Tony Lobl : Aujourd’hui, je discute avec Vanessa Campbell, qui est nurse de la Science Chrétienne à Santa Fe, au Nouveau-Mexique, Etats-Unis.
Avant de commencer, j’aimerais évoquer le lien que j’ai avec le nursing en Science Chrétienne. Ma femme a été nurse de la Science Chrétienne pendant quinze ans. J’ai moi-même suivi une formation d’initiation au nursing en Science Chrétienne et j’ai travaillé un peu en tant que nurse de la Science Chrétienne dans le Champ, avec un mentor. Je suis ensuite devenu Comité de Publication de la Science Chrétienne, et l’une de mes tâches a consisté à représenter le nursing en Science Chrétienne dans les entretiens avec le législateur et l’administration. Et, en tant que rédacteur adjoint du Héraut et ses publications sœurs, le Christian Science Journal, et le Christian Science Sentinel, je continue d’apprécier la valeur du nursing en Science Chrétienne.
Vanessa, pouvez-vous nous raconter votre histoire ? Comment êtes-vous entrée dans le nursing en Science Chrétienne ?
Vanessa Campbell : Quand j’ai obtenu mon Baccalauréat, j’ai suivi quelques cours préparatoires pour entrer à l’université, et j’ai occupé différents emplois, mais je n’étais pas sûre de ce que j’étais censée faire de ma vie. A un moment donné, je me suis sentie dépourvue d’inspiration, perdue. Quelqu’un de très proche m’a dit : « As-tu pensé à écrire certaines de tes qualités et à regarder les choses pour lesquelles tu es douée ? Ensuite, on pourrait voir quelles options de carrière s’offrent à toi. »
Et donc, l’une des choses qui est apparue sur la liste de possibilités était : « nurse de la Science Chrétienne ». En fait, je ne savais pas vraiment ce que c’était ! Mais cela n’arrêtait pas de revenir à ma pensée, et je ne savais pas pourquoi. J’ai écouté Dieu, en prière, et j’ai décidé d’explorer cette piste. J’ai suivi un cours d’initiation. Et dans cette classe, mes yeux se sont ouverts sur ce qu’était réellement ce ministère. Franchement, j’en suis tombée amoureuse.
Comment définiriez-vous ce ministère ? De quoi êtes-vous tombée amoureuse ?
Eh bien, je sais que cela semblera énorme, mais dans ce premier cours de nursing en Science Chrétienne, j’ai vraiment ressenti qu’il s’agissait là de soins de santé d’avenir pour l’humanité. J’ai toujours aimé la Science Chrétienne et, en fait, je pense que c’est ce qui m’a poussée à choisir cette option particulière, parce que mettre en pratique la Science Chrétienne, penser métaphysiquement et vivre spirituellement était une grande joie pour moi.
J’ai beaucoup aimé ce que j’ai pu apprendre de ces nurses de la Science Chrétienne très expérimentés, qui étaient parmi les personnes les plus étonnantes que j’aie jamais rencontrées quant aux qualités qu’elles manifestaient. Ils exprimaient une forme de légèreté, de jovialité, une bonté authentique, et n’étaient pas déconcertés par les situations difficiles. Chacun avait un cœur qui battait pour les autres. Il y avait, dans le fait de côtoyer des nurses de la Science Chrétienne, quelque chose qui vous élevait spirituellement.
Vous ressentez clairement de l’amour et une aptitude pour le nursing en Science Chrétienne. Il y a une chose que j’aimerais mentionner, c’est que lorsqu’un nurse de la Science Chrétienne intervient auprès d’un patient, celui-ci prie en général avec un praticien, à moins qu’il ne décide de prier seul. Pourquoi avons-nous donc besoin de nurses de la Science Chrétienne ?
Vous pouvez faire appel à un nurse de la Science Chrétienne lorsque vous avez besoin d’une aide pratique. Quelqu’un peut avoir besoin d’aide parce qu’il n’est pas en mesure de se tenir debout ou de marcher. Les soins peuvent être dispensés à une personne alitée, si tel est le besoin. Quelqu’un peut avoir besoin d’une aide pour nettoyer et panser une blessure. Les nurses de la Science Chrétienne concourent au confort des personnes et à leur propreté en les aidant pour la toilette. Un nurse de la Science Chrétienne peut s’occuper de ceux qui ne parviennent pas à se nourrir normalement, et qui ont besoin d’aide pour aller chercher de la nourriture, préparer les repas d’une manière appropriée pour que le patient puisse le manger, et l’aider à le faire le cas échéant.
Parfois, il peut être difficile de s’occuper de soi pendant que l’on prie. Mais aussi, parfois, même si l’on peut physiquement tout faire par soi-même, il se peut que l’on ait l’impression de lutter et d’être seul. Les nurses de la Science Chrétienne sont un merveilleux soutien à la guérison, dispensant des soins appropriés, ce qui permet de s’attendre à une guérison complète. Je pense qu’il est vraiment important de ne pas lutter seul lorsque l’on réalise que l’on a besoin d’un peu, voire de beaucoup d’aide, quelle qu’elle soit.
Pouvez-vous approfondir un peu s’il vous plait ? Parce que je crains qu’une fois de plus les gens ne pensent que le nursing en Science Chrétienne ne consiste qu’à fournir un soutien physique et émotionnel. Bien sûr, c’est important, mais quelle est la composante mentale plus profonde, le rôle spirituel que vous jouez ?
Les exigences du Manuel de L’Eglise Mère, de Mary Baker Eddy, consignées dans le statut relatif au nursing de la Science Chrétienne, stipulent : « Tout membre de L’Eglise Mère (homme ou femme) qui se fait connaître comme nurse de la Science Chrétienne, doit posséder une connaissance démontrable de la pratique de la Science Chrétienne, comprendre à fond comment exercer avec sagesse ses fonctions dans une chambre de malade et savoir prendre convenablement soin des malades. » (p. 49)
J’ai beaucoup réfléchi aux paroles de Christ Jésus : « Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. » (Jean 13:34) et « Comme le Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés. Demeurez dans mon amour. » (Jean 15:9) Dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures, le livre d’étude de la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy écrit que « Jésus voyait dans la Science l’homme parfait [...] » (p. 476–477). Un nurse de la Science Chrétienne est très habile dans les tâches pratiques, mais d’abord et avant tout, nous voyons l’homme parfait et nous exprimons une compassion semblable à celle du Christ.
Très souvent, lorsque nous sommes appelés pour un cas et que nous arrivons, nous apportons simplement un merveilleux sentiment de paix et de domination, conscients que tout ira bien. Une simple certitude aimante semblable à celle de Christ. Ainsi, c’est une pensée spirituelle qui infuse dans les soins dispensés par un nurse de la Science Chrétienne.
C’est une belle chose que l’éthique du nursing en Science Chrétienne émane directement de la Bible et de Science et Santé. Il y a également l’idée de « maintien de la dignité et de la défense » de la Cause de la Science Chrétienne (Mary Baker Eddy, Ecrits divers 1883-1896, p. 148).
L’éthique de la Science Chrétienne est très claire. Nous avons les Dix Commandements, le Sermon sur la montagne, la Règle d’or, et plus encore, car nous faisons passer les autres avant nous-mêmes – en étant prévenants, respectueux de la confidentialité, et honnêtes. L’énoncé des qualités pourrait ainsi se poursuivre.
Christ Jésus, par son ministère, est notre exemple. Les scientistes chrétiens aiment Christ Jésus, chérissent son ministère et y adhèrent. Il nous a montré comment nous aimer les uns les autres, comment prendre soin les uns des autres et comment guérir. Notre Leader, la Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy, a suivi Jésus de façon certaine, et elle nous a demandé de ne la suivre « que pour autant qu’elle suit le Christ » (Message à L’Eglise Mère pour 1901, p. 34). Nous suivons ces pas. Une grande partie de tout ceci est constitué par l’expression très naturelle et tangible de l’amour que nous avons les uns pour les autres. Ce qui suppose également de faire preuve d’intégrité, de moralité et d’obéissance à la loi divine.
La Science Chrétienne inclut le traitement en Science Chrétienne, une approche particulière de la prière qui, comme nous l’avons dit, est de la responsabilité du praticien de la Science Chrétienne. Et pourtant, les prières des nurses de la Science Chrétienne, bien qu’elles ne soient pas un traitement en soi, peuvent avoir une grande influence. J’ai découvert que lorsqu’un nurse de la Science Chrétienne est porteur, grâce à la prière, d’un sens clair de la réalité spirituelle dans la pièce, une expression très tangible de de l’Amour divin, de la sollicitude de Dieu, se fait sentir, et les autres peuvent la reconnaître. Cela diminue souvent la crainte qui entoure un cas, n’est-ce pas ? Les soins deviennent très tangibles lorsqu’un nurse de la Science Chrétienne frappe à la porte et entre dans la maison ou dans la pièce en reflétant l’amour de Dieu.
Absolument. Notre médecine est la Vérité divine, ou l’Entendement, qui est Dieu. Ainsi, le praticien travaille par la prière pour le patient à partir de cette base. Et s’il y a besoin de plus de soutien, d’une présence encourageante et de soins compétents imprégnés d’une pensée spirituelle, alors un nurse de la Science Chrétienne peut être présent de manière discrète.
Ces soins n’interfèrent pas avec la relation importante qui existe entre le patient et le praticien, ou le patient et la famille. Toutes les personnes impliquées écoutent Dieu, écoutent les anges qui sont présents et travaillent ensemble en harmonie pour la guérison. Le praticien donne au patient un traitement métaphysique et, en tant que nurses de la Science Chrétienne, nous guérissons nos propres pensées, nous nous appuyons vraiment sur ces qualités spirituelles qui sont nécessaires, et nous les exprimons.
Science et Santé parle des qualités que tout nurse devrait avoir, ce qui inclut le fait d’être gai, ordonné, ponctuel, patient, plein de foi – réceptif à la Vérité et à l’Amour (voir p. 395). Ces qualités nous délivrent de l’abîme. La note marginale relative à ces qualités est : « Secours dans la maladie ». Ces qualités permettent de maintenir cette atmosphère de guérison.
Pour quelqu’un qui lirait ceci, qui voudrait soit s’occuper d’un membre de sa propre famille, soit plus largement prendre soin du monde, pouvez-vous expliquer un peu plus comment vous guérissez votre propre pensée et comment l’atmosphère s’imprègne d’amour ? Comment les nurses de la Science Chrétienne traitent leurs pensées ?
Le pasteur de L’Eglise du Christ, Scientiste, qui est la Bible et Science et Santé, nous donne simplement tout ce dont nous pourrions avoir besoin pour surmonter n’importe quelle difficulté, n’importe quelle situation. Je l’ai vu maintes et maintes fois ! Lorsque nous nous tournons vers ces livres et que nous écoutons vraiment, que nous prions et travaillons avec les merveilleuses idées qu’ils contiennent, ils permettent à ces idées inspirées et salvatrices de prendre soin des différents problèmes. Et j’attribuerais cela aux anges, les « pensées de Dieu se communiquant à l’homme » (Science et Santé, p. 581).
Avez-vous un exemple ?
Bien sûr. Il y a eu un cas où le patient recevait la plupart de ses soins au lit et ne pouvait sortir du lit que pendant de très courtes périodes. Il avait besoin que sa nourriture soit transformée sous forme liquide et il devait être nourri petit à petit, car il ne pouvait pas toujours retenir ce qu’il mangeait. Sa famille lui rendait visite et elle était très inquiète, même si elle était réconfortée par la prière et les soins que cet être cher recevait. Pendant des mois, le patient a eu besoin d’aide pour tout. Le praticien priait tous les jours. Et le patient était très sérieux et aimait qu’on lui fasse la lecture. Il s’accrochait à de nouvelles pensées chaque jour.
Je me souviens qu’à un moment, j’ai pris conscience d’une chose. Alors que j’entrais dans la chambre du patient, je me suis souvenue de quelque chose que ma mère avait l’habitude de dire : « Tu ne peux pas refaire la même chose encore et encore et t’attendre ensuite à un résultat différent. » Et j’ai pensé : « OK, qu’est-ce que je peux savoir de nouveau et d’inspiré, qui apporte simplement un réconfort réel et tangible – un vrai sentiment d’Amour divin qui apporte vraiment une aide, et non un sens d’amour humain personnel ? »
Je me souviens avoir pensé qu’il était très important que je m’attende pleinement à la guérison, sachant que cette personne, en fait, était déjà en bonne santé et complète, et qu’il était juste de voir ceci pleinement. Il était important pour moi de ne pas laisser une image dérangeante me distraire de mon rôle dans cette affaire. Et je m’attendais vraiment au bien à chaque instant. C’est une véritable discipline !
Ce qui est vraiment beau, c’est que la personne a eu une guérison complète, une restauration complète de sa santé. Un matin, alors que j’entrais dans la chambre, il était assis sur sa chaise. Même s’il était encore assez mince, il y avait cette lueur sur son visage. Il avait l’air si énergique et semblait si heureux ; il demandait de la nourriture solide. Et je pouvais voir que quelque chose avait changé. Je ne sais pas quoi. Je ne sais pas ce qu’était la chose merveilleuse qui avait changé pour lui. Mais c’était magnifique.
Je sais aussi que ma responsabilité avait été d’être pleine de foi. Jésus parle du fait d’avoir une foi de la taille d’un grain de sénevé pour parvenir à déplacer des montagnes. Et je dirais qu’il y a des moments où j’ai dû travailler un peu plus dur pour m’assurer d’avoir autant de foi, et plus encore. C’était l’un de ces cas où j’avais discerné ce que je devais apporter dans cette pièce, et où j’avais été inspirée à le faire quoi qu’il arrive.
C’est merveilleux. Cela nous donne une belle idée de ce que fait un nurse de la Science Chrétienne et de ce qu’il apporte. Pourriez-vous nous indiquer pour quelle raison quelqu’un pourrait souhaiter devenir nurse de la Science Chrétienne ? Vous avez déjà évoqué votre amour pour le nursing en Science Chrétienne. Y a-t-il quelque chose que vous souhaiteriez ajouter ?
Il y a ce poème, que Mary Baker Eddy cite dans son livre, Rétrospection et Introspection, et qui dit :
Demande à Dieu de te rendre habile
Dans l’art du réconfort :
Afin que tu puisses être consacré
Et mis à part,
Pour une vie de sympathie.
Car lourd est le fardeau du mal
Dans tous les cœurs ;
Et grand est le besoin de consolateurs
Qui ont la main du Christ.
– A. E. Hamilton
Lorsque je prie et que j’éprouve de l’amour pour les gens et, comme dans la parabole du bon Samaritain dans la Bible, que j’écoute, que je veille et que je chemine vers l’endroit où je dois être, je suis plus heureuse et je réussis mieux dans ce que j’entreprends. Lorsque nous servons Dieu et que notre cœur déborde, nous sommes heureux et nous réconfortons les autres. Mais cela nous nourrit également.
Je pense à une citation de Mary Baker Eddy : « Le bonheur consiste à être bon et à faire le bien ; seul ce que Dieu donne, et ce que nous donnons à nous-mêmes et aux autres, grâce à ce qu’Il nous accorde, apporte le bonheur : le mérite dont il a conscience satisfait le cœur affamé, et rien d’autre ne le peut. » (Message à L’Eglise Mère pour 1902, p. 17) Ce dont je me souviens, lorsque je travaillais dans un établissement de nursing de la Science Chrétienne, c’est de la croissance spirituelle parmi les nurses de la Science Chrétienne, qui était une véritable évidence. Peut-être même une croissance spirituelle accélérée. D’où vient la croissance spirituelle des nurses de la Science Chrétienne, ou comment s’acquiert-elle ?
Eh bien, on progresse beaucoup spirituellement ! Mais on n’est pas obligé de se lancer dans le nursing d’un seul coup. On peut d’abord en apprendre un peu plus à ce sujet. Il s’agit vraiment d’exprimer des qualités divines. C’est ce qui me vient à l’esprit, juste ces qualités simples et naturelles que nous avons tous, que nous pouvons mettre en pratique et exprimer tout en partageant notre amour de la Science Chrétienne. Et c’est vraiment comme un carburant. On continue de croître, on continue d’apprendre et d’être témoin de guérisons, tout en ayant ses propres guérisons merveilleuses. Et chaque petit pas mène, de façon constante, à de plus grandes opportunités.
Une grande partie de la croissance spirituelle, dans ce travail, réside dans la prière et l’étude spirituelle, dans le fait de passer du temps avec le pasteur, comme je l’ai mentionné précédemment. C’est vraiment, probablement, la plus grande partie du travail. Ce n’est pas quelque chose qui s’arrête après avoir suivi une formation. C’est une chose régulière que nous devons faire pour nourrir notre ministère, pour prendre soin des autres, les réconfortant grâce au Consolateur que Jésus a promis, ce qui rend ce travail dynamique. Lorsque vous priez, vous obtenez de merveilleuses inspirations et de merveilleuses idées grâce à cette prière, et il faut ensuite les mettre en pratique. Il faut également rejeter un faux sens de personnalité, constamment.
Je me souviens, quand j’ai commencé la formation de nurse de la Science Chrétienne, qu’à plusieurs reprises j’ai réalisé combien j’avais du mal avec cette formation. Je savais qu’il y avait quelque chose que je refusais de lâcher mentalement. J’en étais tout à fait consciente, et j’ai pensé : « Tu sais quoi ? Laisse aller, mets-le sur l’autel, pour ainsi dire, remets-le à Dieu. » Lorsque nous sommes prêts à abandonner un faux sens de personnalité, nous ne perdons rien de notre individualité. Parfois, nous tenons très fermement à des choses qui ne sont pas les meilleures pour notre croissance spirituelle. Et quand nous sommes prêts à les laisser partir, c’est incroyable de voir les merveilleux résultats qui se produisent. J’ai été témoin de belles guérisons et de belles expériences. Et ce n’était pas moi. C’était vraiment le Christ qui faisait le travail.
Eh bien, l’une des idées relatives à la guérison en Science Chrétienne est que nous ne sommes pas physiques ou matériels, mais spirituels. Et donc, la croissance spirituelle est considérée comme le fait de se détourner du physique et du matériel vers le spirituel. Pourtant, au quotidien, les nurses de la Science Chrétienne disent en fait : « Je suis prêt à entrer dans ce qui ressemble à une fosse aux lions où l’on voit l’évidente discordance des sens physiques mais où l’on s’attend à la guérison. » Les nurses de la Science Chrétienne doivent d’abord être capables de faire face au problème physique pendant qu’ils s’occupent du patient. L’humble volonté de faire cela pourrait sembler aller à l’encontre de la pratique consistant à reconnaître l’irréalité du problème. Pouvez-vous nous dire un mot de cela ?
En tant que nurses de la Science Chrétienne, nous nous détournons de cette évidence physique sans nous détourner de notre prochain ! J’aime y penser de cette façon, parce qu’on ne croit jamais à la discordance que l’on voit, mais on fait preuve d’amour et d’humanité pour aider les gens, pour être avec eux et les soutenir.
Je travaillais, une fois, avec quelqu’un qui souffrait beaucoup et qui ne parvenait pas à se sentir bien. Il n’est certainement pas juste de souffrir ! Et donc, un praticien a été appelé pour qu’il prie et travaille en étroite collaboration avec le patient. Je priais pour guérir ma pensée, pour apporter la paix dans l’atmosphère et pour connaître la vérité pour toute l’humanité. Je faisais preuve de vigilance et d’écoute.
Dans ce cas, je me suis sentie poussée à ouvrir l’Hymnaire de la Science Chrétienne. Cette personne était visiblement en difficulté, mais j’ai pensé : « Je peux être sûre que le traitement est en cours. Et je vais lire ces cantiques à haute voix. » Ce que nous sommes inspirés à faire peut varier. Nous pouvons dire une prière, lire quelque chose, affirmer tranquillement la vérité concernant Dieu et l’idée de Dieu, l’homme. Dans le cas présent, je lisais des cantiques à ce scientiste chrétien de longue date. Il connaissait la plupart de ces cantiques par cœur. J’ai lu doucement et tranquillement, et j’ai simplement poursuivi ma lecture.
Je ne me souviens pas combien de cantiques j’ai lu, mais le patient s’est endormi et quand il s’est réveillé, il ne souffrait plus. C’était un exemple vraiment charmant de la façon dont la douleur peut être affrontée grâce aux soins prodigués en Science Chrétienne.
Je dirais aux personnes qui hésitent à demander de l’aide, ne laissez pas votre sens personnel vous empêcher de faire quelque chose qui contribuera à vous libérer.
La grâce avec laquelle vous avez été amenée à faire quelque chose de si spécifique qui a clairement contribué à la guérison est très encourageante. J’adore cette phrase de Science et Santé qui évoque la lumière du soleil se glissant dans la chambre du malade (voir p. 516). Pour moi, c’est une métaphore des soins apportés par le nursing en Science Chrétienne, qui se « glisse » dans la chambre du malade, faisant toutes choses avec grâce. Nous avons parlé un peu du statut du Manuel consacré au nursing en Science Chrétienne, n’est-ce pas ? Mais nous n’avons peut-être pas abordé spécifiquement la partie qui concerne la façon d’exercer « avec sagesse ses fonctions ».
Heureuse d’aborder cette question. Le statut parle de « comprendre à fond comment exercer avec sagesse ses fonctions dans une chambre de malade » et de « savoir prendre convenablement soin des malades ». Exercer avec sagesse ses fonctions est quelque chose de très spécifique et de très spécial en Science Chrétienne. Cela inclut assurément la clarté métaphysique et le fait d’avoir une pensée aimante et chrétienne. Et cela concerne également le fait d’être prêt à répondre aux besoins pratiques de notre prochain avec compétence, tendresse et compassion.
La formation des nurses de la Science Chrétienne est très importante. On y apprend des choses comme aider quelqu’un à se faire un shampoing, changer le linge de lit de manière très ordonnée, sans que le patient n’ait besoin de quitter le lit. On peut aider à déplacer quelqu’un dans un lit, peut-être avec l’aide d’autres nurses de la Science Chrétienne, et c’est fait avec beaucoup d’habileté, de douceur et de gentillesse, afin que ce ne soit pas désagréable pour le patient.
Les nurses de la Science Chrétienne parviennent à connaître avec précision quels sont les besoins de ceux dont ils s’occupent. Et ils sont également capables de voir les domaines où le patient est vraiment capable de faire certaines choses par lui-même, et ils les encouragent alors à le faire, à condition que cela soit bon pour eux, et qu’ils puissent le faire en toute sécurité. Agir de cette manière est vraiment important parce que nous respectons toujours le droit que chaque individu possède d’exprimer la liberté de conscience qui lui appartient en propre.
Le statut du Manuel est complet, il n’est pas fragmenté. En l’approfondissant et en y obéissant dans son intégralité, nous voyons que lorsque nous comprenons à fond comment « exercer avec sagesse » nos fonctions, ce qui découle d’une connaissance démontrable de la pratique de la Science Chrétienne, cela se traduit par le fait de « prendre convenablement soin des malades ». Des soins appropriés doivent être sains à tous points de vue, à la fois pour un observateur et pour celui qui bénéficie de ces soins.
Qu’est-ce qui alerte une personne ou sa famille quant au besoin de faire appel à un nurse de la Science Chrétienne ?
Si une famille qui s’occupe d’un membre de la famille ou d’un patient a le sentiment que les soins à dispenser sont très lourds, qu’ils sont un fardeau, il est peut-être temps d’appeler un nurse de la Science Chrétienne. Ou, si quelqu’un se demande s’il s’occupe correctement ou de la manière la plus compatissante et la plus habile d’une personne, un nurse de la Science Chrétienne peut être utile.
Parfois, lorsque nous sommes confrontés à quelque chose, jour après jour, cela semble alors très réel, très personnel. Je pense que ce serait tellement mieux si nous étions tous prêts à demander cette aide le plus tôt possible. Science et Santé dit en fait de demander sans tarder de l’aide à un scientiste chrétien expérimenté si nous ne nous guérissons pas promptement (voir p. 420). Bien que ceci soit écrit dans le cadre d’un traitement en Science Chrétienne, selon moi, cela signifie que lorsque nous voyons que quelque chose est difficile et que nous pourrions avoir besoin d’un peu plus d’aide, il ne faut pas hésiter. Ne pas se sentir gêné ou mal à l’aise, mais demander et obtenir de l’aide.
Parfois, le patient est très découragé, et la famille aussi, et on voit que la pensée devient de plus en plus lourde, et ce n’est pas nécessaire. Vous pouvez demander à un nurse de la Science Chrétienne d’apporter un sens de soutien, de joie et d’expectative concernant le cas. La guérison est alors inévitable.
Dans La Première Eglise du Christ, Scientiste, et Miscellanées, Mary Baker Eddy dit que « chacune des règles et statuts de ce Manuel accroîtra la spiritualité de celui qui lui obéit » (p. 230). Cela inclut la prise en compte des dispositions du statut « Nurse de la Science Chrétienne ». Appeler un nurse de la Science Chrétienne dès le début peut vraiment apporter une aide tangible et dissiper les ténèbres.
Cela suggère donc que, peut-être, nous pouvons parfois résister. Auriez-vous des conseils à donner à une personne qui résiste à l’idée d’appeler un nurse de la Science Chrétienne ?
Il existe une tendance, je crois, à ne vouloir déranger personne. Ou parfois, on peut éprouver le sentiment que si quelqu’un appelle un nurse de la Science Chrétienne, cela provoquera une intrusion dans sa vie privée, et que cela pourrait occasionner des jugements, ou être gênant. Nous devrions nous demander si ce n’est pas un moyen utilisé par l’entendement mortel pour nous empêcher d’obtenir l’aide dont nous avons besoin.
En fait, j’ai eu une guérison récemment, à un moment où je pouvais à peine me lever et où je pensais néanmoins poursuivre mes activités et m’occuper des choses moi-même. Je me suis dit : « Oh, je peux me débrouiller pour entrer dans la baignoire, ou je peux juste faire un repas, prendre un yaourt ou quelque chose comme ça. » Mais mon mari a appelé un nurse de la Science Chrétienne pour moi ! Demander de l’aide à un nurse de la Science Chrétienne signifiait que j’allais obtenir l’aide dont j’avais besoin pour les tâches à accomplir, ce qui me permettrait de me concentrer sur mon travail avec le praticien. J’ai pu me concentrer sur Dieu et être entièrement rétablie.
Avoir quelqu’un qui m’apporte mes repas, avoir de l’aide pour bouger, pour marcher et pour se mettre au lit de manière confortable, c’était ce dont j’avais besoin. Les nurses de la Science Chrétienne ont de merveilleuses idées pour vous aider à vous sentir à l’aise et à éprouver un sentiment de paix afin que vous puissiez vous concentrer sur ce qui est spirituellement vrai et écouter Dieu. N’attendez pas d’être découragé. Appelez tout de suite.
Je dirais que chaque fois que je me décourageais ou que je traversais une période très difficile, le nurse de la Science Chrétienne orientait ma pensée vers le haut. C’était comme avoir une pom-pom girl calme et inébranlable. Cela a vraiment permis à ma pensée de rester concentrée sur ce qui est vrai. Et je pense que cela a été vraiment essentiel pour moi dans la guérison. Comme je l’ai mentionné, mon rétablissement a été complet.
Je dirais donc aux membres d’église qui hésitent, ne laissez pas votre sens personnel vous empêcher de faire quelque chose qui contribuerait à votre liberté. Les nurses de la Science Chrétienne gardent leur téléphone allumé la nuit. C’est mon cas. Nous sommes prêts ! Et nous attendons ces appels avec impatience, car nous savons que nous allons voir la guérison. C’est vraiment être un témoin spirituel.
J’aime beaucoup ces idées. Je suis justement en train de penser à un passage de la Seconde épitre de Paul aux Corinthiens : « Dans la circonstance présente votre superflu pourvoira à leurs besoins, afin que leur superflu pourvoie pareillement aux vôtres. » (8:13, 14) Cela rappelle le fait qu’il s’agit d’un ministère. Pouvons-nous prendre un peu de temps maintenant pour parler de la formation ?
Lorsque vous êtes nouveau, au cœur de ce ministère, rien n’est plus encourageant et révélateur que de travailler aux côtés de nurses de la Science Chrétienne plus expérimentés, qui enseignent en s’appuyant sur leur propre pratique et leur propre expérience. Il y a vraiment beaucoup de choses à apprendre, et la formation est importante pour ceux qui veulent répondre à l’appel en matière de soins. Parmi la diversité des programmes de formation désormais disponibles, il y a une partie qui se déroule en classe et une partie de mentorat, côte à côte, pour chaque niveau de la formation.
La formation couvre tout, de l’assistance légère à la prise en charge complète en passant bien sûr par la prise en charge des besoins qui demandent beaucoup de discernement et de compétence. Même ceux qui ont une longue expérience en matière de soins ont beaucoup appris en suivant une formation. Les formations garantissent que notre représentation dans le monde bénéficiera d’une norme élevée. Christianscience.com/fr et les répertoires du Héraut et du Journal, qui contiennent des listes des maisons d’accueil de nursing de la Science Chrétienne, sont de bonnes ressources pour en savoir plus.
Cela semble être une bonne manière de l’envisager.
Oui. Il y avait une nurse de la Science Chrétienne dans ma propre église. Et quand j’ai commencé à être intéressée par les formations, je lui ai demandé si on pouvait déjeuner ensemble. Elle m’a beaucoup parlé de son ministère et de ce que tout cela impliquait.
Il existe des organismes qui proposent diverses manières de vous renseigner et de commencer à prendre des dispositions pour en savoir plus sur le nursing en Science Chrétienne. Cela peut prendre la forme d’un stage d’été bénévole ou d’une embauche pour aider dans d’autres postes qui vous permettront d’avoir un aperçu du travail. Vous pouvez toujours assister à un cours si vous sentez que vous n’êtes pas vraiment sûr.
Nous avons également le Christian Science Nursing Youth Service Corps, où l’on apprend pendant que l’on travaille. C’est une opportunité pour les jeunes de travailler au sein de différents postes dans une maison d’accueil de la Science Chrétienne, et d’apprendre à apprécier tous les aspects de ces établissements à travers le prisme du nursing en Science Chrétienne.
Si vous vivez dans un pays où il n’y a pas de maison d’accueil, il existe néanmoins des possibilités. On peut trouver des informations sur christianscience.com/fr et aussi dans le répertoire dans chaque numéro du Héraut. Se rendre dans une maison d’accueil pour se former n’est pas l’unique possibilité. Quelqu’un peut travailler avec vous et vous donner des cours et vous soutenir par un mentorat lorsque des patients se présentent à vous dans votre localité, où que vous soyez.
Beaucoup de gens pensent que lorsque vous avez affaire à quelqu’un qui a besoin de soins, vous réalisez à quel point toutes les petites choses de la vie auxquelles on ne pense pas deviennent soudain d’énormes tâches à vos yeux ou d’énormes monstres qui s’abattent sur vous. Et donc, si un nurse peut aider à inverser cette perception, cela sera facteur de guérison.
Les musiciens professionnels sont une excellente analogie, parce que lorsqu’ils sont à leur meilleur niveau, ils ressentent simplement la musique, et la musique apparaît. Ils sont mentalement libres, ce qui permet à la musique de s’exprimer. De la même façon, un nurse de la Science Chrétienne est mentalement libre, afin d’entourer spirituellement le cas pendant qu’il fait tout ce qui doit être fait.
Cela m’a vraiment fait penser à une autre chose qui est tellement essentielle. Les gens me demandent toujours : « La Science Chrétienne est-elle davantage spirituelle ou pratique ? » Les deux aspects ne font véritablement qu’un, car vous ne pouvez pas les séparer dans le nursing en Science Chrétienne. Le divin embrasse l’humain à chaque étape de notre travail. C’est vraiment cette coïncidence de l’humain et du divin, exprimée dans les choses du quotidien. C’est ce que nous mettons en pratique et que nous approfondissons. L’aspect pratique découle toujours d’une relation profonde et durable avec Dieu et d’un amour pour l’humanité.
