Dans le livre de Josué, on trouve cet ordre riche en inspiration, qui est en même temps un réconfort, un conseil plein d'amour: « Ne te l'ai-je pas commandé? Sois ferme et prends courage. Sois sans crainte et sans peur; car l'Éternel, ton Dieu, est avec toi dans toutes tes entreprises. » Le disciple ne peut plus avoir peur lorsqu'il acquiert la pleine assurance que Dieu est toujours avec lui. En effet, la présence de Dieu, du divin Amour omnipotent, n'exclut-elle pas la possibilité de toute autre présence? La crainte ne peut prétendre entrer dans notre conscience à moins de réussir à nous faire admettre la réalité du faux témoignage selon quoi l'homme serait matériel. Le Dieu qui est toute puissance, tout amour, est partout. Une ferme confiance dans la présence de Dieu a pour effet de détruire entièrement la crainte.
Un soir que la tempête faisait rage sur la mer de Galilée, Jésus rassura les disciples par sa certitude de la protection qu'apporte la présence de Dieu et Ses lois; en même temps, cette conviction mit fin à la tourmente et calma les flots. Connaissant la présence éternelle où tout est inclus, le Maître, au tombeau de Lazare, put réprouver la mort et mettre en lumière la manifestation de la vie. Dans toute sa carrière terrestre, ses paroles et ses actes montraient qu'il reconnaissait continuellement la présence de Dieu.
Que de fois dans ses œuvres notre Leader nous encourage et nous exhorte à ne pas avoir peur! Elle-même obéissait toujours à ce commandement. Elle nous a enseigné que dans la mesure où nous sommes exempts de crainte, nous surmontons les erreurs du sens matériel et notamment la maladie.
La Science Chrétienne exige que l'on mette sa confiance en Dieu — demande à laquelle tous peuvent obéir. Dans cette confiance on trouve la liberté. Obéir à la loi spirituelle nous affranchit des pseudo-lois de la matérialité et par là même détruit la crainte, qui provient toujours du penser matériel.
L'entendement mortel prétend établir des lois contraires à celle de l'Amour. Le genre humain accepte ces lois fallacieuses; il les croit légitimes et il s'en effraie. La Science Chrétienne montre que la maladie, les troubles, la mort, sont souvent dus à la crainte. Il importe donc de démasquer cette imposture et d'en voir le néant, à la lumière de la Vérité. Analysons la crainte — un des aspects du magnétisme animal — et nous constaterons qu'elle se glisse dans la pensée par la croyance au moi matériel. Cela apparaît sous diverses formes; ainsi le désir d'une place pour soi-même entraîne souvent la crainte d'un échec; le sentiment que notre moi a besoin de quelque chose suscite la crainte qu'il n'y sera pas pourvu; le spectre de la maladie, des infirmités, de la vieillesse, évoque la peur de souffrir ou d'être à charge aux autres.
La première prétention de crainte que mentionne la Bible se trouve dans la réponse qu'Adam fait à cette question: « Où es-tu? » Il dit: « J'ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché. » L'explication que donne Adam montre qu'il a peur parce qu'il se regarde comme matériel et mortel — punition de sa désobéissance à l'interdiction divine concernant « l'arbre de la connaissance du bien et du mal. » La connaissance irréelle ou fausse d'une présence contraire au bien donne l'impression d'un moi matériel, et ce sentiment entraîne la crainte.
Nombreux sont les récits bibliques relatant la solution d'un problème par la victoire sur la crainte. L'histoire d'Élisée, qui réduisit à l'impuissance des troupes hostiles, en offre un exemple. Un matin l'homme de Dieu et son serviteur constatèrent que l'armée du roi de Syrie, ses chevaux et ses chars, environnaient la ville. Le jeune homme exprima sa crainte sous une forme qui nous est bien familière. Lorsque l'affliction ou la crainte nous plongeaient dans le désespoir, ne nous sommes-nous pas écriés nous aussi: « Hélas!... comment ferons-nous? » Tout de suite Élisée maîtrisa la peur en élevant la pensée plus haut que le sens limité du moi humain, vers le seul pouvoir réel; il pria pour que le jeune homme pût voir se manifester la protection divine. Cette attitude rompit le mesmérisme de la crainte. Ne pouvons-nous pas en tirer une leçon et veiller à ce que nos regards se dirigent toujours vers les hauteurs — vers l'omnipotence, l'omniscience et l'omniprésence de Dieu?
Quand le divin Principe gouverne notre penser, la crainte ne trouve aucune porte pour s'y introduire. Le gouvernement du Principe produit l'harmonie. Ce qui effraie les mortels, c'est la fausse croyance que l'harmonie est absente. Mais nous pouvons maîtriser l'inharmonie, car refléter sciemment Dieu nous permet de reconnaître comme réelle la seule présence du bien. Ainsi nous nous identifions avec la liberté établie et maintenue par Dieu, l'immuable divin Principe. Il est impossible que l'homme soit séparé de son Principe. La croyance à l'être matériel doit céder au fait scientifique que l'homme est spirituel; dans la mesure où cela se produit, le disciple se sent spirituellement soutenu, protégé, guidé; il travaille avec joie, ayant la pleine assurance que Dieu, le bien, est Tout. Il reconnaît ainsi qu'il n'a rien à craindre; que la crainte est sans cause, sans motif; et il cesse d'y être assujetti.
Lorsqu'on lui demanda comment l'œuvre de guérison s'accomplit en Science Chrétienne, notre Leader répondit (Miscellaneous Writings, pp. 96, 97): « C'est Christ qui vient détruire le pouvoir de la chair; c'est la Vérité l'emportant sur l'erreur; comprenant cela, l'homme peut s'élever plus haut que le témoignage des sens, saisir les éternelles énergies de la Vérité et détruire les discords mortels par l'immortelle harmonie — les grandes vérités de l'être. » C'est donc la conscience-Christ qui chasse la crainte, la maladie, le péché, l'inharmonie de tout genre.
Chacun peut penser d'une manière conforme au Christ. Paul s'en rendait compte lorsqu'il écrivait: « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ. » Mais on n'arrive point à ce résultat en se soumettant au penser charnel. Il faut « saisir les éternelles énergies de la Vérité, » appliquer la vérité d'une manière résolue. Cette ferme attitude mentale régénère la pensée, produit un réveil et permet d'entrevoir « les grandes vérités de l'être. »
Étant la manifestation du parfait Principe, l'homme est parfait. La crainte s'apparente à la fausse croyance d'imperfection; elle présuppose un créateur et une création imparfaits. Or l'imperfection n'existe pas dans la perfection. Mrs. Eddy nous a révélé cela dans notre livre de texte, Science et Santé avec la Clef des Écritures, où elle écrit (p. 259): « La compréhension-Christ de l'être scientifique et de la guérison divine renferme un Principe parfait et une idée parfaite, — Dieu parfait et l'homme parfait, — comme base de la pensée et de la démonstration. » Cette compréhension nous affranchit de la crainte; elle apporte la liberté qui constitue le glorieux héritage de l'homme.
Lorsque la crainte nous tente, nous n'avons pas besoin de nous laisser surprendre, car ses arguments illusoires ont leur source dans des suggestions subtiles telles que: « Si cela arrivait » — « Il pourrait en résulter » — « Quand ces choses adviendront... » Ce ne sont là que les fausses suggestions d'un pouvoir hypothétique, d'une pseudo-présence contraire au bien. Il faut détruire l'erreur à ses débuts. Maîtrisons-la et continuons d'avancer spirituellement, guidés par la compréhension du divin Principe, de l'Amour. Si nous adoptons comme base de notre pensée « un Principe parfait et une idée parfaite, — Dieu parfait et homme parfait, » il ne peut y avoir de crainte.
Puissions-nous toujours nous rappeler que l'Amour parfait bannit la crainte! Donner à Dieu la première place dans nos pensées, c'est L'aimer véritablement. Une pure affection pour le genre humain est une prière juste. Ne voulons-nous donc pas nous efforcer sincèrement d'aimer davantage?