« L'histoire humaine a besoin d'être revisée, et le souvenir matériel effacé, » déclare Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, dans Rêtrospection et Introspection (p. 22). Depuis qu'elle écrivit cela, les Scientistes Chrétiens ont maintes fois prouvé que lorsque le souvenir matériel est effacé de la conscience, l'histoire humaine change.
Il n'y a point de réalité dans l'histoire de l'entendement mortel. Jésus le Christ savait que la seule place où le sens matériel de vie puisse être enregistré, c'est la conscience humaine; aussi refusait-il de permettre que le sens personnel occupe ses pensées. Le souvenir matériel de ses propres luttes fut effacé de sa conscience; or il n'existait pas d'autre place où cela pût s'inscrire. Ce que nous savons de Jésus, ce sont seulement les choses qui servent à montrer la voie du salut pour toutes les races et tous les peuples.
Que les fautes du passé tombent dans l'oubli, que l'on puisse commencer à nouveau sa carrière, n'est-ce point ce que souhaite parfois ardemment le cœur humain? Si nous étudions sérieusement le livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures, par notre bien-aimée Leader, nous apprenons que nous sommes aux prises non pas avec des personnes, mais avec des pensées pécheresses. Lorsqu'on fait un retour sur le passé et qu'on regrette une longue série de fautes, on ne peut revoir qu'en pensée les gens, les lieux, les circonstances. Ce qu'on tenait pour une action coupable, c'est un sens erroné de la vie, un faux sens d'après quoi l'homme serait matériel et vivrait dans la matière. Quand cette erreur occupe leur penser, les mortels deviennent victimes de leurs propres croyances. Ils se mesmérisent eux-mêmes. Les émotions humaines leur paraissent plus réelles que la voix de la spiritualité. Se laissant guider par les impressions physiques, le mortel considère comme des choses en dehors de lui les circonstances et le milieu où il se trouve. Or en réalité l'homme, qui n'est soumis qu'à Dieu, reflète Son empire sur toutes les circonstances.
Mais le péché n'entraîne-t-il pas un châtiment? Oui certes. La haine, la malice, la volonté opiniâtre, la résistance au bien, se punissent jusqu'à ce qu'on les sacrifie de plein gré sur l'autel de l'Amour. Il faut que, par les déclarations positives de la vérité, l'on refuse les suggestions mesmériques d'après quoi les actes coupables auraient un passé, un présent, et pourraient avoir un avenir. Image de Dieu, du bien, l'homme a une histoire marquée du sceau divin, caractérisée par la grandeur spirituelle et la bonté sans égale.
Le mal et ses prétendues actions ne sont qu'un stade de l'entendement mortel, non pas une réalité inscrite dans la matière. Grâce à notre compréhension de Dieu, nous avons reçu le pouvoir de maîtriser toutes les mauvaises suggestions qui se présentent à nous; peu importe qu'elles disent: J'ai commis autrefois une mauvaise action. — Je suis en train de mal faire. — Je pourrais commettre plus tard un crime ou une faute.
Le mal ne saurait agir. Seul le bien constitue l'activité. N'est-ce pas ce que le Psalmiste indique lorsqu'il s'écrie: « Qui pourrait raconter les victoires de l'Éternel, et publier ses louanges? » S'il était possible que l'homme commette vraiment une faute, celle-ci devrait avoir son origine en Dieu, dans l'Entendement divin, source de toute action. Le péché n'est donc pas une réalité inscrite contre l'homme, idée de Dieu; c'est le mal ou l'entendement mortel qui veut se faire passer pour un homme. Rejetons la croyance que le mal constitue l'homme: elle n'a pas droit à la dignité de la pensée.
Le mal ne saurait imposer à notre conscience du bien ses propres croyances de crimes et d'erreurs. Il ne peut nous les faire accepter si nous refusons de les entretenir mentalement. Oui, le mal est menteur, voleur; c'est un brigand, un pécheur, mais ce n'est point l'homme. Prétendant être un homme mortel, le mal essaie d'enregistrer, en tant qu'histoire de l'homme, la souffrance, la confusion, la détresse, la pénurie, la pauvreté. Nous corrigeons ce rapport lorsque, nous rendant compte que ce n'est pas celui de l'homme, nous nous en détournons à jamais pour contempler l'histoire de l'homme créé par Dieu.
Un ancien détenu se tourna vers la Science Chrétienne pour avoir de l'aide. Il cherchait un emploi pour subvenir à l'entretien de sa famille. Parce qu'il avait été en prison, nul ne voulait lui confier le genre de travail pour lequel il était spécialement qualifié. La praticienne lui assura que la sagesse est miséricordieuse et punit seulement le péché. Il fit un premier pas vers la guérison lorsqu'il reconnut que, comme le déclare Mrs. Eddy (Science et Santé, p. 11), « la loi morale, qui a le droit d'acquitter ou de condamner, demande toujours la restitution avant que les mortels puissent “monter plus haut.” » On lui fit voir aussi que pour être en sécurité et faire des progrès, il lui fallait accepter sans dépit ni mauvaise excuse ce statut spirituel: « La transgression de la loi entraîne la peine afin de contraindre au progrès » (ibid.). Lorsqu'il comprit l'irréalité des craintes et des fausses prophéties touchant ceux qui ont été en prison, il vit que les actes qui l'y avaient conduit rentraient aussi dans le domaine de l'irréalité. Ce fait lui devint clair: Puisque la condition punissable avait été prouvée nulle, elle n'existait pas dans le présent, n'avait jamais existé comme une chose réelle dans le passé, et ne pouvait troubler son sentiment de l'avenir.
Quelques semaines plus tard, tous les obstacles qui voulaient l'empêcher de trouver l'emploi dont il avait besoin avaient disparu. Aujourd'hui, cet homme occupe un poste entraînant des responsibilités; dans la ville qu'il habite, il est entouré d'affection, de respect.
Dieu ne commet aucun péché. Donc l'homme, qui n'a conscience que de Lui, est innocent; il ne doit pas être assimilé au mal dont l'activité n'est qu'un simulacre. Lorsqu'on applique au problème des fautes commises la loi toute-puissante de la Vérité, elle efface de l'entendement humain la prétention que l'homme ait jamais pu être un mortel pécheur. Elle l'affranchit de la peur, l'empêche de craindre qu'il ne se laisse de nouveau vaincre par la tentation. Opérant dans la conscience humaine au moyen des idées justes, l'Entendement détruit la croyance d'après quoi les annales de Satan seraient celles de l'homme. Alors il nous est révélé que l'histoire de l'homme est naturellement celle du bien, de l'activité juste, et constitue tout ce qui peut être enregistré.
A part les croyances qu'on accepte soi-même, il n'existe pas d'entendements mortels qui puissent nous convaincre de péché. Si l'on croit ête régi par un passé d'actes criminels, il faut refuser mentalement de s'identifier avec ce rapport.
Chacun a, par réflexion, le pouvoir de renoncer à sa croyance au mal comme possédant une force irrésistible; pour cela, il faut savoir ce qu'on est, reconnaître que l'on est individuellement régi par les statuts spirituel du gouvernement divin. La dictature prend naissance dans la pensée individuelle. Les mortels croient que leur père, leur mère, un parent, un ami, domine sur eux, ou qu'afin de vivre, ils doivent diriger les actions d'autrui. Si l'on permet que les impressions de volonté dominatrice occupent la pensée, l'emprise augmente. Lorsque l'esprit de domination est personnalisé, sa violence paraît s'accroître. Ainsi les preuves matérielles de crime semblent s'accumuler contre les hommes ou les nations, et l'homme mortel se sent incapable d'y porter remède. Pourtant c'est dans la conscience humaine individuelle que devront se résoudre tous les problèmes, soit particuliers soit généraux.
Puisque l'empire est « sur son épaule, » il faut dénoncer comme irréelle la fausse prétention d'après quoi le gouvernement obéirait au mal, serait mauvais sous le triple rapport des intentions, des actes, des buts. Il n'y a qu'un seul Entendement, qui s'exprime par l'individualité infinie; de même, il n'existe qu'un seul gouvernement. Comprendre l'unicité du gouvernement divin reflété par les nations individuelles, voilà le vrai ressort moral des gouvernements humains.
« Ayez les mêmes sentiments que Jésus-Christ a eus, » écrivait aux Philippiens l'apôtre Paul. Obéissons à cet ordre, laissons-nous régir par l'Entendement seul; alors l'histoire matérielle des gouvernements multiples s'effacera de la conscience humaine, et la vraie histoire du gouvernement divin se révélera.