Pendant la première Guerre mondiale, je servis dans l'armée austrohongroise. Les épreuves par lesquelles je passai me firent perdre l'équilibre mental. En 1917, les médecins d'un hôpital militaire dirent que j'étais devenu inapte au service. Le certificat médical disait: « Extrême névrose cardiaque, avec troubles fonctionnels sérieux et constants. »
En 1939 je me rendis en Suède pour affaires. A cette époque j'étais, au point de vue physique et mental, dans un état misérable et mes pensées étaient dans un tel trouble que j'avais presque une dépression nerveuse. Pour me distraire après le travail, j'allais chaque jour à la bibliothèque de Stockholm, où je trouvai Le Héraut de la Science Chrétienne. Je lus des témoignages de guérison et j'en trouvai un notamment qui m'intéressa beaucoup, car il mentionnait une condition semblable à celle dont je souffrais. J'avais l'impression que je pourrais obtenir de l'aide, mais je ne savais ni où, ni comment.
Comme un homme qui se noie, je m'accrochai à cet espoir et je me mis en communication avec une praticienne. Ce que j'appris tout d'abord, c'est que les maux et les peines dont j'avais souffert étaient des illusions, et qu'il n'est pas permis de haïr. On m'indiqua une Salle de lecture Scientiste Chrétienne où j'empruntai Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy — livre qu'on me conseilla d'étudier sans parti pris. Je le lus avec zèle et pour la première fois Dieu me fut révélé comme étant le divin Amour, qui répond à tous nos besoins.
Ma femme et nos deux enfants obtinrent la permission de me rejoindre en Suède. Par pure bonté, des Suédois que je ne connaissais pas donnèrent la garantie financière indispensable dans ce cas. Évidemment, un pouvoir supérieur ouvrit le chemin; dès ce moment, je sentis croître ma foi dans le divin Amour et ma confiance dans les enseignements de Mrs. Eddy, tels que les expose le livre de texte, Science et Santé.
Sur le conseil de la praticienne, j'assistai un mercredi soir à la réunion de témoignages. Je ne comprenais pas ce qu'on disait en suédois; mais j'eus la conviction que j'étais dans une ambiance paisible, où l'on prêchait l'amour et où l'on parlait du bienfaisant pouvoir de Dieu.
Je fus d'abord guéri d'une affection intestinale, contre laquelle tous les remèdes employés jusqu'alors n'avaient rien pu. Je n'ai jamais eu besoin d'employer le médicament que j'avais emporté avec moi. Plus tard, je pus renoncer au tabac. Ma foi dans la Science Chrétienne s'affermit beaucoup.
Je restai quelques mois à Stockholm et passai de longues heures à la Salle de lecture, où je cherchai et trouvai la paix de l'âme; j'eus alors le désir de travailler pour gagner ma vie. Mes connaissances me déconseillèrent de prendre la place qu'on m'offrait dans une ferme. Elles dirent qu'un homme de cinquante ans ne pourrait faire ce travail-là. C'était pendant un hiver rigoureux et je ne savais pas s'il me fallait accepter ou refuser. Dans mon indécision, j'allai à la Salle de lecture où j'ouvris un Héraut. Mes yeux tombèrent sur un article intitulé: « Votre travail, bien fait, » ce qui me parut un miracle. Quand j'eus fini de le lire, toutes mes appréhensions disparurent; je fus plein de confiance et j'acceptai tout de suite la place. Grâce aux directions divines, nous avons eu de grandes bénédictions; ma femme et nos deux enfants trouvèrent un bon gagne-pain dans la propriété où je travaillais moi-même.
De nouveau je vis agir l'Amour divin. J'avais soif de guérison et mes pensées se tournaient constamment vers la Bible et Science et Santé pour trouver la lumière et le réconfort. Je consacrais à cette étude tous mes loisirs et peu à peu je retrouvai mon équilibre mental.
En février 1943, de graves troubles cardiaques m'obligèrent à renoncer au travail. Mais je ne cessai pas d'avoir une confiance absolue dans le bien, car je savais que la crainte était à la base de cette maladie et qu'une fois la crainte détruite, la guérison s'accomplirait. Ces paroles de Mrs. Eddy, à la page 422 de notre livre de texte, me furent d'un grand secours: « Si, en lisant ce livre, le lecteur s'aperçoit d'un grand trouble dans tout son organisme, et si certains symptômes moraux et physiques semblent s'aggraver, ces indices sont favorables. » Le 23 octobre 1943, pendant la nuit, je sentis dans mon cœur un mouvement qui m'était tout à fait nouveau, et la voix intérieure me dit: « Ton cœur va bien. » Le lendemain, j'allai au puits et j'en tirai deux seaux tout pleins, avec lesquels je gravis un long escalier sans m'arrêter et sans avoir la moindre douleur. Le jour suivant pendant une heure, je fendis du bois.
Pour toutes ces bénédictions, je remercie Dieu, le grand Médecin; Jésus le Christ, le Conducteur; et Mrs. Eddy. La Suède a été pour nous un refuge et je lui suis reconnaissant de sa bienveillance sincère.
Moravska-Ostrava, Tchécoslovaquie.
