C'est vers 1887 que notre famille entendit parler pour la première fois de la Science Chrétienne. Avant son mariage mon père habita pendant quelque temps Boston, Massachusetts; plusieurs fois il entendit prêcher Mary Baker Eddy à Chickering Hall. Il fut aussi témoin de guérisons grâce au traitement de la Science Chrétienne. Il envoya donc un exemplaire du livre de texte Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mrs. Eddy, à deux parentes fixées dans le Centre-Ouest; chacune souffrait d'un cancer que les médecins disaient incurable. Toutes deux furent guéries en lisant le livre de texte, et dans leur ville elles furent les premières à étudier la Science Chrétienne.
Pendant mon adolescence j'eus bien des guérisons. A l'école secondaire, j'aurais voulu prendre part aux débats ou conférences contradictoires, mais la timidité m'en empêchait. Vers la même époque je pensai sérieusement à devenir membre de L'Église Mère et d'une église filiale. On me dit qu'il faut dans ce cas accepter de bon cœur des responsabilités plus grandes et faire face avec courage à toutes les prétentions de l'entendement mortel. Le sentiment de gêne ou de timidité disparut, et je pus participer aux débats sans contrainte, avec joie. Bientôt j'eus le bonheur de me joindre à L'Église Mère ainsi qu'à une église filiale. Quand j'étais à l'université, la crainte des examens se dissipa et j'eus toujours les ressources nécessaires. Une fois je souffris de plusieurs maladies; le dernier ennemi semblait proche, et pendant quelque temps je fus incapable de marcher. Grâce à l'aide d'un praticien dévoué, ma guérison fut complète et je n'eus pas de peine à reprendre mes études.
Quand j'eus suivi le cours d'instruction en Science Chrétienne, il y eut dans ma carrière de grands progrès, et ce déroulement du bien continue aujourd'hui. Les problèmes ayant trait aux affaires se résolurent; dans plusieurs cas je fus protégé, et beaucoup de maux physiques furent guéris. Les guérisons étaient souvent instantanées; mais l'une d'elles qui me semblait très importante exigea des efforts persévérants. Il y a quelques années, travaillant à la maison, je perdis la maîtrise d'une machine-outil qui me frappa violemment à l'abdomen. Je déclarai la vérité mais brusquement, avec impatience, et je poursuivis mon travail.
Je souffrais de plus en plus — il était évident qu'une hernie s'était produite. En examinant ma pensée je m'aperçus qu'il y avait chez moi une forte crainte latente à ce sujet; j'en arrivais à dire comme Job (3:25): « Ce que j'appréhendais m'est survenu. » Je demandai de l'aide à un membre de la famille qui me soutint fidèlement. Mais à mesure que s'écoulaient les jours puis les semaines, j'éprouvais de la rancune, du découragement et je m'apitoyais sur moi-même.
Un soir je fis marcher le phonographe. Le disque reproduisait le cantique 51 de notre Hymnaire qui commence par ces mots: « L'Esprit est le divin Potier. » Bien que j'eusse souvent chanté ce cantique plein d'inspiration, il me semblait l'entendre pour la première fois et je l'écoutai attentivement. Un passage du premier verset: « La pensée est pour l'Ouvrier l'argile sans défaut, » me frappa surtout. Je me rendis compte que si j'accueillais mentalement des pensées faibles telles que la rancune, le découragement, la pitié égotiste, il ne fallait pas m'étonner que mon corps fût faible, infirme.
Peu à peu ma pensée se remplit de gratitude au sujet de la Science Chrétienne, des nombreuses bénédictions qu'elle m'avait apportées et qu'elle donnait à toute l'humanité. Ceci m'absorba à tel point que je ne songeai plus au temps qui s'écoulait ni à mon mal. Lorsque enfin j'allai me coucher, je chantais avec joie ce beau cantique. Quelques jours plus tard, quand je pensai de nouveau à la hernie, il n'y en avait plus trace. Mon réveil spirituel avait produit une guérison complète.
Étudier la Science Chrétienne, participer en quelque manière que ce soit à l'œuvre curative de cette Science, aider ainsi à établir sur la terre le royaume du Christ, c'est sans doute un très grand privilège. Avoir pu travailler pour la Cause dans différents domaines, cela m'inspire une profonde gratitude. Je désire sincèrement obéir toujours à cette tendre exhortation de notre Leader, Mrs. Eddy, dans le Manuel de L'Église Mère (Art. XVII, Sect. 2 ): « La gratitude et l'amour doivent habiter le cœur chaque jour de toutes les années. » — Cleveland (Ohio), États-Unis.