Cet entretien est une adaptation pour Le Héraut de la Science Chrétienne d’un podcast en anglais réalisé le 18 août 2020. Nous discuterons avec Kim Proctor, de Boston, et Christine (Chris) Raymond, de New London, dans le New Hampshire, Etats-Unis. Kim est chef de produit pour le Christian Science Monitor, et Chris fait partie d’une équipe qui offre des solutions environnementales aux catastrophes écologiques dans les Caraïbes. Chris et Kim étudient toutes les deux la Science Chrétienne, et elles ont acquis beaucoup d’expérience dans le monde des affaires et en tant qu’entrepreneurs.
Tony : Aujourd’hui, nous aimerions nous concentrer particulièrement sur la responsabilisation des femmes dans le monde du travail, en référence au leadership de la Découvreuse, Fondatrice et Leader de la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy. Chris et Kim, pouvons-nous parler du rôle que Mary Baker Eddy a joué en tant que modèle pour toutes les deux ?
Chris : Mary Baker Eddy a été une véritable source d’inspiration pour moi pendant la majeure partie de ma carrière professionnelle, parce que j’admire à quel point la compréhension spirituelle a véritablement guidé son activité. Plus je lisais ses biographies, et bien sûr plus j’apprenais de choses sur la Science Chrétienne grâce à son ouvrage fondateur, Science et Santé avec la Clef des Ecritures, plus je comprenais comment mettre en pratique quotidiennement la Science Chrétienne, la vérité au sujet de Dieu et de l’homme. Et puis la compréhension spirituelle a façonné mes objectifs et l’exécution de mes opérations commerciales. Peu importait le type d’activité, car dans chacune il y avait des défis, et parfois j’avais l’impression de faire un saut dans l’inconnu.
Vous savez, surtout quand on est entrepreneur, on ne sait pas où mèneront les nouvelles idées. Cependant, Mary Baker Eddy a montré que lorsque l’on comprend Dieu et notre relation à Dieu, et que l’on reconnaît que Dieu est Amour et Esprit, on réalise que rien n’est inconnu. Peut-être est-ce une chose que vous n’avez pas encore explorée, mais ce n’est pas inconnu. Lorsque vous faites de Science Santé votre guide professionnel, le meilleur qui soit, vous disposez alors d’une opportunité ultime d’exploration.
Je pensais à quelque chose dans le glossaire du livre que vous avez mentionné, Science et Santé. Une partie de la définition du mot « inconnu » est : « Ce que seul comprend le sens spirituel et qui est inconnu aux sens matériels. » (p. 596)
Chris : Oui, c’est ça. Et, quand vous exercez le sens spirituel dans les affaires, il est crucial de regarder autour de vous pour aider quelqu’un d’autre, car ce qui sous-tend réellement la lumière et la vie de Mary Baker Eddy, c’est l’enseignement de Christ Jésus : « Aime ton prochain comme toi-même. » Pour moi, c’est ce que les affaires permettent de prouver. Aime ton prochain. Aime tes clients. Aime tes employés. Aime tes concurrents comme toi-même.
Je me souviens qu’il y a plusieurs années, je travaillais depuis quelque temps seulement dans le développement de sites Internet, et nous développions un site et une base de clients. Un concurrent qui appréciait notre travail a commencé à intégrer certaines de nos idées. Et puis, il a commencé à contacter nos clients, parce qu’il les voulait aussi. Il a ensuite commencé à mentir à notre sujet. Lorsque j’en ai entendu parler par un client fidèle qui m’avait contactée pour me le dire, j’ai été choquée.
J’ai appelé un praticien de la Science Chrétienne et j’ai commencé à pester sur ce qui se passait – cette chose terrible, cette chose malhonnête. Il y a eu une pause à l’autre bout du fil, et le praticien a dit ceci à propos du concurrent : « Eh bien, que pensez-vous donc à son sujet ? » Et cela m’a stoppée, car j’ai réalisé que je devais le voir comme Dieu le voit. Et pas seulement ça, je devais voir les clients tels que Dieu les voit dans la réalité spirituelle. Savoir qu’ils ne pouvaient pas être dupés. Qu’ils ne croyaient pas aux mensonges. Que le concurrent ne disait pas de mensonges. Et que je ne pouvais pas être blessée par des mensonges.
Il s’agissait donc de voir chacun de nous – le concurrent, les clients, ainsi que mes collègues et moi – comme l’image et la ressemblance de Dieu. Nous sommes sans péché, en réalité. Nous ne pouvons pas mentir. Et nous ne pouvons pas être blessés par des mensonges. Savez-vous ce qui s’est passé ? Environ une semaine plus tard, l’un des clients m’a appelée et a dit : « En fait, nous n’avons pas cru ce qu’il disait de toute façon. » Et voilà ce qui s’est passé environ six mois plus tard : le concurrent nous a appelés et s’est excusé. N’est-ce pas merveilleux ?
Ça l’est, Chris. Merci d’avoir partagé cela.
Kim, je me tourne maintenant vers vous. Je sais que vous n’êtes pas tant impliquée dans la partie éditoriale du Christian Science Monitor que dans la partie commerciale, qui est tout aussi décisive. S’assurer que les gens connaissent le Monitor, qu’ils le lisent et le partagent. Pouvez-vous nous dire quelques mots au sujet de la place de modèle qu’occupe Mary Baker Eddy ?
Kim : Ce que Mary Baker Eddy a fait pour le monde est évidemment impressionnant. Et je suis ravie de travailler pour ce quotidien. Oui, je travaille du côté commercial, ce qui signifie que je n’ai pas à écrire d’articles. Ouf ! Je laisse ça aux professionnels. J’adore réfléchir à l’importance de son travail et à ce que la Science nous dit, ainsi qu’à la façon dont elle nous guide.
En fait, permettez-moi d’ajouter cette remarque qui est assez étonnante. Un article datant de 2008 dans le Christian Science Sentinel dit ceci au sujet de Mary Baker Eddy : « Pour elle, il y avait une synergie naturelle entre étudier la Science Chrétienne et mettre en application sa théologie pour les évènements du monde. Après tout, c’est la Science, avec la démonstration de la Science, qui favorise la croissance spirituelle – et les solutions dans les existences individuelles comme pour le monde. » (Mary Trammell, « Engaging with The Christian Science Monitor », [Collaborer avec le Christian Science Monitor] 24 novembre 2008). Par Science, j’entends la Science Chrétienne, les lois divines de Dieu opérant partout. Et j’invite chacun à réfléchir à ce que cela pourrait signifier dans sa vie. Cela m’inspire dans mon travail pour le Monitor.
Je dois dire que l’un des grands sentiments de gratitude que j’éprouve pour Mary Baker Eddy concerne le don de Science et Santé avec la Clef des Ecritures qu’elle nous a fait, qui a vraiment rendu la Bible vivante pour moi. Et ainsi jusqu’au Christian Science Monitor, où elle a appliqué son sens d’aimer son prochain comme soi-même, sans se limiter quant à qui serait ce prochain. Vous l’avez également illustré, Chris, en aimant votre concurrent autant que vos clients.
Chris : Une des choses dont il semble que nous parlons en réalité est : Aimons-nous suffisamment notre prochain pour l’aider à être meilleur ? Mary Baker Eddy a été malade pendant la moitié de sa vie, et elle a essayé de trouver différents traitements pour aller mieux. Et, lorsqu’elle a entrevu la totalité de Dieu, lorsqu’elle a entrevu que l’Esprit et l’Amour sont l’agent guérisseur, il n’était pas suffisant de dire : « C’est bon, j’ai trouvé la solution pour moi ! » Non, au contraire, elle a souhaité partager avec les autres, elle a pensé qu’elle devait aider les autres à aller mieux. Et c’est pour cela qu’elle a écrit Science et Santé. C’est pour cette raison que le livre devait être publié et distribué, ce qui, d’une certaine manière, est une sorte d’activité commerciale. J’aime mon prochain. J’aime tant l’humanité que je vais rendre ces idées disponibles de toutes les manières possibles.
Kim : Nous pouvons apprendre beaucoup de choses en lisant les biographies de Mary Baker Eddy. Le message, pour moi, est le suivant : Ne vous laissez pas arrêter par ce que vous pensez être impossible. Mary Baker Eddy n’a pas cédé à la croyance qu’à son époque une femme ne pouvait rien faire. Elle aurait pu penser : « Eh bien, je ferais mieux de reconnaître mes limites. » Au lieu de cela, elle a surmonté tous les obstacles de la vie, des finances, de la santé. Elle avait parfois besoin de trouver un logement. C’est-à-dire qu’elle avait des besoins quotidiens à satisfaire. Elle a brisé le cadre que les gens avaient construit et qui définissait ce que les femmes pouvaient accomplir.
A l’époque, les femmes ne pouvaient pas voter. Elles ne pouvaient pas détenir de propriété. Elles risquaient de perdre leurs propres enfants en cas de conflits familiaux. Mais Mary Baker Eddy n’a pas laissé les limites de la société l’empêcher d’aller de l’avant en partageant la Science Chrétienne avec le monde.
Mary Baker Eddy a été une pionnière du modèle commercial de la « franchise » en instaurant les salles de lecture de la Science Chrétienne. Elle a bâti toute une entreprise pour promouvoir Science et Santé. Et l’on peut considérer chaque chose qu’elle a accomplie comme une assurance qu’il est possible de faire les choses que l’on croyait impossibles, parce que Dieu est de notre côté.
En Science Chrétienne, nous apprenons que nous avons une relation avec Dieu qui ne peut être brisée. Nous sommes toujours, à chaque instant, connectés à Dieu. Et à chaque instant nous pouvons avoir des idées, nous pouvons être guidés par l’Entendement divin, le seul pouvoir de l’univers. Dieu nous aide à aller de l’avant indépendamment de ce qui peut ressembler à des obstacles matériels. Mary Baker Eddy les a tous renversés, afin de pouvoir nous assurer que nous le pouvons également.
Je pense que c’est très important. Savoir que nous sommes tous spirituellement habilités à accomplir tout ce qu’il est bon que nous accomplissions. Mary Baker Eddy se sentait habilitée à faire tout ce qu’elle était seule à pouvoir accomplir. Et une des choses que les enseignements de la Science Chrétienne font ressortir, de même que les exemples des personnages bibliques, selon moi, est que ceci est une règle qui s’applique à tous.
Une chose que j’ai toujours appréciée, c’est que Mary Baker Eddy énonce de façon très claire : « …ne suivez votre Leader que pour autant qu’elle suit le Christ. » (Message à L’Eglise Mère pour 1901, p. 34) Tout ce qu’elle a accompli et énoncé était enraciné dans le Christ, la vraie idée de Dieu, et dans une compréhension de ce que Jésus a accompli, de ce qu’il a enseigné durant son ministère de guérison.
Avez-vous, l’une ou l’autre, une guérison que vous aimeriez partager ?
Kim : En fait, j’en ai eu une très récemment, Tony. Je lisais un livre intitulé Nous avons connu Mary Baker Eddy, édition augmentée, tome II. Dans ce livre, de nombreuses personnes se souviennent de ce que Mary Baker Eddy leur a dit spécifiquement. Dans un des témoignages, à la page 424, Mary Baker Eddy dit à quelqu’un que quoi qu’il arrive, le mal ne peut pas nous nuire. J’ai réalisé que nous pouvions remercier Dieu pour la vérité, présente maintenant, concernant notre être, et que nous pouvions savoir qu’une expérience douloureuse ne nous a en réalité jamais touchés, parce que nous n’avons jamais été en dehors de la sollicitude de Dieu, de l’amour de Dieu. Que Dieu ne nous a jamais laissés échapper hors de Ses mains précieuses. Dieu s’assure que nous allons bien et que notre santé est constamment intacte. Nous affirmons immédiatement ce qui est déjà vrai au sujet de notre être. J’ai mis ces pensées en pratique.
Je suis tombée en transportant un kayak au sous-sol avec mon mari. J’ai immédiatement pensé à cette idée : Merci mon Dieu de me protéger, de prendre soin de moi et de maintenir ma perfection. Je peux affirmer dès maintenant que je n’ai pas vécu d’expérience où je pouvais chuter hors de Ta sollicitude et où je pouvais être, d’une manière ou d’une autre, blessée par un accident de quelque nature que ce soit. Je me suis levée tout de suite et je n’ai pratiquement ressenti aucune douleur. J’ai bandé mon genou, mon pied et mes orteils, et j’ai pu vaquer à mes occupations. Plus tard dans la journée, la douleur a disparu.
Ne pas être dupés par la matière est une idée qui s’applique à tant de situations. La matière essaie constamment de dire : « Le problème, c’est qui vous êtes. C’est ainsi que ça se passe. Ça fait mal. C’est chaud. C’est froid. » Elle essaie constamment de nous dire que les choses qui ne viennent pas de Dieu sont vraies. Mais Dieu n’a pas créé d’homme matériel, n’est-ce pas ?
Le premier chapitre de la Genèse nous enseigne ce que Dieu a réellement créé, c’est-à-dire l’homme spirituel à l’image et à la ressemblance de Dieu. Donc, en comprenant cela, nous comprenons l’intégralité de notre être. Apprendre cela et s’y tenir exige un effort. Nous pouvons ainsi comprendre que notre identité complète, notre être entier, la substance de notre être, est spirituelle ; elle n’est jamais touchée par une limitation matérielle d’aucune sorte.
En comprenant cela pour nous-mêmes en Science Chrétienne, nous trouvons la force de nous détourner des choses qui essaient de nous lier à la matière. Lorsque nous nous attachons à la vérité relative à l’être que Dieu a réellement créé, nous pouvons bénéficier de la force de Dieu. Nous avons la force de la Vérité.
De nombreuses personnes parlent de Jésus comme s’il était une présence personnelle. Mais en tant que scientiste chrétien, je comprends que ce n’est pas le cas. Le Christ, le pouvoir de guérison, l’idée spirituelle de Dieu qu’il a incarnée, est présent. Et c’est une chose à laquelle nous avons tous accès. Alors, terminons simplement en parlant de Mary Baker Eddy en termes, non de personne, mais d’héritage, lequel a eu pour objet de nous léguer une compréhension des idées de la Vérité qui peuvent encore être nos guides, à chaque instant.
Kim : Si nous considérons ce que vous venez de dire, Tony, nous parlerions de la vie de Mary Baker Eddy en tant que femme qui a fait ces choses extraordinaires, sans en être reconnaissantes ? Nous le sommes ! Mais c’est la lumière qu’elle a exprimée – la lumière du Christ – que nous avons besoin de reconnaître. La lumière et la vie qui vont de pair. Ce sont ces deux choses qui nous font avancer et nous permettent de bénir notre activité professionnelle, notre localité, notre prochain, et toute l’humanité. La vie, c’est elle et son exemple. Et pour moi, la lumière est la découverte de la Science Chrétienne et ce qui prend vie dans ses œuvres et ses écrits. Et donc, lorsqu’on les assemble, ils sont puissants.
Chris : Vous savez, Kim, cela concerne notre pratique quotidienne. Quoi que nous fassions actuellement, cela constitue notre pratique de la Science Chrétienne, notre pratique publique. Si nous interagissons avec la localité, si nous interagissons avec nos voisins, nos partenaires commerciaux, c’est de la pratique publique. Quand nous aidons notre prochain, nous la vivons.
En fait, ça me rappelle un de mes passages préférés. C’est tiré de « L’étang et le but » dans Ecrits divers 1883-1896, p. 206-207 : « Tandis que vous cheminez et soupirez parfois après le repos "près des eaux paisibles", méditez cette leçon de l’amour. Apprenez-en le but ; et dans l’espérance et la foi, là où les cœurs se rencontrent et sont mutuellement bénis, buvez avec moi l’eau vive de l’esprit de ce qui est le but de ma vie : imprégner l’humanité de la véritable récognition de la Science Chrétienne pratique et efficace. » C’est la pratique. C’est une pratique pour nous tous, alors que nous progressons dans tout ce que nous faisons, dans les affaires et dans la vie quotidienne. C’est tout à fait ça. La Science Chrétienne pratique et opérationnelle est là pour le bien de l’humanité.
Quelle belle note pour clore cette discussion.
