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La force impersonnelle de bâtir et de rebâtir pour les siècles

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’avril 2016

Publié à l’origine en anglais dans le Christian Science Journal d’octobre 2015


Il y a peu, en parcourant sur notre site Internet plusieurs décennies de témoignages de la Science Chrétienne, j’ai été frappé par le contraste bien souvent saisissant entre les contenus des réseaux sociaux actuels et ces instantanés de vie que sont les témoignages de guérison qui nous arrivent à un rythme hebdomadaire et mensuel. Au lieu d’être, en quelque sorte, des selfies en images ou en mots, destinés en général à transmettre les plus « récents » événements familiaux ou bien des opinions, les témoignages sont à même de rendre compte de moments sacrés qui ont changé le cours de notre existence. En fait, ces témoignages nous font souvent connaître les expériences authentiques de ceux qui accèdent pour la première fois à la nature véritable de la vie. Même trois quarts de siècle plus tard, on ressent encore avec émerveillement ce que cela avait dû être d’échapper plusieurs fois à la mort au beau milieu de l’océan, lors de l’attaque d’un convoi, pendant la Deuxième Guerre mondiale, ou de se trouver soudainement libéré d’une maladie chronique qu’on endurait depuis des années.

De telles guérisons étaient si puissantes et si manifestes, authentiques et fréquentes, qu’elles suffisaient en elles-mêmes à produire une nouvelle dynamique concrétisée par d’autres expériences spirituelles relatées au sein de toute une famille, par la bonne nouvelle d’une guérison circulant de proche en proche, et par des réunions de témoignage du mercredi soir, au cours desquelles les gens attendaient leur tour pour relater des guérisons récentes. Naturellement, tout cela était une source de joie et de progrès, et laissait entrevoir avec enthousiasme des possibilités nouvelles.

Néanmoins, celle qui découvrit et fonda la Science Chrétienne expliqua qu’il faudrait quelque chose de plus pour que ces nombreuses démonstrations de l’Amour divin puissent se poursuivre. Ce « quelque chose » exigerait de ne pas être sans cesse ramené, une fois guéri, au bercail imaginaire d’une existence matérielle, dont le moi, ou identité personnelle, serait dans la matière. Joseph Mann, qui fut guéri par un scientiste chrétien alors qu’il agonisait à la suite d’une blessure par balle, se souvint de ce que lui dit Mary Baker Eddy des années plus tard : « Vous avez vécu une expérience magnifique. Vous avez été expulsé avec violence de la maison [l’état d’esprit qui pense vivre dans la matière] et vous vous êtes relevé au-dehors ; ne retournez pas dans la maison. » (Nous avons connu Mary Baker Eddy, édition augmentée en anglais, tome 2, p. 161)

Ayant consacré des années de travail à l’établissement de la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy était parfaitement consciente de l’opposition de plus en plus forte que ferait peser sur nous un sens matériel de l’existence. A chaque étape de progrès spirituel, ce sens matériel réaffirmait avec plus de véhémence sa propre foi dans la matérialité de la vie. Dès le début, Mary Baker Eddy comprit qu’avoir la conviction que la vie est matérielle engendre des ténèbres mentales qui prétendent pouvoir obscurcir l’illumination spirituelle. Elle raconta, par exemple, que cela se produisit presqu’aussitôt après sa première guérison fondamentale. Un visiteur, qui s’attendait apparemment à ce qu’elle succombât à ses blessures, entra dans la pièce où elle se trouvait. Mary Baker Eddy dira plus tard, dans une interview, qu’elle avait à nouveau éprouvé brièvement les symptômes mêmes dont elle venait d’être délivrée ! (voir Une vie consacrée à la guérison spirituelle, p. 40)

Une autre opposition, celle-ci intentionnelle et malveillante, se manifesta durant toute sa vie. Cependant, elle la surmonta également de manière systématique en comprenant qu’elle ne s’appuyait pas sur une individualité humaine, mais sur la révélation et la démonstration d’une réalité divine entièrement bonne, qui englobait tout, et qui incluait son être véritable en tant qu’expression de Dieu. S’étant, en quelque sorte, trouvée elle-même, elle put tout naturellement discerner la différence entre ce qui n’était que de la crainte ou une impression hypnotique et une réalité spirituelle si concrète qu’on pouvait la considérer comme scientifique.

Dans son message intitulé « Choisissez », Mary Baker Eddy parle de façon claire, en pesant ses mots, non seulement à ses contemporains, mais aux générations à venir, c’est-à-dire à nous aujourd’hui, de la vision dont elle connaissait toute l’importance : « Entièrement séparée de ce rêve mortel, de cette illusion et hallucination des sens, la Science Chrétienne vient révéler l’homme comme étant l’image de Dieu, Son idée, coexistant avec Lui – Dieu donnant tout et l’homme ayant tout ce que Dieu donne. » (La Première Eglise du Christ, Scientiste, et Miscellanées, p. 5)

La croyance que l’on vit dans la matière, avec un moi limité qui s’efforce d’ « obtenir » davantage de la Science, a peu à voir avec la vaste dimension de la révélation spirituelle qui nous délivre afin que nous soyons ce que nous sommes déjà. Cette croyance procure également une bien faible défense face à l’illusion que les ténèbres du sens matériel de l’existence sont capables d’occulter et d’affaiblir l’illumination spirituelle. Ces ténèbres en sont incapables, mais c’est en obéissant à Dieu, et en choisissant la nouvelle conscience spirituelle donnée par l’Entendement qui est Tout, que nous en avons la preuve irréfutable.

Pour que la Cause qu’elle avait fondée puisse perdurer, Mary Baker Eddy savait que les scientistes chrétiens devraient bâtir leur vie sur l’exemple de Christ Jésus – le désintéressement, l’obéissance absolue à Dieu – et non sur l’espoir humain d’un confort, de réalisations et de « succès » matériels. Pour suivre l’exemple de Jésus, il faudrait qu’ils acceptent de faire un choix. Ils ne pourraient servir deux maîtres, manger en même temps des fruits de l’arbre de la vie et des fruits de l’arbre du bien et du mal, et s’attendre à mener une vie bien confortable dans la matière. A la place, ils devraient être prêts à apprendre la signification profonde des paroles de Jésus : « Moi et le père nous sommes un » (Jean 10:30) ; « Je ne puis rien faire de moi-même. » (Jean 5:30) Pas à pas, ils auraient pour tâche d’apprendre et de vivre la Science sur laquelle est fondé le christianisme de Christ Jésus.

Avec une patience toute maternelle, Mary Baker Eddy comprenait qu’il était inévitable pour ceux qui se considéreraient comme scientistes chrétiens de céder à une compréhension chrétiennement scientifique de l’existence. « Emergez doucement de la matière et pénétrez dans l’Esprit », écrit-elle (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 485), sachant que cela se ferait non par la volonté, mais par l’humilité, non par l’orgueil, mais par l’obéissance semblable à celle de l’enfant. Mais elle savait aussi que c’est cette émergence même de la croyance à une identité individuelle dans la matière et cette pénétration dans la conscience donnée par Dieu qui donnent la force divine de bâtir et rebâtir pour les siècles.

Allison W. Phinney

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