La Science Chrétienne révèle la nature indivisible et totale de Dieu, l'Entendement. Cet Entendement, c'est l'Être unique et divin dont émane toute création. Le fait de reconnaître en Dieu l'Entendement, l'Esprit, nous permet de voir que la création est spirituelle, la manifestation ou l'expression de la cause infinie nommée Dieu. Puisque l'Entendement est infini, sa création ne lui est pas extérieure, mais s'y trouve tendrement inclue.
A ce propos, Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (P. 502, 503): « Il n'y a qu'un créateur et une création. Cette création consiste dans le déroulement d'idées spirituelles et leurs identités qui sont renfermées dans l'Entendement infini et pour toujours réfléchies. »
Reconnaître en Dieu la totalité de l'Entendement, embrassant tendrement sa création infinie, c'est voir notre abondance, notre santé, notre joie, exister comme idée et ne dépendre ni d'une personne ni d'une place. La Science enseigne que l'homme, la plus haute expression de la création, inclut, comme reflet de l'Entendement, toute idée juste et ne manque de rien.
Quelle idée libératrice nous apporte une telle conception ! Nous n'avons plus à nous cramponner frénétiquement à une chose dans la crainte de la perdre ou à élever une barrière contre une autre dans l'espoir de l'exclure. Nous savons que ce qui émane de Dieu ne change pas, est bon et appartient à jamais en propre à l'homme. Cette connaissance du Christ nous permet de penser et d'agir avec intelligence. Nous voyons notre amour étendre son champ d'action. Nous nous préoccupons moins des raisons matérielles d'aimer et devenons plus conscients que l'amour est une impulsion inhérente à notre vrai caractère et qui le fonde.
Christ Jésus, notre Guide, fit une déclaration saisissante au sujet de la nature totale de l'existence. Quand on lui demanda de localiser le royaume de Dieu, il bouleversa les fausses notions en disant (Luc 17:20, 21): « Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à frapper les regards, et l'on ne dira pas: Il est ici ! ou bien: Il est là ! Car voici que le royaume de Dieu est au-dedans de vous ! » Lorsque nous nous sommes imprégnés de cette vérité en la comprenant, nous ne craignons plus que quelque mal réside en nous, que quelque chose d'effrayant se développe. Au contraire, nous détectons et défaisons les fausses suggestions qui prétendent représenter notre nature, notre corps, notre monde, en démontrant consciemment les vérités de l'Entendement qui constituent le royaume des cieux au-dedans de nous.
L'entendement charnel, d'autre part, est la source de tous les malheurs qui accablent l'humanité. Fondant ses déductions sur la matière et le témoignage des sens physiques, il croit voir une série de conditions matérielles et de personnes composées d'une matière périssable. Elles lui apparaissent comme un mélange de bien et de mal, car les erreurs sont inhérentes à ce sens matériel de la vie. Celui qui accepte une telle conception s'engage dans une tâche désespérée: il essaie de se cramponner au bien et d'exclure le mal. L'on ne peut s'attacher à la cause de l'erreur et éviter l'occasion de la commettre.
Ce sens matériel de la vie produit ses propres conceptions erronées au sujet de la création de Dieu et les fait passer pour la réalité. Il invoque ses propres créations erronées ou les craint, les adore ou les abhorre. Il est vrai que les fautes inhérentes à l'entendement charnel lui apparaissent entièrement réelles. Celui qui accepte volontairement cet entendement comme le sien propre, se laisse mesmériser par la croyance que les problèmes et les erreurs de cet entendement sont aussi les siens.
Une Scientiste Chrétienne se souvient souvent d'une expérience qu'elle fit dans sa jeunesse en assistant à une séance d'hypnotisme organisée lors d'un voyage. L'hypnotiseur demanda à l'auditoire qu'un volontaire voulût bien servir de patient. Un monsieur, que presque tous connaissaient, offrit ses services. A son arrivée sur la scène, il promit de faire ce qu'on lui demanderait. L'hypnotiseur lui dit alors: « J'aimerais vous prier de vendre ces cornets de cacahouètes aux auditeurs que voici. Ce sera difficile, mais nous devons toutes les vendre. »
Il accepta volontiers cette tâche. Mais il n'y avait pas de cacahouètes ! Il quitta la scène et il remonta les bas-côtés sur toute leur longueur en offrant sa marchandise et en faisant tout son possible pour l'écouler. C'est seulement lorsqu'il atteignit le fond de la salle que l'hypnotiseur le fit revenir à lui et brisa le mesmérisme: et ce monsieur redevint normal.
Sous le contrôle hypnotique, il voyait et vendait des cacahouètes imaginaires. Personne ne les avait jamais plantées, ou grillées, ou vendues. Pour s'en débarrasser, il lui suffit de se réveiller. Dans la Science de l'être, il n'y a pas d'homme hypnotisé luttant pour se délivrer de phénomènes irréels. Dans un certain sens, les maladies, les problèmes, les limitations auxquels nous sommes confrontés, n'ont pas plus de réalité que ces cacahouètes. Ce sont des erreurs de l'entendement charnel et mortel qui ne semblent actuelles qu'à cet état mental.
C'est l'entendement charnel qui est tout à la fois l'hypnotiseur et le patient hypnotisé. La Science enseigne qu'il faut se dépouiller de cet entendement, non le conserver ou le transformer. Sur ce point, saint Paul était positif dans son enseignement. Il dit à ceux qui le suivaient de dépouiller « le vieil homme » et de revêtir le « nouvel homme, créé à l'image de Dieu dans la justice et la sainteté que produit la vérité » (Éph. 4:24). C'est ainsi que la conscience humaine se régénère et se spiritualise.
Lorsque nous semblons aux prises avec un problème insoluble — une maladie, un manque durable, une mésentente avec un parent aimé — nous devrions nous tourner vers Dieu, car la solution ne se trouve jamais au cœur du problème. Tant que le monsieur hypnotisé avait affaire à des cacahouètes, il sommeillait encore. Considérer le mal comme une réalité nous rend réceptifs à ses suggestions. Le Scientiste Chrétien sage se détourne résolument du problème, de ses scènes familières et de ses chagrins, et se demande: « Comment Dieu me voit-Il, moi et cette situation ? La ressemblance de Dieu inclut-elle rien qui soit étranger à l'original ? »
Une telle attitude ne nous soumet aucunement aux abus du mal. Elle n'admet aucune humeur insouciante ou désinvolte qui incite à l'indifférence ou à la négligence dans le maniement des prétentions erronées. Elle nous invite plutôt à contempler la réalité, à voir seulement ce que Dieu crée. Le mal n'est pas une entité; c'est une suggestion externe, non une condition interne. Apercevoir cela, c'est voir l'irréalité du mal, car il n'y a rien hors de l'infini, rien au-delà de la totalité divine.
La Science Chrétienne distingue clairement ce qui est actuel et ce qui a l'apparence de l'être, une existence factice, nulle. Les contrefaçons de l'entendement charnel, qui se prétendent les personnes mortelles et les conditions matérielles non résolues, ne doivent plus passer pour la réalité. Seules une vision et une connaissance semblables à celles de Dieu peuvent nous rendre assez alertes pour que les suggestions du mal ne puissent pas être prises par erreur pour nos propres pensées. Alors nous les dominons et pouvons les oublier.
Celle qui a découvert et fondé la Science Chrétienne expose avec clarté l'infinitude de Dieu en écrivant dans Science et Santé (p. 203, 204): « Dieu est à la fois le centre et la circonférence de l'être. » Ce concept spirituel introduit l'harmonie dans nos relations, des distinctions intelligentes dans nos conclusions, résout et hâte nos achèvements. Aucun bien n'est abandonné, aucun bien n'est altéré. Les qualités chrétiennes qui apparaissent dans la démonstration déroulent la vraie nature de l'homme. Ainsi la vie plus spirituelle du Scientiste Chrétien devient la réponse à sa prière.
Si nous comprenons que nous reflétons l'Entendement qui inclut tout, nous pouvons nous libérer des vues mesmériques et des opinions mortelles, et connaître la vérité concernant nous-mêmes, notre prochain, notre monde. Science et Santé nous dit (p. 399): « L'unique Entendement, Dieu, ne renferme pas d'opinions mortelles. Tout ce qui est réel est compris dans cet Entendement immortel. »
