A une époque où les communications sont conçues pour nous surprendre, il existe une courte affirmation que beaucoup considéreraient comme bien plus surprenante que ce que l’on entend. On la trouve dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures, le livre d’étude de la Science Chrétienne de Mary Baker Eddy. L’auteure écrit : « Il n’y a pas de pouvoir en dehors de Dieu. » (p. 228)
Quelle pensée édifiante ! Pourtant, compte tenu du nombre de problèmes irrésolus dans notre existence, dans nos localités et sur la scène internationale, affirmer que Dieu, le bien, a tout pouvoir parait une hérésie au regard de la logique humaine. En chaque fibre de notre être, nous pourrions protester ainsi : « Comment est-ce possible, avec tout ce qui se passe dans le monde ? » Nous pourrions penser qu’une telle affirmation manque d’empathie ou de compassion à l’égard de tous ceux qui sont touchés par la maladie, la guerre, les catastrophes naturelles, l’oppression politique ou la pauvreté.
Mais le fait de croire que des facteurs matériels – bactéries, forces de la nature, pouvoirs politiques… – exercent leur emprise sur nous rendrait inévitables la maladie, la destruction et les abus de pouvoir. N’est-il pas alors intéressant d’étudier la possibilité que tout pouvoir appartient à un Dieu entièrement bienfaisant et toujours présent ?
Mary Baker Eddy était de cet avis, et elle a en effet approfondi le sujet. Sa découverte, la Science divine qu’elle a exposée et publiée dans Science et Santé, était fondée sur la sagesse de la Bible et les récits de guérison qu’elle contient, ainsi que sur sa propre expérience et sa pratique de la guérison. Cette découverte a révélé et prouvé que la substance de la vie n’est pas ce que perçoivent les sens physiques. Ce qui est réel, c’est l’Esprit, Dieu, et notre identité spirituelle en tant que création de Dieu, ce qui ôte à la matière toute possibilité d’exister et toute réalité.
A la lumière de cette compréhension, affirmer qu’ « il n’y a pas de pouvoir en dehors de Dieu » signifie que tout vrai pouvoir est spirituel, c’est-à-dire qu’il est bon et non mauvais, impartial, et non personnel, cohérent et intemporel et non éphémère et fluctuant. Le pouvoir de Dieu ne se dresse jamais contre Sa création, mais contre tout ce qui voudrait prétendre la soustraire à notre vue. C’est pourquoi, chaque fois qu’on est tenté de se laisser impressionner face à ce qui semble (ou affirme même de manière virulente) être un pouvoir supérieur à Dieu, égal à Lui ou simplement autre que Dieu, le bien, on peut aligner sa pensée sur la véritable perception de la bonté divine et décider de refuser cette prétention opposée.
Il n’est pas facile de nager à contre-courant de l’incrédulité qui existe à l’égard de cette bonté fondamentale. Mais lorsque la pensée est ancrée dans « la Vérité idéale qui vient guérir la maladie et le péché par la Science Chrétienne et attribue tout pouvoir à Dieu » (p. 473) – ce qui est une des manières dont Science et Santé décrit le Christ – notre pensée s’élève pour trouver dans la Vérité divine l’autorité de guérir.
Jésus incarna la compassion qui accorde la priorité à cette autorité. Il prouva qu’en se détournant du problème pour s’appuyer sur le pouvoir de la Vérité, on n’ignore pas la souffrance, mais on s’en libère. Une femme, incapable de se redresser depuis près de vingt ans, pensait certainement être soumise à un pouvoir en dehors de Dieu. Pourtant, la conscience qu’apportait Jésus de l’omnipotence de Dieu permit aussitôt à la femme de se redresser (voir Luc 13:10-13). Pour ceux qui assistèrent au crucifiement de Jésus, le pouvoir religieux et politique corrompu semblait vainqueur. Pourtant, Jésus ressuscita, prouvant que la toute-puissance de Dieu surmonte même la prétention la plus extrême à une force dressée contre le bien, et nous libère de notre croyance erronée à un tel pouvoir.
Nous pourrions penser qu’un grand fossé sépare notre compréhension spirituelle de celle de Jésus. Mais son exemple révéla l’accessibilité intemporelle du Christ, l’idée spirituelle de Dieu qui nous donne, comme à Jésus, l’autorité nécessaire pour vaincre toute prétention à une force ou à une influence qui n’émane pas de Dieu.
Pour ce faire, nous devons prendre conscience de toutes les situations dans lesquelles nous acceptons tacitement de telles prétentions. Elles sont nombreuses : par exemple, à l’échelle individuelle, on se résigne à la présence de douleurs corporelles ou on rumine des rancœurs ; d’une manière générale, on idolâtre ou on déteste telles personnalités publiques, ou l’on craint un avenir apocalyptique. En pareils cas, et au vu de tout ce qui se passe en nous et autour de nous, nous pouvons nous demander dans quelle mesure notre pensée est fondée sur la conviction qu’il n’existe qu’un seul pouvoir, et que celui-ci est entièrement bon.
Les pensées qui ne correspondent pas à cette norme perdent leur emprise lorsqu’on se tourne vers la vérité selon laquelle tout pouvoir réside en l’unique Esprit, et qu’on s’attache à cette vérité. Si le résultat tarde, nous pouvons persister dans nos prières pour comprendre qu’il s’agit bien là de la réalité, jusqu’à ce que le déclic se produise, et que nous acceptions le fait d’être uniquement soumis à la bonté incontestable de Dieu. Lorsqu’on finit par céder et reconnaître cette réalité, cela a pour résultat que la situation s’améliore.
L’affirmation qu’ « il n’y a pas de pouvoir en dehors de Dieu » est une perception biblique divinement inspirée, partagée avec amour par une femme dont la vie a été transformée par la découverte et la démonstration qu’elle a faite de cette vérité, dont la diffusion a changé l’existence d’innombrables autres personnes. Nous pouvons en démontrer à notre tour la véracité dans nos vies, et nous attacher fidèlement à sa vérité dans nos prières pour notre pays et pour le monde. En agissant ainsi, nous pouvons chanter avec le psalmiste : « Dieu a parlé une fois ; deux fois j’ai entendu ceci : c’est que la force est à Dieu. » (psaume 62:12)
Tony Lobl
Rédacteur adjoint