A chaque nouvel an, les gens se disent prêts à se débarrasser de leurs mauvaises habitudes. Il est en général plus facile de faire connaître ses bonnes résolutions que de s’y tenir, mais cette tradition témoigne à la fois du désir largement partagé de s’améliorer, et de la conviction qu’il est possible d’y arriver.
Je partage moi aussi cette conviction. Mais au fil des ans, j’ai constaté que le progrès ne vient pas tant de la conscience des imperfections humaines et de la volonté de les corriger que du discernement d’une perfection plus profonde, laquelle nous définit réellement. La Science Chrétienne révèle notre relation à l’Amour divin, Dieu, en tant qu’expression même de la perfection de l’Amour.
Comprendre cela dans une certaine mesure ne nie pas la nécessité de se voir avec honnêteté, mais permet d’avoir une vision plus précise de soi. Le fait de savoir ce que nous sommes vraiment met en évidence les traits de caractère qui ne font pas partie de cette identité, ce qui nous pousse à vouloir nous en défaire.
Cette même connaissance constitue une base pour se débarrasser des défauts. Il est impossible de corriger les erreurs si nous croyons qu’elles nous définissent. C’est comme si l’on essayait de faire une course en étant attaché aux starting blocks : on ferait du sur place. La vie singulière de Christ Jésus et ses remarquables guérisons démontrèrent avec puissance l’importance de partir du point de vue opposé, qui consiste à connaître l’identité glorieuse de l’homme, reflet de Dieu, telle qu’elle est décrite dans le premier chapitre de la Bible (voir Genèse 1:27).
Cependant, au lieu de rechercher la guérison grâce à cette compréhension divine, on est souvent incité aujourd’hui à revendiquer ses faiblesses, voire à les porter comme une distinction honorifique. Mais se résigner à croire que l’on est affecté par des maladies physiques et mentales ou par des défauts moraux, et s’identifier à ces défauts, n’apaise pas le cri du cœur qui aspire à être libéré de tout ce qui n’est pas conforme à sa nature d’enfant de Dieu.
Il existe cependant une sorte de faiblesse qui conduit à la liberté. Conscient de ses péchés, le psalmiste se lamente : « O Dieu ! crée en moi un cœur pur, renouvelle en moi un esprit bien disposé. [...] Les sacrifices qui sont agréables à Dieu, c’est un esprit brisé : O Dieu ! tu ne dédaignes pas un esprit brisé et contrit. » (psaume 51:12, 19)
Cette faiblesse est l’état mental du repenti qui sacrifie les bons et les mauvais aspects de l’humain afin de comprendre et d’accepter son identité spirituelle, laquelle est uniquement bonne. Pas à pas, cette compréhension nous libère de nos péchés.
C’est ce qui arriva au roi David, qui écrivit ce psaume après que le prophète Nathan lui avait fait voir la gravité de sa faute, car il avait commis un adultère avec Bethsabée et fomenté un complot pour tuer le mari de celle-ci. David se rendit compte qu’il avait péché contre Dieu. Sa lamentation pleine de lyrisme reflétait sa détermination à retrouver « la joie du salut [de Dieu] » et à être soutenu par Son « esprit de bonne volonté » (verset 14), en recherchant le salut en Dieu.
Des siècles plus tard, Jésus montra comment s’obtient un tel salut. Il savait qu’un « cœur pur » et un « esprit bien disposé » participent de la vérité inhérente à l’identité de chacun. Sa compassion dépassait l’empathie ; et il délivra les personnes de la maladie et du péché en discernant, au-delà du problème, leur nature divine intacte et indestructible.
Nous pouvons progresser en suivant l’exemple de Jésus, en démontrant de manière plus systématique la nature divine profonde qui nous caractérise, qui n’a nul besoin d’amélioration et n’est jamais figée. La véritable identité évolue sans cesse au sein de l’infinie bonté de Dieu. Comme le décrit la fondatrice de ce magazine, Mary Baker Eddy : « Dieu exprime en l’homme l’idée infinie qui se développe à jamais, et qui, partant d’une base illimitée, s’élargit et s’élève de plus en plus. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 258)
C’est dans cet état constant de développement et de croissance que réside notre nature immuable en tant qu’idée de Dieu et, chaque fois que nous cédons un tant soit peu à cette réalité, nous la voyons s’exprimer sous forme de progrès moral et spirituel. S’éveiller à cette identité en perpétuelle expansion, quelles que soient nos faiblesses ou nos fautes bien plus graves, telles les tragiques erreurs de jugement de David, c’est découvrir la Science immuable de notre être. L’effet d’une compréhension, même infime, de cette Science, qui est exposée dans la Bible et dans Science et Santé, se traduit par une libération plus grande face aux fluctuations attrayantes ou déprimantes de l’existence et par une vie de plus en plus épanouissante et riche en bénédictions.
Prendre de bonnes résolutions pour la nouvelle année, et s’y tenir, constitue sans aucun doute une source de progrès utiles. Mais en fin de compte, Dieu adresse à chacun de nous une demande plus profonde : celle de faire preuve d’une détermination silencieuse constante. Il nous faut céder à la douce, mais ferme exigence de Dieu qui nous demande de nous défaire de tout ce que nous avons appris et connu de l’existence mortelle – c’est-à-dire d’accepter d’être en désaccord avec tout ce qui nous dit que nous ne sommes pas « un » avec l’Entendement immortel, Dieu.
Nous sommes un avec Dieu. Nous nous débarrassons des défauts qui affirment le contraire en reconnaissant que l’idée infinie, qui se développe à jamais et « s’élève de plus en plus » à partir de sa base parfaite et illimitée, ne laisse aucune possibilité aux défauts de s’introduire en nous, d’y germer ou de s’aggraver. Prenant la résolution de comprendre cette réalité spirituelle, nous nous attachons à sa véracité non seulement pour nous-mêmes mais pour tous, confortant ainsi notre détermination, et celle de chacun, à nous améliorer chaque jour.
Tony Lobl
Rédacteur adjoint
 
    
