La compétition était la règle au lycée et à l’université. Compétition pour la meilleure note, compétition dans les disciplines sportives. J’y étais habituée, mais cela ne voulait pas dire que j’aimais ça.
Puis, la faculté de droit est arrivée. Et la compétition était encore plus forte. Avant de commencer ma première année à l’automne, un ami m’a recommandé un roman qui, selon lui, « m’aiderait à me préparer à cet environnement impitoyable ». Impitoyable ? Ouh là là ! Rien que d’y penser, j’étais angoissée.
Désireuse d’être prête, je me suis plongée dans le livre. Le problème, c’est qu’une fois la lecture terminée, j’étais encore plus terrifiée par un environnement où la compétition acharnée et la recherche constante des meilleures notes étaient centrales. On ne pouvait échapper au fait que les classes étaient évaluées selon une courbe déjà établie, ce qui impliquait un nombre limité de notes maximales pour les étudiants, et donc un nombre limité d’emplois dans les cabinets d’avocats prestigieux une fois que nous serions diplômés.
Lorsque l’année a commencé, j’ai été heureuse de découvrir que la faculté de droit dans laquelle j’étais inscrite encourageait l’entraide plutôt que la compétition. Mais la tension sous-jacente liée à l’acquisition des meilleures notes et au nombre limité de postes persistait. J’ai vite compris qu’au lieu de soumettre mes études de droit à une anxiété constante liée aux notes et à mon avenir, je pouvais prier. J’avais fréquenté l’école du dimanche de la Science Chrétienne pendant mon enfance, et j’avais prié au sujet de la compétition par le passé. Mais désormais, les enjeux semblaient plus importants, alors je m’y suis plongée entièrement.
Ma prière a d’abord pris la forme d’une question : la faculté de droit (et le monde, en général) est-elle vraiment un ensemble de mortels en compétition les uns avec les autres pour s’accaparer des ressources limitées ? Cela semble souvent être le cas. Mais je savais qu’il me fallait approfondir cette réflexion, alors je me suis posé une autre question : Y a-t-il un bien infini disponible pour toute la création de Dieu ? Pour moi, la réponse était claire. Si je croyais en un Dieu entièrement bon, et c’était ce que je croyais, alors il s’ensuivait que Dieu assure une place à chacun d’entre nous. Cette place ne dépend pas de bonnes notes ni d’aucune autre loi mortelle liée à la limitation des ressources ou à l’offre et à la demande.
La bonté de Dieu est infinie et, par conséquent, je me suis dit qu’elle est là pour nous tous. Ce n’est pas quelque chose que nous gagnons, ou que nous pouvons enlever aux autres, ou que les autres peuvent nous enlever. Elle est donnée gratuitement, tout comme le soleil éclaire impartialement tout le monde et toutes choses. Dieu, le bien, brille sur chacun de nous. Non seulement c’est une belle idée à comprendre, mais, parce qu’elle est vraie, elle s’exprime dans notre vie de manière concrète et significative, surtout lorsque nous la recherchons.
La conviction que Dieu me garantit une place, et qu’Il garantit la place de chacun, a dissipé ma peur des examens, des notes, ou la crainte de ne pas trouver un bon emploi. Bien sûr, j’ai travaillé dur et j’ai fait de mon mieux pendant mes études de droit. Mais j’ai réalisé que croire qu’une note pouvait déterminer mon avenir était en réalité une tentative de priver Dieu de Son pouvoir, alors que Dieu est le véritable (et unique) pouvoir présent dans ma vie. J’ai compris qu’un Dieu qui est le garant d’une bonté infinie nous guide tous, toujours, vers des voies où nous pouvons bénir les autres.
Après cela, les études de droit sont devenues beaucoup plus agréables, moins chargées d’anxiété et de tension. J’ai pu apprécier davantage ce que j’apprenais, sans être autant obsédée par mes notes. Je me suis fait de bons amis, car je ne voyais pas les autres comme des concurrents. Globalement, mon expérience a été très positive, car je sentais clairement que Dieu était aux commandes de ma vie et que le bien émanait de Lui en permanence.
Pour ce qui est de trouver un emploi, j’ai continué à avoir confiance dans le fait que Dieu m’avait préparé une place et qu’Il me guiderait vers elle. Les étudiants de deuxième année de droit ont la possibilité de postuler dans de grands cabinets pour l’été suivant. Ces cabinets embauchent généralement des étudiants ayant d’excellentes notes. Même si je n’avais pas tout à fait le niveau qui semblait nécessaire pour prétendre à un emploi dans un grand cabinet, j’ai décidé de postuler quand même. Après avoir passé des entretiens, j’ai reçu une offre pour un poste d’été dans l’un de ces grands cabinets.
Après avoir prié à ce sujet, j’ai toutefois réalisé qu’un poste dans un grand cabinet n’était pas fait pour moi. Au lieu de cela, cet été-là j’ai finalement travaillé dans un petit cabinet spécialisé dans un domaine du droit dans lequel j’avais espéré exercer. Après mes études, j’ai reçu des offres d’emploi intéressantes, et j’ai fini par travailler dans un petit cabinet spécialisé représentant des personnes que j’ai pu aider d’une manière que je trouvais significative.
Cette révélation assez simple – que Dieu m’a réservé une place, comme Il le fait pour tous – a dissipé la crainte que j’avais que nous sommes tous des mortels qui se battent pour des ressources limitées. Je vois désormais beaucoup plus clairement que nous sommes tous spirituels, gouvernés par Dieu, le bien, et que chacun a son propre but, donné par Dieu, et son propre chemin pour l’accomplir. Et cette prise de conscience continue d’apporter des bienfaits dans ma vie. Cela n’a pas toujours signifié suivre le chemin traditionnel, et cela m’a souvent obligée à renoncer à ce que je pense vouloir. Mais cette libération des contraintes et de la compétition m’a aidée à trouver systématiquement l’emploi idéal à chaque étape de ma carrière, et m’a apporté bien d’autres bienfaits. Je suis tellement reconnaissante d’être gouvernée par un Dieu qui nous guide tous vers la place qui est parfaite pour nous dans la vie.
