Encore une fusillade dans une école. Je faisais mes devoirs lorsque la notification est apparue sur mon ordinateur. J’ai été bouleversée, mais cette nouvelle n’était pas surprenante. Ces attaques s’étaient régulièrement produites aux Etats-Unis tout au long de mon enfance, et j’étais devenue presque insensible à la violence. Cependant, cette tragédie-là est devenue soudain une réalité effrayante quand j’ai appris que certains de mes camarades de classe connaissaient l'une des victimes. Durant les mois qui ont suivi, j’ai commencé à me sentir paranoïaque et impuissante, et cette peur n’a fait que s’intensifier lorsqu’est tombée la nouvelle d’une fusillade dans une autre école du pays.
Quelques semaines plus tard, j’ai assisté à une réunion de témoignage dans mon église locale de la Science Chrétienne, et une femme a partagé quelque chose qui m’a vraiment aidée. Le chien de cette femme avait été empoisonné par un voisin, et bien que la femme ait prié avec diligence pour le chien pendant plusieurs jours, la situation a rapidement semblée désespérée, comme si le chien allait mourir. Elle a demandé à sa fille d’aller lui dire adieu. Et elle a été étonnée de voir, quelques instants plus tard, la jeune fille revenir joyeusement avec le chien, entièrement guéri. Lorsque cette dame a demandé à sa fille ce qu’il s'était passé, celle-ci a expliqué qu’elle avait prié pour le voisin, pas pour le chien.
Bien que cette façon de faire puisse sembler inhabituelle, elle va de pair avec le commandement de Jésus : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent » (Matthieu 5:44). Un tel amour ne néglige pas les actions de l’agresseur, mais Jésus a prouvé que cette sorte d’amour est si puissant qu’il peut aider l’agresseur à se repentir et à changer. Et, dans le cas de la femme de mon église, cet amour était si pur qu’il l’a également bénie, elle et sa famille.
Cette idée qui consiste à prier pour l’agresseur a résonné en moi ; j’avais hâte de l’appliquer à ma peur des fusillades dans les écoles. Plutôt que d’attendre, impuissante, le prochain récit de violence, j’ai prié de manière proactive pour voir les tireurs potentiels différemment – comme ayant été véritablement créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, ainsi que le dit la Bible. Comme je l’ai appris à l’école du dimanche de la Science Chrétienne, Dieu est bon, donc Son image et Sa ressemblance doivent être bonnes ; Dieu est Amour, nous sommes donc tous faits pour exprimer l’amour. Je savais que le fait de voir les agresseurs potentiels de cette façon pourrait aider à faire ressortir davantage leur bonté et leur amour spirituels propres, et à annuler les pulsions perverses.
Dans le livre de Jérémie, j’ai trouvé ce passage : « Je leur donnerai un cœur pour qu’ils connaissent que je suis l’Eternel ; ils seront mon peuple, et je serai leur Dieu » (24:7). Je me suis sentie plus en sécurité lorsque j’ai réalisé que nous avons tous une relation indestructible avec Dieu, et que cela signifie que nous connaissons tous l’Amour et que nous y sommes réceptifs. Dieu ne voit personne comme un tireur potentiel. Il nous aime tous comme Son peuple, et chacun de nous peut ressentir cet amour d’une manière qui dissout les ténèbres, la haine ou l’instabilité. Pour la première fois, j’ai ressenti de la compassion pour les auteurs potentiels de fusillades. Cette nouvelle perspective m’a aidée à les voir à travers une lentille spirituelle ; ma peur a ainsi diminué et je n’ai plus eu l’impression d’être un spectateur impuissant.
Mais la bénédiction ne s’est pas arrêtée là. Je suis également reconnaissante de dire que j’ai pu appliquer ces idées à un certain nombre de situations, comme prier pour aimer les personnes qui nous harcèlent à l’école ou toute personne qui semble avoir de mauvaises intentions, afin de les voir en tant qu’enfants purs de Dieu. Et j’en apprends chaque jour davantage sur la puissance de l’amour de Dieu.
Je continue de prier pour voir que Dieu est présent et qu’Il réconforte les personnes touchées par les fusillades dans les écoles. Et je découvre que prier pour comprendre que les auteurs potentiels de fusillades sont naturellement attirés par l’amour, plutôt que par la violence, me permet de me sentir en capacité d’agir plutôt que démunie. Au lieu de m’attendre à des tragédies, je peux prier activement pour les empêcher.