conclusion que cette fraternité est un fait, et la plupart des hommes sont prêts à admettre que, si l'on pouvait la reconnaître et la démontrer du point de vue de l'Amour universel, le plus grand nombre des problèmes terrestres seraient en voie d'être résolus favorablement. Malgré cette opinion générale, il semble encore exister parmi les hommes plus ou moins de scepticisme concernant la possibilité de démontrer pleinement un jour la vraie fraternité. Cependant il n'en est pas ainsi des Scientistes Chrétiens, qui voient dans l'organisation de leur église, non seulement une porte ouverte à la réalisation du ciel où chacun aimera son prochain comme lui-même, mais aussi la méthode dont la mise en pratique permettra à tous d'y entrer.
Mrs. Eddy nous en donne l'assurance lorsqu'elle écrit, à la page 467 de “Science et Santé avec la Clef des Écritures”: “Il faudrait bien comprendre que tous les hommes ont un Entendement, un Dieu et Père, une Vie, une Vérité et un Amour. L'humanité deviendra parfaite dans la mesure où ce fait sera manifeste, les guerres cesseront et la vraie fraternité des hommes sera établie;” tandis qu'à la page 318 de “Miscellaneous Writings,” elle rend cette assurance doublement certaine, lorsqu'elle dit: “Le mien et le tien sont des termes désuets dans la Science Chrétienne absolue, dans laquelle et par laquelle la fraternité universelle des hommes est exposée et demande à être démontrée.”
Il est incontestable que notre Leader a clairement présenté le fondement de la fraternité universelle, quand elle affirme que “tous les hommes ont un Entendement.” Lorsqu'elle fait remarquer aussi que “le mien” et “le tien” sont des termes qui n'existent pas dans la Science Chrétienne, elle indique tout aussi clairement ce que la démonstration de la fraternité exige de chacun de nous. Dans l'organisation de notre église, chacun a le grand privilège de prendre part à cette œuvre. C'est là que chacun peut apprendre, dans les circonstances les plus favorables, comment on peut effacer tout sentiment du "mien et du tien," et confier toutes choses à Dieu, absolument et complètement. Tel est le problème que chacun doit résoudre. Chacun devra apprendre, un jour ou l'autre, à se confier lui-même et autrui au gouvernement du seul Entendement parfait. Il faut que chacun reconnaisse que Dieu seul en sait assez long pour le gouverner, lui et tous ses frères.
Ayant fortement à cœur la prospérité de la Cause de la Science Chrétienne, chacun des membres de cette organisation se trouvera face à face, dans sa solution des problèmes de l'église, avec les diverses phases de la croyance humaine. Il y rencontrera l'occasion de combattre et de vaincre, dans son propre penser et dans sa propre vie, les différentes formes de l'erreur qui apparaissent, alors que les hommes s'efforcent de résoudre le problème de l'être au milieu de leurs semblables. Dans cette organisation,— plus que dans toute autre au monde,— chacun peut apprendre à prouver ce que signifie la vraie fraternité; car, étant donné la protection des Statuts de son Manuel qui, non seulement le protègent mais le guident, chacun peut apprendre à faire pour son prochain précisément ce qu'il voudrait qu'on fît pour lui.
Lorsque les membres d'une église branche se rendent pour la première fois à l'assemblée où se traitent les affaires, ils s'imaginent peut-être que tous les membres seront du même avis. Voici l'endroit, pensent-ils, où ils trouveront la fraternité des hommes déjà exprimée et agissant avec le plus grand détachement des choses de ce monde. Ils s'attendent à ce qu'ici, tous soient certainement d'un commun accord sur toutes questions. Comment pourrait-il en être autrement,— disent-ils — lorsqu'il n'y a qu'un Entendement et que tous le connaissent? La difficulté se trouve dans le fait que les Scientistes Chrétiens ne connaissent l'Entendement divin que dans la mesure où ils ont prouvé leur unité avec cet Entendement; et, relativement, cette démonstration n'est aujourd'hui qu'à son début.
Comment doivent-ils se conduire alors, quand ils prennent part à une assemblée où se traitent les affaires et où il paraît y avoir autant d'opinions concernant les exigences du Principe qu'il y a de personnes qui les expriment? Le Scientiste Chrétien sage aura d'abord très soigneusement examiné son armure avant de se rendre à l'assemblée. Il aura prié avec ardeur pour que sa foi en la toute-présence et en la toute-puissance de l'unique Entendement divin, reste inébranlable, quelle que soit la prétendue erreur qu'il ait à affronter. En d'autres termes,— il ne saurait y avoir qu'une seule attitude mentale correcte à pareille assemblée; et cette attitude, c'est la compréhension Chrétiennement scientifique qui peut écouter l'expression d'une multitude d'opinions,— qui peut même exprimer sa propre opinion,— et qui, néanmoins, tout à fait imperturbable, peut s'appuyer en toute sûreté et sérénité sur cette vérité que, seule, la volonté de Dieu peut prévaloir. Dans une telle attitude, il ne saurait y avoir de place pour aucune croyance à la préférence personnelle, à la volonté personnelle, à la politique personnelle, ni aucune persistance à les soutenir.
C'est en cela que consiste la merveilleuse opportunité de démontrer une si grande foi en Dieu, l'Entendement divin, que quelles que soient les méthodes erronées que l'on présente, quels que soient les projets humains que l'on propose, quelle que soit l'apparence de la propre volonté et de l'amour de soi, on peut demeurer tranquillement dans la bienheureuse assurance que l'Amour divin seul est puissant et que son intelligence seule peut régner. C'est ainsi que l'on démontre la fraternité des hommes, puisque c'est la foi paisible qui sait et qui prouvera que tout est, en réalité, sous le contrôle de “Notre Père qui es aux cieux.”
