Le chapitre intitulé « Pratique de la Science Chrétienne », dans le livre d’étude de la Science Chrétienne, est rempli de directives utiles pour apprendre à guérir par la prière. L’une de mes préférées se trouve à la page 390 : « Ne souffrez pas que les prétentions du péché ou de la maladie se développent dans votre pensée. Chassez-les avec la ferme conviction qu’elles sont illégitimes parce que vous savez que Dieu n’est pas plus l’auteur de la maladie que du péché. » (Mary Baker Eddy, Science et Santé avec la Clef des Ecritures)
Ce passage montre clairement l’importance que revêtent nos pensées. Il existe un lien entre ce que l’on pense et ce que l’on voit ou que l’on vit. Cet autre énoncé de Science et Santé précise la nature de ce lien : « Ce que l’on nomme matière ne manifeste rien d’autre qu’une mentalité matérielle. » (p. 173) Pour ceux qui étudient depuis peu la Science Chrétienne, l’idée que ce que l’on voit n’est que l’objectivation de la pensée peut sembler difficile à comprendre. Mais la compréhension de ce concept de base est essentielle au succès dans la pratique de la guérison.
Les conclusions auxquelles Mary Baker Eddy est parvenue concernant la santé et la guérison sont le fruit de nombreuses années de recherche et de pratique. De même qu’un physicien fait des expériences pour démontrer le bien-fondé d’une hypothèse, elle a expérimenté diverses méthodes de guérison dans sa quête de santé. Inspirée par les enseignements et l'œuvre de guérison de Christ Jésus, elle s’est tournée vers Dieu après un accident qui mettait sa vie en danger, et elle a été guérie immédiatement. Mais elle voulait comprendre comment cette guérison s’était produite.
Désirant ardemment trouver des réponses, Mary Baker Eddy a consacré plusieurs années à une étude en profondeur de la Bible, et ce qu’elle a appris l’a finalement amenée à écrire le livre d’étude de la Science Chrétienne. Ses nombreuses révisions de Science et Santé au cours des années suivantes témoignent d’un perfectionnement à la fois de la pratique et des explications de la guérison en Science Chrétienne.
Dans l’une de ces explications, l’auteure conseille de ne pas laisser la maladie ou le péché se développer dans la pensée. Elle s’est rendu compte que tous les phénomènes matériels ont leur origine dans ce qu’elle appelle l’entendement mortel, c’est-à-dire un entendement supposé en dehors de Dieu. Elle avait appris que ce faux entendement est le seul endroit où le mal peut sembler opérer. C’est pourquoi elle qualifie les symptômes de la maladie de « suggestions » et non d’états réels du corps. Le remède qu’elle indique pour tous les maux consiste à les rejeter comme illégitimes parce que Dieu, le bien, ne les a pas créés. Elle conseille au lecteur de s’élever « dans la force consciente de l’esprit de Vérité pour renverser l’argumentation de l’entendement mortel, autrement dit la matière… » (Science et Santé, p. 390)
Ce conseil s’est avéré efficace dans ma propre expérience. Il y a quelques années, j’ai glissé en grimpant une pente raide et l’une de mes jambes s’est repliée sous moi. J’ai eu l’impression de m’être blessé au genou. Je suis resté tranquillement par terre et j’ai vu immédiatement que j’avais le choix : je pouvais accepter la croyance à une blessure et lui permettre de se développer dans ma pensée, ou bien je pouvais la rejeter comme illégitime. J’ai considéré la blessure comme la suggestion selon laquelle je pouvais être en dehors de l’amour et de la sollicitude infinis de Dieu, et je l’ai rejetée sur cette base comme étant fausse.
L’apôtre Paul dit que rien ne peut « nous séparer de l’amour de Dieu » (Romains 8:39). Plus qu’une simple parole d’encouragement, c’est là une loi qui nous protège et qui exclut les faussetés appelées péché, maladie, accident ou blessure. Après avoir affirmé pendant quelques instants la liberté que Dieu m’a donnée, je me suis lentement retourné pour me relever et j’ai continué à gravir la pente. A partir de ce moment et par la suite, je n’ai plus eu aucune sensation de blessure.
Ce qui m’a paru remarquable, c’est que, quelques années plus tôt, j’avais ressenti une gêne similaire au niveau du genou, mais je n’avais pas été aussi prompt à rejeter la suggestion de m’être blessé. En la laissant se développer dans ma pensée, je l’avais sans le vouloir autorisée à limiter ma mobilité pendant plusieurs mois. Ce souvenir faisait partie de ce qu’il me fallait rejeter ce jour-là, durant ma promenade en forêt.
Une deuxième expérience m’a confirmé l’importance de faire le bon choix. Une nuit, j’ai eu du mal à dormir à cause d’un orteil douloureux. Je suis finalement sorti du lit pour voir quel était le problème, et dès que j’ai vu l’état de l’orteil, j’ai réalisé que j'avais un choix à faire : je pouvais accepter l’image de la rougeur et de l’enflure et m’interroger sur la cause de l’inflammation, ou bien je pouvais rejeter tout cela comme étant illégitime, n’ayant pas de cause divine et donc pas de réalité. J’ai choisi de me ranger du côté de Dieu et de Sa loi d’harmonie perpétuelle, et cela m’a soulagé. Dès que j'ai eu l’occasion de regarder à nouveau mon orteil, j’ai constaté qu’il avait l’air tout à fait normal et qu’il l’était en effet.
Ces deux guérisons ont été pour moi une claire illustration de la nature mentale de toute discordance et de la façon dont on peut corriger ces inharmonies dans sa pensée et sa vie. Comme il est conseillé dans Science et Santé : « Gardez la porte de la pensée. N’admettez que les conclusions dont vous voudriez voir les effets se réaliser sur le corps, et vous vous gouvernerez harmonieusement. Lorsque se présente la condition qui, selon vous, occasionne la maladie, que ce soit l’air, l’exercice, l’hérédité, la contagion ou un accident, faites bien votre devoir de gardien et fermez la porte à ces pensées et à ces craintes malsaines. Excluez de l’entendement mortel les erreurs nuisibles ; alors le corps ne pourra en souffrir. » (p. 392)
Il peut être utile de relever une autre croyance erronée qu’il faut combattre, à savoir le caractère prétendument inévitable des maladies et des blessures. Les publicités pour les traitements médicaux affirment souvent que les problèmes de santé sont associés à certaines circonstances. Ainsi, il semblerait que les symptômes soient le résultat d’une infraction à une loi de la santé, et que les médicaments et la chirurgie peuvent nous aider à éviter la peine attendue. Mais l’inharmonie n’est en rien inévitable, et il n’existe pas de loi prévoyant de graves conséquences si l'on choisit de traiter un mal par la méthode utilisée par Jésus plutôt que par la médecine.
Le bon point de départ en toute circonstance est que Dieu, l’Entendement divin, est notre source. L’Entendement nous soutient. Dieu ne conçoit que la santé et l’harmonie. Par conséquent, même face à des symptômes agressifs et effrayants, on a toujours le choix de les rejeter comme illégitimes. Mais qu’en est-il si l’on a déjà accepté la réalité d’une suggestion de mauvaise santé et que l’on en subit les mauvais effets depuis un certain temps ? Des pensées telles que : « J’ai toujours mal », « Je porte ce fardeau depuis si longtemps ! », ou : « Je n’arrive pas à m’en débarrasser », sont des faussetés, non des faits. Le temps ne peut donner ni légitimité ni pouvoir à un mensonge.
On lit dans Science et Santé : « Si vous croyez au mal et si vous le pratiquez sciemment, vous pouvez immédiatement changer de direction et faire le bien. La matière ne peut en aucune façon s’opposer aux justes efforts faits contre le péché ou la maladie, car la matière est inerte, sans entendement. » (p. 253)
Ce remède spirituel est magnifiquement illustré dans ce poème de Marcella Krisel intitulé « Believe me – it wasn’t easy » [Croyez-moi, cela n’était pas facile] (The Christian Science Journal, janvier 1977) :
Pendant trop longtemps
J’ai accueilli un problème
Que je pensais devoir résoudre.
Je luttais avec lui tous les jours,
Le dénonçant, l’implorant, lui en voulant.
Hélas ! il a prospéré
De toute cette attention
Et du gîte et du couvert gratuits
Que je lui avais offerts.
Mais à une heure des plus sombres
Du découragement humain,
J’ai été inspirée à agir
D'une autre manière,
Par un éclair de lucidité :
« Je ne puis rien faire de moi-même. » 1
Dans ce qui semblait alors
Un accès d'audace
(Presque d’irresponsabilité)
J'ai chassé ce problème
Avec tout ce qu’il contenait
De l'abri protecteur que je lui avais donné
Et je l'ai confié à l’éclat du soleil.
Où la lumière de la Vérité et de l’Amour,
Imperturbable et sereine,
L’a fait disparaître
En quelques instants.
1 Jean 5:30