Un jour, quand mes enfants étaient petits, j’ai trouvé mon foyer en proie à la souffrance. Les enfants se plaignaient, l’un d’eux était malade, mon épouse également. L’humeur dans la maison était sombre, et j’en étais profondément attristé. J’ai prié pour la guérison de chacun, mais en vain.
J’ai alors réfléchi aux recommandations de Jésus : « Personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens, sans avoir auparavant lié cet homme fort ; alors il pillera sa maison. » (Marc 3:27) Je n’avais pas encore lié « l’homme fort », d’où la souffrance qui perdurait, en ai-je conclu. J’ai donc changé l’objectif de mes prières. Au lieu de prier pour la guérison de membres de la famille, j’ai prié afin de comprendre une vérité plus large, la domination toujours présente et inattaquable exercée par Dieu sur notre foyer. J’ai déclaré que c’était Dieu « l’homme fort » de notre foyer, et non un entendement supposé malveillant qui opérerait en cachette. J’ai mieux compris que le mal n’avait ni place, ni pouvoir, ni présence à occuper dans notre logis, et que Dieu seul avait une influence sur notre santé et notre bien-être collectifs.
Les résultats ont été impressionnants. Tout le monde a retrouvé la santé rapidement. La tristesse s’est dissipée, la bonne humeur est revenue et la maladie a disparu en peu de temps. Le bonheur régnait de nouveau dans notre foyer.
J’ai tiré de cette expérience une leçon précieuse : la difficulté n’est pas toujours ce qu’elle paraît. Quand la souffrance, la maladie ou le conflit surviennent, ils semblent avoir une cause physique. Or, c’est peut-être là une conclusion qui ne va pas assez loin. Il y a peut-être un prétendu mal plus profond qui doit être discerné et traité par la prière. Lorsqu’un enfant tombe malade et ne veut pas aller à l’école par crainte d’affronter un élève plus fort qui le tourmente, le véritable problème de cet enfant, ce n’est pas qu’il soit malade. C’est qu’il a peur de celui qui le maltraite. Pour obtenir une guérison spirituelle, il nous faut affronter le « tourmenteur » ou « l’homme fort » comme l’a expliqué Jésus. Et ce « tourmenteur », ce n’est pas forcément la maladie, la dispute ou la catastrophe qui tentent de capter toute notre attention.
Mary Baker Eddy qui a découvert la Science Chrétienne, a créé une expression pour définir l’effet intimidant du mal. Elle l’a appelé « magnétisme animal malfaisant ». Il désigne les multiples façons dont le mal opère, à la dérobée ou ouvertement, afin d’interrompre et de détruire la santé, la vie et la paix, et de les empêcher d’être la norme. Il peut agir de manière très subtile, comme dans le cas de mon foyer, où aucun signe extérieur de méchanceté n’était visible, mais dont l’effet était évident une fois reconnu. Il peut aussi être flagrant comme dans les actes de vengeance, la calomnie, les insultes et le meurtre, les attentats suicide, les tueries sur les campus, les attentats terroristes et le piratage sur Internet. On a de nombreuses occasions dans le monde aujourd’hui de faire taire les prétentions du magnétisme animal malfaisant !
Si vous menez une vie paisible et ne rencontrez que rarement la malveillance flagrante, vous serez peut-être tentés de penser : « Je n’ai pas besoin de me préoccuper du magnétisme animal. Ce n’est pas un sujet qui me concerne et au sujet duquel je doive prier. » Mais cette conclusion serait une erreur. Les actes malveillants accomplis sur toute la planète reçoivent une telle publicité et sont tellement présents dans les médias que la peur du mal survenant au hasard, sans qu’on s’y attende et de manière inévitable, prévaut dans la pensée des gens. Tout membre de la société, qu’il vive en paix ou pas, doit traiter métaphysiquement la peur de la méchanceté entretenue par ses semblables afin de s’en protéger et de les protéger ; c’est ce que j’ai appris dans le cas de mon foyer.
Aussi menaçantes que paraissent les prétentions du magnétisme animal malfaisant, ce n’est pas une puissance qu’il faut craindre. C’est un comportement sinistre de l’entendement mortel qui doit être dénoncé et dont l’irréalité doit être prouvée. Comme nous l’enseigne Jésus-Christ, le diable est un menteur (voir Jean 8:44). Quelle que soit la forme que prenne le mal, ce n’est jamais une réalité. C’est un mensonge, mais un mensonge qui doit être reconnu comme tel et dénoncé pour en prouver l’impuissance. Et l’un de ces mensonges consiste pour le magnétisme animal malfaisant à faire souffrir d’innocentes victimes en prétendant manigancer, planifier, organiser et mettre en œuvre leurs souffrances.
L’expérience a enseigné à Mary Baker Eddy qu’on ne peut pas feindre d’ignorer les prétentions gonflées d’orgueil et égotistes du mal cherchant à prendre pour cible les personnes de grande valeur et leurs travaux pour les détruire. Elle décrit d’ailleurs cet aspect du mal qui prétend poursuivre une victime dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures, au chapitre intitulé « L’Apocalypse » qui part de la vision qu’a eue Jean de la guerre entre le bien et le mal, racontée en détail dans la Bible. Voici ce qu’elle écrit : « Le serpent est perpétuellement sur les talons de l’harmonie. Du commencement à la fin, le serpent poursuit de sa haine l’idée spirituelle. » (p. 564) Et aussi : « Le Révélateur voit ce serpent ancien, dont le nom est le diable ou le mal, guettant infatigablement le moment où il pourra mordre la vérité au talon et entraver apparemment le développement du rejeton de l’idée spirituelle, qui produit abondamment la santé, la sainteté et l’immortalité. » (p. 563)
Ce mal « guettant infatigablement » l’idée spirituelle et la poursuivant « de sa haine », c’est là une perspective qui fait réfléchir. Jésus-Christ a fait face à ce « guet infatigable » de la méchanceté. Beaucoup de pharisiens et d’autres ennemis complotaient sans cesse pour le faire mourir. Ils ne l’aimaient pas. Ils n’aimaient pas ce qu’il enseignait. Ils voyaient en lui une menace pour leur statu quo. Manipulés par la jalousie, l’envie et la peur, ils ont cherché à l’exterminer, à mettre fin à sa vie et à son ministère.
Or, Jésus n’avait pas peur de ses adversaires. Il savait quoi leur répondre. Face à Pilate qui le menaçait en lui disant : « Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te crucifier, et que j’ai le pouvoir de te relâcher ? » Jésus répondit : « Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir, s’il ne t’avait été donné d’en haut. » (Jean 19:10, 11) Jésus n’a pas cherché à s’enfuir, rempli de terreur, il ne s’est pas recroquevillé dans un coin et il n’a pas tremblé devant la menace de Pilate. Il savait que sa vie était pour toujours à l’abri dans l’Esprit divin, et que le gouverneur ignorant ne pouvait lui faire aucun mal. La Bible nous montre que, pendant tout son ministère, Jésus a fait face aux prétentions malveillantes du mal toujours de la même manière : « Vous n’avez aucun pouvoir sur moi. » La crédibilité de cette affirmation a été immortalisée lorsque Jésus est sorti vivant du tombeau après sa résurrection.
Mary Baker Eddy a affronté une malveillance similaire quand elle a présenté la Science Chrétienne au monde. Certaines personnes, qui n’étaient pas d’accord avec ce qu’elle enseignait, voulaient la faire taire. Elle a reçu des menaces de mort. Ses ennemis les plus haineux ne pouvaient pas se contenter de poursuivre leur chemin en la laissant tranquille. Ils se sont efforcés mentalement et physiquement de l’empêcher de continuer. Mais elle avait appris à traiter avec efficacité la méchanceté de l’entendement mortel. Elle avait appris à ne pas le craindre mais à l’attaquer de front et à le neutraliser grâce à l’Amour divin tout-puissant qu’elle vénérait.
Un jour, un assassin potentiel se glissa chez elle et monta jusqu’à son bureau. Elle raconta qu’avant même que cet homme n’entre, elle avait pressenti un danger imminent et avait d’abord pensé à verrouiller la porte. Mais elle considéra que céder à la peur n’était pas une solution durable. Elle laissa donc la porte ouverte et attendit, prête à affronter l’ennemi. L’homme entra dans la pièce, dirigea son arme vers elle et il entendit alors cette réponse : « Vous ne pouvez pas tirer. » (Yvonne von Fettweis et Robert Warneck, Mary Baker Eddy, Une vie consacrée à la guérison, p. 266) Il laissa retomber son bras, impuissant, et s’enfuit. Sa mauvaise intention avait été instantanément désarmée. Mary Baker Eddy n’ignora pas cet homme. Elle ne fit pas comme s’il n’existait pas. Elle affronta son ennemi avec une confiance absolue dans le pouvoir qu’avait l’Amour divin de la protéger et d’empêcher l’homme d’agir. Elle avait agi comme il fallait et avait fait triompher la justice.
Et c’est à cela que tous les chrétiens fervents doivent parvenir quand ils ont affaire aux prétentions agressives du mal. Les mensonges doivent être contrecarrés, traités et prouvés irréels. Il est stupide de feindre de les ignorer. Il n’est pas sage de prétendre qu’ils n’existent pas ou de les dédaigner comme s’ils n’étaient que les visions imaginaires d’un paranoïaque. « Il faut que le genre humain apprenne que le mal n’est pas pouvoir. » (Science et Santé, p. 102) Nous pouvons appliquer cette déclaration de Mary Baker Eddy à tous les arguments du mal, y compris à la supposition subtile qu’il puisse conspirer, planifier et causer du tort. Le mal n’est pas un contre-pouvoir s’opposant à Dieu. Ce n’est pas un autre pouvoir de l’univers que nous devons combattre. C’est un mensonge et il doit être vu en tant que tel. Cette vérité doit être comprise et démontrée afin que sa promesse de liberté se réalise et soit vécue.
Tout comme David a affronté Goliath sans sourciller (voir I Samuel, chapitre 17), il nous faut faire face sans crainte aux prétentions du magnétisme animal malfaisant. David savait que Dieu maîtrisait la situation. Il ne s’est pas enfui en courant. David n’a pas feint d’ignorer les menaces du géant. David n’a pas fait comme si Goliath n’existait pas. Il a couru à la rencontre de Goliath et l’a abattu en le frappant d’une pierre au front, à l’endroit le plus vulnérable et le plus fragile. Métaphoriquement, Goliath symbolise l’intention et le but malveillants, toutes les prétentions du magnétisme animal malfaisant. Nous aussi, nous sommes capables de trouver « le point faible » du magnétisme animal malfaisant quand nous affrontons nos Goliath. Ce point faible représente la prétention au pouvoir du magnétisme animal. La méchanceté n’a aucun pouvoir. Malgré toutes les bêtises qu’elle raconte, l’étalage de son ego, les menaces imaginaires, les cris et les hurlements, les pleurs et les grincements de dents, ce n’est rien d’autre qu’une immense tromperie. Face à la Vérité divine, elle tombe pour toujours dans l’oubli.
Alors, quand une voix menaçante déclare que quelqu’un se sert de la mauvaise pratique mentale contre vous et vous fait du mal, ne vous laissez pas berner par l’hypothèse que le mal puisse vous blesser. Il en est incapable. Cette possibilité n’est qu’une suggestion, non une vérité.
Quand la pensée chuchote que vous allez tomber malade et que votre état va s’aggraver, n’acceptez pas l’hypothèse selon laquelle la maladie a une cause irrésistible et profonde.
Lorsque les chiffres nous obligent à nous exclamer que notre église décline, et que l’esprit humain justifie cette affirmation en en rendant responsables la résistance à la vérité et la haine qui l’entoure dans le monde actuel, n’approuvez pas le point de départ de la logique de l’erreur, à savoir que le mal a le pouvoir de stopper l’avancée de la Vérité et d’en nier l’effet guérisseur. Sachez que le mal est incapable de causer le déclin de l’église de Dieu et qu’il n’a pas le pouvoir de saper une construction spirituelle pleine de vitalité et de force.
Si, après avoir examiné vos comptes, vous entendez dire que vous n’avez pas d’argent et que vous allez tout droit à l’hospice, ne secouez pas la tête en signe d’approbation, impliquant ainsi que la pénurie est inévitable et la souffrance obligatoire. Réveillez-vous et prenez conscience de la vérité, à savoir que Dieu a des ressources infinies pour vous combler de bienfaits et qu’elles sont présentes maintenant même. Sachez que le mal n’est pas un prophète et qu’il ne détermine pas votre future situation économique.
On peut triompher des prétentions du magnétisme animal malfaisant en comprenant que Dieu est le seul Entendement qui gouverne tout l’univers, et que dans cet Entendement, il n’existe ni influences ni pouvoirs destructeurs. Tout est bon. Dans l’Entendement divin, il n’y a ni agents secrets malveillants, ni génies malfaisants, ni tyrans impitoyables, ni associations mafieuses, ni agents opérant avec subtilité sans respecter la loi, ni ennemis à craindre. « Il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu », a promis Jésus (Luc 12:2). En comprenant la bonté omniprésente de Dieu qui exclut tout mal, on dévoile les prétentions fallacieuses du magnétisme animal malfaisant, on les entraîne dans une tombe d’où elles ne reviennent jamais et on empêche le malheur de survenir.
Mary Baker Eddy écrit : « Pour l’Amour infini, toujours présent, tout est Amour, et il n’y a ni erreur, ni péché, ni maladie, ni mort. » Et elle poursuit en expliquant comment le mal se détruit et retourne à son néant primitif : « Contre l’Amour, le dragon ne lutte pas longtemps, car il est tué par le Principe divin. La Vérité et l’Amour triomphent du dragon parce que le dragon ne peut lutter avec eux. » (Science et Santé, p. 567) Le magnétisme animal malfaisant est le dragon que la Vérité divine et l’Amour divin ont tué et dont ils ont prouvé l’impuissance. Armé de la Vérité, le soldat chrétien vigilant avance avec confiance en sachant que grâce au Christ, il peut faire face à chaque prétention du magnétisme animal et la dominer. Chacun de nous est capable d’affronter sans crainte toute manifestation malveillante en déclarant : « Vous n’avez aucun pouvoir sur moi ! »
