Une chanson populaire, qui décrit Dieu en train de veiller sur nous – mais de loin –, tournait en boucle dans ma tête pendant ma convalescence, après un accouchement difficile. J’avais passé plusieurs jours à l’hôpital, entourée d’infirmières et de médecins bienveillants, mais dont l’attention portait uniquement sur mon corps et ses progrès. Dieu, l’Esprit et Son amour pour moi me semblaient bien loin.
Une fois rentrée chez moi, mes prières sonnaient toujours creux. Je luttais contre la déception de voir que l’accouchement avait été si différent de ce que j’avais imaginé, et la convalescence me paraissait désormais insurmontable. Je faisais taire ces pensées et j’ouvrais mon cœur aux messages de Dieu, espérant entendre Ses conseils et ressentir Son amour. Avant l’accouchement, je parvenais à prier et à ressentir immédiatement la présence aimante de Dieu, neutralisant toute peur et emplissant mon cœur de paix. Mais là, je ne ressentais plus rien.
Au cours de mes années d’étude de la Science Chrétienne, j’avais appris que la croyance que l’existence est matérielle – y compris le sentiment que Dieu est éloigné de nous – est fausse, car elle ne trouve pas son origine dans la Vérité divine. La Vérité nous libère, comme nous l’enseigne Christ Jésus dans la Bible. Etre prisonnière d’un engourdissement émotionnel n’avait rien de libérateur ; cela n’émanait pas de la Vérité, Dieu.
C’est le sens matériel qui engendre cet engourdissement, et son opposé est le sens spirituel, qui est d’origine divine et qui est inhérent à toute la création de Dieu. Le livre d’étude relatif aux lois divines qui gouvernent la création de Dieu, Science et Santé avec la Clef des Ecritures de Mary Baker Eddy, l’explique ainsi : « Le sens spirituel, en contradiction avec les sens matériels, implique l’intuition, l’espérance, la foi, la compréhension, la réalisation, la réalité. » (p. 298)
Par le passé, je n’avais guère réfléchi à l’espérance et à la foi. Elles me semblaient faibles et moins efficaces que la compréhension, la réalisation et la réalité. Mais je reconnaissais désormais que le fait d’espérer que Dieu ne m’ait pas oubliée, même si je ne ressentais pas Son amour, témoignait de la présence et de l’action du sens spirituel dans ma pensée.
L’espérance et la foi se manifestaient par ma persévérance à prier et à étudier la Bible et Science et Santé. Un aspect de cette étude consistait à lire la Leçon biblique hebdomadaire indiquée dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne. Ces Leçons, que les étudiants de la Science Chrétienne du monde entier approfondissent quotidiennement, sont composées de citations relatives au thème de la semaine. Je réfléchissais profondément aux idées que je lisais et, même si elles ne semblaient pas me toucher, je persévérais dans cette étude.
Lire simplement la Bible nourrissait également mon espérance et ma foi. Plusieurs versets du livre des Psaumes ont fait écho dans ma pensée, notamment celui-ci : « Ma chair et mon cœur peuvent se consumer ; Dieu sera toujours le rocher de mon cœur et mon partage. » (73:26) Lire les réflexions des personnages de la Bible – ceux qui avaient lutté et trouvé de la force en Dieu – m’encourageait à continuer d’emplir ma conscience de ce que je connaissais au sujet de la bonté et de la sollicitude de Dieu.
Durant cette période, il m’arrivait de ressentir un manque de sincérité. Malgré ce que je lisais concernant la Vérité divine, et même si j’essayais de prier, je ne ressentais pas la Vérité et – dans les moments les plus difficiles – je n’y croyais pas. Une amie m’a encouragée à faire simple, à m’en tenir aux vérités simples plutôt qu’à me perdre dans des analyses complexes. Cela m’a permis de ressentir la présence de Dieu, même si c’était durant de courts instants. Je savais qu’il était essentiel de persévérer. La bonté de Dieu n’avait jamais cessé de m’entourer. Je la voyais dans l’amour et la bienveillance des autres, dans le sentiment d’être guidée à chaque fois que j’avais une décision à prendre, et dans la joie de rentrer à la maison avec un magnifique bébé en pleine santé. Je ne renoncerais pas à Dieu.
Je réfutais sans cesse l’idée que Dieu soit loin. Dieu, l’Esprit, est toujours présent avec chacun de nous. Il n’y a pas de vide, rien n’existe en dehors de l’Amour divin infini. La puissance et l’amour de Dieu emplissent tout l’espace, même si les sens physiques et les émotions humaines sont incapables de les percevoir. Je savais que l’espoir et la foi étaient la preuve de la présence immédiate et active de Dieu dans ma vie.
Peu à peu, j’ai senti que l’Esprit brisait le sentiment d’engourdissement. La capacité de ressentir à nouveau l’amour de Dieu a été accompagnée d’une plus grande domination mentale sur les nombreux défis qui accompagnent les soins à apporter à un nouveau-né. J’ai pu davantage prier pour notre bébé et ressentir un amour spirituel pur pour elle, loin de l’anxiété que j’avais ressentie jusque-là. Des idées pleines d’inspiration pour répondre à ses besoins sont venues plus facilement et plus naturellement dans mon quotidien.
L’engourdissement mental qui avait suivi la naissance de notre enfant n’est jamais revenu. Et quelques années plus tard, la liberté de ressentir l’amour de Dieu nous a permis d’envisager d’agrandir à nouveau notre famille, sans que l’expérience précédente n’en ait altéré le désir. Récemment, nous avons accueilli avec joie un petit garçon en parfaite santé.
Lorsque nous nous sentons éloignés de Dieu, le tumulte intérieur peut être agressif et démoralisant. Mais cela ne change rien au fait que Dieu est là, à l’instant même, inondant notre cœur de Son amour. Nous sommes faits pour ressentir cet amour et pour constater qu’il nous fait avancer. Ni l’apathie, ni le doute, ni la peur ne peuvent nous séparer de la continuelle et toute puissante affection divine. Dieu nous donne le sens spirituel, et ce sens nous montre le chemin qui conduit à la réalisation de notre joie et de notre liberté totales.
