Dans la Bible, l’évangile selon Luc rapporte que dix lépreux demandèrent l’aide de Jésus. Celui-ci avait démontré le pouvoir de guérison qui découle d’une compréhension de Dieu. Il les guérit tous les dix (voir Luc 17:11–19). Mais un seul parmi les dix revint pour le remercier. En fait, les dix reçurent le bienfait de la guérison, mais un seul reconnut le bienfait qu’il avait reçu.
En revenant vers Jésus qu’obtint-il de plus que les autres ? En d’autres termes, quelle différence cela fait-il d’exprimer sa gratitude pour le bien que l’on reçoit ? Mary Baker Eddy, la Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, répond à cette question en peu de mots : « Sommes-nous réellement reconnaissants pour le bien déjà reçu ? Alors nous mettrons à profit les bienfaits qui nous ont été dispensés, et serons ainsi qualifiés pour en recevoir davantage. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 3)
Les neuf lépreux acceptèrent le bienfait qui leur était accordé et s’en allèrent, sans vouloir s’enquérir de ce qui les avait guéris. Mais en revenant sur ses pas, celui qui rendit grâces montra que son cœur avait été conduit à se tourner vers le ciel, vers le Principe, Dieu, la source même de toute guérison. Les neufs autres lépreux étaient comme des orpailleurs cherchant de l’or dans un ruisseau. Ils furent guéris – ils trouvèrent des paillettes et des pépites qui avaient été charriées par le courant depuis leur source. Mais l’homme reconnaissant ne s’était pas contenté de fouiller dans la boue, en quête de quelques résidus. Il s’était tourné vers la source même, la veine d’où provenaient les paillettes d’or, en l’occurrence la guérison.
Une veine d’or matériel finit par s’épuiser, mais les bienfaits que Dieu dispense sont infinis. Si nos regards et notre confiance sont dirigés vers la terre, vers la matière et le matérialisme – tout ce qui prétend être le contraire du bien ou son absence – nous nions que Dieu est le seul créateur et la source de tout être véritable. Rechercher dans la matière la substance et le pouvoir limite inévitablement le bien que l’on peut percevoir sur le plan humain de l’existence. Ce n’est pas que le bien n’est pas là ; il est toujours présent. C’est que nous sommes aveugles à sa présence.
Reconnaître quelque chose, c’est en accepter l’existence ou la réalité. Pour voir les bienfaits de Dieu se manifester pleinement dans notre vie, il nous faut d’abord reconnaître que Dieu, l’Amour divin, et ces bienfaits sont tous deux réels, qu’ils existent. Dans la mesure où l’on croit à la réalité de la matière, on ne croit pas au bien que Dieu dispense. Mais quand on comprend peu à peu que l’être est entièrement spirituel, entièrement semblable à Dieu, et que l’homme, l’expression de Dieu, est par conséquent aussi entièrement spirituel, notre foi dans la matière commence à se dissiper, même lentement.
Bien sûr, à ce stade, nul d’entre nous n’a tout à fait renoncé à sa croyance à la réalité de la matière ! Mais quand on se tourne vers Dieu, avec un cœur humble et réceptif, on permet au Christ, la véritable idée de Dieu, d’agir dans notre conscience afin de commencer à détruire notre foi dans la matière et de nous ouvrir les yeux à la bonté omniprésente de Dieu, qui nous entoure et nous assure une santé et une protection parfaites. Un dictionnaire définit ainsi le terme « parfait » : « Qui est ce qu’il est de façon absolue, sans la moindre restriction. » (Larousse) Mary Baker Eddy écrit : « Reconnaître la perfection de l’Invisible infini confère un pouvoir que rien d’autre ne peut donner. » (Unité du bien, p. 7)
C’est ce qui explique pourquoi notre gratitude envers Dieu, l’Amour divin, pour le bien qu’Il dispense – le fait de reconnaître ce qu’est l’Amour et ce qu’il fait pour nous - a un tel pouvoir. La gratitude nous enracine dans la bonté de Dieu, renforçant à chaque instant notre compréhension de Sa présence et de Son pouvoir. La gratitude atténue la peur face aux difficultés, car on sait que Dieu, l’Esprit, est capable de répondre à tous les besoins. Il est encourageant de réaliser que cela est vrai pour nous, parce que cela est vrai pour tous.
Un jour, j’ai souffert de ce qui paraissait être une forte allergie saisonnière, ce que je n’avais jamais connu auparavant. Alors que je priais pour être libérée de ce problème, tout à coup je me suis rendu compte qu’alors que je m’efforçais de comprendre pour mon propre bénéfice que les allergies ne faisaient pas partie du royaume de Dieu, j’acceptais inconsciemment la prétention que c’était là un problème que d’autres personnes rencontraient. Il me fallait reconnaître que Dieu était parfait et que toute Sa création exprimait cette perfection. J’ai tout à coup été envahie par un sentiment d’émerveillement et de respect devant la grandeur de l’œuvre de Dieu, aussitôt suivi d’une gratitude infinie. Les symptômes d’allergie ont commencé à disparaître. Alors que les mêmes plantes continuaient de produire du pollen, en quelques jours les symptômes ont disparu pour ne plus jamais revenir.
Le livre d’étude de la Science Chrétienne commence par une affirmation : lorsque nous nous appuyons sur Dieu, notre vie est « riche en bienfaits » (Science et Santé, p. vii). S’appuyer sur Lui, c’est Le reconnaître ; et Le reconnaître, c’est être reconnaissant. Si la gratitude est le prix à payer pour recevoir des bienfaits, cela en vaut la peine !
Lisa Rennie Sytsma
Rédactrice adjointe
