A juger d'après l'expérience des praticiens auxquels viennent les souffrants pour apprendre à connaître cette divine sagesse ou Science Chrétienne qui affranchit le genre humain des misères qu'il s'inflige à lui-même, il y a peu de gens dégagés d'une irritation intérieure perpétuelle que provoque leur désapprobation de la conduite d'autrui. Celui qui croit en la compétence de son propre esprit ne voit l'harmonie possible que si cet esprit dirige. Découvrant que les autres sont mentalement actifs mais mus et éclairés cependant par des intentions et des vues différentes des siennes, il est incapable de trouver un moyen de s'adapter à leurs motifs, si excellents qu'ils soient; il souhaite et veut que tous se plient à sa propre conception de ce qui est juste. Aussi constate-t-on dans nombre de milieux ce qui a été appelé, par indulgence, un bienveillant despotisme. Néanmoins, pour ceux qui sont à la tâche, ce despotisme risque fort de n'avoir rien de bienveillant, puisque la croissance naturelle, l'énergie intuitive et la vision individuelle sont paralysées, puisque le travail devient machinal et l'horizon étroit, ne laissant aucune place soit à l'invention ou à l'ingénuité, soit à l'exercice de cette prière par laquelle on peut atteindre et découvrir la réponse de l'Entendement.
Élihu, interrogeant Job, lui dit: “Est-ce d'après tes idées que Dieu rendra la justice?” Il est bon que tout homme se pose de temps en temps cette question, surtout quand il se voit en train d'escalader les marches qui aboutissent au siège du justicier pour s'y asseoir en réprobateur des actions d'autrui. La traduction de ce passage dans l'American Standard Version de 1901 donne à la question d'Élihu le sens suivant: “Sa récompense dépendra-t-elle de ton bon vouloir pour que tu la refuses?” Est-ce à l'homme de décider de la récompense que Dieu lui accordera? est-ce à lui de choisir ou de refuser à son gré? Il n'en sera pas ainsi si l'on a atteint quelque vision de cet Entendement unique duquel il a été dit: “Tu jugeras les peuples avec droiture, Et tu seras sur la terre le conducteur des nations;” il n'en sera pas ainsi si l'on comprend l'exemple de Jésus-Christ et si l'on suit ses traces.
Il y a des cas, par exemple, où la guérison et le retour au bien-être et à la vigueur s'expliquent du fait qu'on s'est affranchi de tout ressentiment, de toute irritation, de toute âpre critique de soi-même et du prochain, par la découverte de la perfection du gouvernement de Dieu, et par la paix du cœur qu'entraîne la décision de se soumettre à l'Entendement divin. La volonté qui cherche à nous plier aux nombreuses théories de la conduite émanant du cerveau humain doit être accompagnée par la force brutale. Les cruautés du trafic des esclaves en sont un exemple. La volonté de puissance méprise les droits autant que les sentiments des autres, dès l'instant où celui qui parvient à dominer s'imagine par là se transformer en un véritable potentat; c'est ainsi que la discorde devient une puissance qui fait fureur sur la terre pour la simple raison que l'entendement mortel fournit perpétuellement “plusieurs dieux et plusieurs seigneurs.” Il n'y a pas de paix possible avant que les hommes abandonnent leur ambition égoïste d'être petits maîtres, violents, têtus et vantards, et, acceptant un Entendement unique, soient satisfaits d'être soumis, purs et tendres. Alors vient la véritable domination comme notre livre-texte (Science et Santé, p. 307) nous le révèle: “L'Entendement divin est l'Âme de l'homme, et donne à l'homme la domination sur toutes choses. Ce n'est pas d'une base matérielle que fut créé l'homme, et il ne lui fut pas enjoint d'obéir à des lois matérielles que l'Esprit ne formula jamais; seuls les statuts spirituels, la loi supérieure de l'Entendement, sont de son domaine.”
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